« Notre véhicule est fait pour l’hiver », promet Alstom

Le modèle de rame d'Alstom est conçu pour affronter l'hiver de la ville de Québec, selon ses concepteurs.
Photo : Ville de Québec
Le fournisseur du matériel roulant pour le projet de tramway de la Ville de Québec assure que son véhicule résistera aux hivers d'ici.
On est très fiers
, a dit Mathieu Ducharme, directeur des grands comptes clients chez Alstom, lors du tout premier point de presse de la compagnie depuis que le contrat avec la Ville de Québec a été signé relativement au matériel roulant du tramway.
Le projet prévoit la livraison de 34 rames, dont la première est prévue pour 2027. Le modèle retenu, le Citadis spirit, fait partie de la gamme de rames déjà adoptée par 70 villes dans le monde. On a l'expertise et le savoir-faire
, fait valoir le directeur.

Le maire de Québec et le directeur du Bureau de projet du tramway en compagnie de représentants d'Alstom, partenaire du projet de tramway.
Photo : Radio-Canada
Je vous rassure, c'est fait pour l'hiver
, affirme pour sa part Jean-François Packwood, directeur du Bureau de projet de tramway de Québec pour Alstom. On applique un retour d'expérience dans les projets que l'on fait. Québec va en bénéficier
, ajoute Mathieu Ducharme. Il précise que ce tramway circule dans plusieurs villes nordiques de la Finlande et de la Suède ainsi que dans deux villes canadiennes.
L'entreprise promet un véhicule qui sera bien isolé et conçu pour résister au froid et aux produits de déglaçage. Le plancher sera chauffé, de même que le seuil des portes pour éviter qu'elles ne restent coincées. Les câbles seront protégés. Un racloir sera également installé pour gratter le fil qui assure l'alimentation en électricité lors d'épisodes de verglas.

Le tramway de la Ville de Québec, en hiver, la nuit
Photo : Ville de Québec
La nuit, les rames seront stationnées dans un garage fermé pour éviter de les laisser dehors à la merci des intempéries.
Les leçons d'Ottawa
Le Citadis est aussi le modèle qui a été retenu à Ottawa, là où le train léger a connu plusieurs ratés en hiver. Une commission d'enquête a même permis de faire la lumière sur les nombreuses erreurs qui ont été commises en cours de route par les différents partenaires. Alstom se défend en affirmant qu'aujourd'hui ses wagons performent très bien
.
Le directeur du Bureau de projet du tramway de la Ville de Québec, Daniel Genest, rappelle que son équipe s'est rendue à Ottawa, il y a trois ans, pour comprendre ce qui s'est mal passé. Il y a des éléments à corriger à Ottawa qu'on est venus corriger dans notre projet de Québec.
Ce qui est clair pour la ville de Québec, c'est qu'on a fait le bon choix de véhicules.
Le projet de Québec prévoit une période de rodage sur plusieurs mois, surtout pendant l'hiver, pour tester tous les mécanismes avant une mise en service. Cette étape avait été négligée à Ottawa.
Confort
Pour le reste, le tramway sera composé de quatre rames avec sept portes doubles de chaque côté. Les portes permettront à deux personnes de circuler en même temps. La rame devrait permettre d'accueillir 272 passagers, dont 88 personnes assises. Lors des grands événements, comme le Festival d'été de Québec, ce nombre pourrait grimper jusqu'à 421 en rabattant des sièges d'appoint.
Des zones sont également prévues pour les personnes à mobilité réduite, pour les poussettes et les vélos. Les rames seront climatisées et les usagers pourront utiliser Internet gratuitement.
Et s'il y avait du retard?
Même si le contrat entre Alstom et la Ville de Québec est signé, les travaux ne sont pas encore tout à fait amorcés. Il faut l'aval du conseil des ministres, à l'automne, pour que le projet de tramway passe en phase de réalisation. En attendant, la Ville de Québec a prévu un montant de 5 millions de dollars pour son partenaire.
Ce qui n'est pas public, c'est ce qu'il adviendra si le feu vert est retardé. La Ville devra renégocier avec Alstom. Si on parle de quelques jours ou quelques semaines, c'est plus facile de s'entendre que si on parle de plusieurs mois
, explique le maire Bruno Marchand. Des mécanismes sont prévus au contrat. Nous, on travaille avec la confiance qu'on va avoir les autorisations nécessaires
, ajoute-t-il.
Alstom a également confiance. On va s'asseoir le temps venu si jamais il y a un décalage avec la date
, précise Mathieu Ducharme, directeur des grands comptes clients chez Alstom.
La Pocatière aura la part du lion
Il est encore trop pour connaître le pourcentage des rames du tramway qui seront assemblées à l'usine québécoise d'Alstom à La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent. La fabrication va commencer dans deux ans. On est dans une phase de développement
, souligne Jean-François Packwood.
Alstom est en train de développer la chaîne d'approvisionnement pour partager les tâches entre différentes usines. M. Packwood insiste : C'est l'usine qui en fera le plus
.
Il est déjà prévu que les travailleurs de La Pocatière vont assembler les véhicules, les bougies et effectuer différents tests avant de les transporter à Québec, au centre d'exploitation et d'entretien.
Le contrat prévoit que le tramway doit répondre à une exigence de contenu canadien de 25 %. « On sait qu'on va le dépasser », dit M. Packwood, sans fournir plus de précisions.