Tracts anonymes : des manifestants s’élèvent contre la propagande anti-LGBTQ+ à l’Î.-P.-É.
À Charlottetown, des manifestants ont affirmé leur appui au maintien de la politique qui protège les élèves dans les écoles de la province, peu importe leur genre ou leur orientation sexuelle.

Des citoyens ont exprimé leur soutien envers les politiques qui protègent les élèves LGBTQ+ des écoles de l'Île-du-Prince-Édouard, lors d'un rassemblement devant Province House, vendredi.
Photo : Radio-Canada / Gabrielle Drumond
Une manifestation en soutien aux politiques qui protègent les élèves LGBTQ+ dans les écoles s’est déroulée vendredi à l’Île-du-Prince-Édouard.
Plus d’une centaine de manifestants se sont rassemblés devant l’édifice qui abrite l’Assemblée législative de la province, à Charlottetown.
À tour de rôle, ils ont affirmé leur appui à la directive ministérielle (Nouvelle fenêtre) qui énonce les consignes pour respecter, reconnaître et soutenir l'identité de genre, l'expression de genre et l'orientation sexuelle
dans les écoles.
Ce rassemblement a été organisé en réponse à la récente distribution de tracts dans les boîtes aux lettres de certains citoyens et sous les essuie-glaces de leurs véhicules.

Des citoyens ont exprimé leur soutien envers les politiques qui protègent les élèves LGBTQ+ des écoles de l'Île-du-Prince-Édouard lors d'un rassemblement devant Province House vendredi.
Photo : Radio-Canada / Gabrielle Drumond
Êtes-vous inquiets pour les droits des parents dans les écoles?
, y lisait-on. Les rédacteurs des tracts, qui ne s’identifient pas mais qui fournissent une adresse courriel, remettent en question la politique en vigueur dans les écoles publiques de l’île, qui stipule que le personnel scolaire ne doit pas informer les parents du fait que leur enfant veut utiliser un autre pronom à l’école si l’élève ne donne pas sa permission.
Cette consigne existe pour protéger la sécurité des mineurs LGBTQ+. Le Nouveau-Brunswick s’était doté d’une directive similaire que le gouvernement progressiste-conservateur de la province vient d’abolir pour les moins de 16 ans.

Les gens n'ont pas à céder à la peur, a déclaré une manifestante vendredi.
Photo : Radio-Canada / Gabrielle Drumond
On invitait les gens à nous rejoindre pour démontrer que la haine n’a pas sa place ici à l’Île-du-Prince-Édouard
, a expliqué Josie Baker, la directrice de PEERS Alliance, un organisme prince-édouardien formé en 1990 pour soutenir les personnes qui vivent avec le VIH et pour prévenir les infections transmissibles sexuellement.
Aujourd'hui, c'est vraiment une invitation à la communauté
, a-t-elle mentionné lors du rassemblement de vendredi. On veut démontrer qu'il y a plein, plein, plein de gens qui nous appuient et que notre communauté n'a pas besoin d'éprouver la peur qu’eux-mêmes veulent que nous ressentions.

Des citoyens ont exprimé leur soutien envers les politiques qui protègent les élèves LGBTQ+ vendredi.
Photo : Radio-Canada / Gabrielle Drumond
La ministre de l’Éducation de l’Île-du-Prince-Édouard, a pris la parole sur le parvis de Province House pour dénoncer la propagande anti-LGBT.
L'intolérance ou la haine, sous toutes leurs formes, sont de graves menaces envers notre communauté. Elles ne devraient pas être acceptées et ne le seront pas
, a déclaré Natalie Jameson.
Ses propos ont été applaudis par les manifestants.

Natalie Jameson, ministre de l'Éducation de l'Île-du-Prince-Édouard, s'adresse aux manifestants vendredi.
Photo : Radio-Canada
Le premier ministre progressiste-conservateur de l’Île-du-Prince-Édouard, Dennis King, a été interpellé au sujet de ces tracts. Je crois qu’ils propagent des nuisances, ce dont nous n’avons pas besoin
, a-t-il déclaré.
Au Nouveau-Brunswick, la révision de la politique 713, un ensemble de lignes directrices pour que les enseignants et le personnel scolaire sachent comment agir en présence d’élèves LGBTQ+ ou qui se questionnent sur leur identité, a mené à l’abolition de la consigne sur les pronoms pour les moins de 16 ans.
Ce que je peux dire, c’est que je n’ai pas l’intention de faire cela ici
, a soutenu le premier ministre Dennis King vendredi.

Dennis King, premier ministre de l'Île-du-Prince-Édouard, vendredi devant l'édifice George Coles, à Charlottetown.
Photo : Radio-Canada
Les tracts distribués ces derniers jours encourageaient les parents à ne pas envoyer leurs enfants à l’école vendredi pour signaler leur opposition aux consignes destinées à protéger les élèves LGBTQ+ de l’île.
Par courriel, les conseils scolaires francophone et anglophone de la province ont indiqué que les taux de présence et d’absence dans ses écoles n’ont pas été différents de la normale vendredi.
D’après le reportage de Gabrielle Drumond