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Soudan : rare répit dans les combats à Khartoum en vertu d’une trêve

Une femme achète des légumes dans un marché au Soudan.

Une femme achète des légumes dans un marché de Khartoum, où un cessez-le-feu de 24 heures est entré en vigueur le 10 juin.

Photo : Getty Images

Agence France-Presse

Un cessez-le-feu est entré en vigueur samedi matin au Soudan, où des habitants de Khartoum profitent d'un rare répit pour se ravitailler ou pour fuir la capitale, en proie depuis bientôt deux mois à un conflit armé qui a conduit à une grave crise humanitaire.

Les camps des deux généraux en guerre ont accepté une trêve de 24 heures à partir de 6 h, heure de Khartoum, avait annoncé vendredi le médiateur saoudien, qui accueille depuis des semaines des négociations entre les belligérants.

Plusieurs heures après son entrée en vigueur, des habitants de différents quartiers de la capitale soudanaise ont indiqué à l'AFP qu'ils n'avaient entendu ni bombardements ni affrontements. Beaucoup en ont profité pour s'aventurer dans les rues, habituellement trop dangereuses en raison des combats.

Mohamad Radwan, qui vit dans un quartier sud, est allé faire des courses. La trêve est une occasion pour nous d'aller acheter à manger après avoir dû nous rationner, dit-il à l'AFP.

Calme total

Les trêves précédentes ont généralement été violées dès leur entrée en vigueur. C'est la première fois que toutes ces heures passent sans entendre le bruit des armes, témoigne Hamed Ibrahim, qui habite dans l'est de Khartoum. Aujourd'hui, c'était complètement différent, dit-il.

Calme total aussi dans la ville jumelle d'Omdourman, selon un habitant, Othman Hamed. Hajar Youssef, qui réside dans la même ville, raconte être allée en quête d'une pharmacie. Ma mère souffre de diabète et a besoin d'insuline. Mais je n’en ai trouvé aucune d'ouverte, raconte-t-elle.

D'autres cherchent à fuir la ville. Le nombre de gens qui veulent partir aujourd'hui à Madani, Gedaref, Sennar ou Kosti [des villes situées plus au sud, NDLR] a beaucoup augmenté, voire peut être doublé par rapport aux autres jours, indique Ali Issa, qui travaille dans une gare routière à Khartoum.

Un homme pousse une charrette dans une rue de Khartoum.

Un homme pousse une charrette dans une rue de Khartoum.

Photo : Getty Images

Acheminement de l'aide humanitaire

Il s'agit d'un énième cessez-le-feu dans cette guerre déclenchée le 15 avril entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.

Les parties se sont engagées à cesser les violences dans tout le pays pour permettre l'arrivée de l'aide humanitaire, selon le ministère des Affaires étrangères saoudien.

Le commandement général des forces armées a toutefois déclaré qu'il se réserve le droit de répondre à toute violation que les rebelles pourraient commettre.

Nous réitérons notre plein engagement en faveur du cessez-le-feu, ont quant à eux affirmé les paramilitaires.

Conflit meurtrier

Cette guerre a déjà fait plus de 1800 morts, selon l'organisation ACLED, spécialisée dans la collecte d'informations dans les zones de conflit, mais les conflits ont aussi fait deux millions de déplacés et de réfugiés, selon l'ONU.

Dans les zones de combat, qui se déroulent principalement dans la capitale, Khartoum, et dans la vaste région du Darfour, à l'ouest, les ONG ne cessent d'alerter à propos de la détérioration de la situation humanitaire.

À Khartoum, nous estimons que seuls 20 % des établissements de santé fonctionnent encore, a déploré vendredi le patron du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Alfonso Verdu Perez, lors d'une conférence de presse à Genève. Selon lui, les besoins sont immenses.

Si les parties ne respectent pas le cessez-le-feu de 24 heures, les médiateurs devront envisager d'ajourner les discussions de Jeddah, ont prévenu les médiateurs saoudiens et américains qui supervisent des négociations depuis des semaines en Arabie saoudite entre camps rivaux.

Riyad avait déclaré la semaine dernière qu'il cherchait avec les Américains à poursuivre les discussions pour parvenir à un cessez-le-feu effectif après que les négociations ont été officiellement suspendues.

Sur le plan diplomatique, le gouvernement soudanais a déclaré cette semaine persona non grata l'émissaire de l'ONU au Soudan, l'Allemand Volker Perthes, l'accusant d'avoir pris parti dans le conflit.

Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, a jugé vendredi cette décision contraire aux principes des Nations unies et inapplicable, notant que son statut était inchangé.

Nommée en mai, l'adjointe de M. Perthes, Clémentine Nkweta-Salami, a annoncé samedi sur son compte Twitter avoir présenté ses lettres de créance au ministère soudanais des Affaires étrangères.

Je me réjouis de conduire l'équipe des Nations unies dans le pays et de collaborer avec les institutions gouvernementales et les partenaires concernés afin d'alléger les souffrances et de fournir une aide vitale au Soudan et au peuple soudanais, a indiqué Mme Nkweta-Salami.

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