Troisième lien : « La décision sera revue tous les 5 ans », dit Legault

Le premier ministre François Legault a présenté vendredi son bilan de la dernière session parlementaire.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Le dossier du troisième lien a ressurgi à l'Assemblée nationale, vendredi, lors du bilan de la session parlementaire. Talonné de questions, le premier ministre François Legault a fait savoir que la décision d’abandonner la portion autoroutière du projet « va être revue tous les 5 ans », selon le trafic sur les deux ponts reliant Québec et Lévis.
Alors qu’il dressait le bilan de sa session parlementaire, le premier ministre a de nouveau dû se justifier sur l’abandon de sa promesse électorale phare. Il a répété avoir pris une décision dans l’intérêt commun, en fonction d'études qui ne justifiaient plus la construction d’un lien autoroutier.
Le chef de la CAQ a tout de même affirmé qu'il faut voir comment va évoluer le développement du trafic Québec-Lévis et Lévis-Québec dans les cinq prochaines années
.
François Legault a reconnu, une nouvelle fois, que cette décision a déçu des députés et des citoyens de la Rive-Nord et de la Rive-Sud
.
C’était une décision qui était difficile, car ne pas construire un troisième lien, ce n’est pas une solution "blanc ou noir", ce n’est pas idéal. Comment faire pour que les gens ne soient pas déçus? On a fait le mieux qu’on pouvait.
La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a aussi été invitée à commenter le dossier. Elle assure que le projet continue d’avancer.
J’ai eu justement une rencontre très fructueuse cette semaine, mais ce que j’ai dit, c’est qu’on veut prendre le temps de le faire comme il faut et choisir le bon tracé en matière d’aménagement, de retombées économiques et d’achalandage, bien évidemment, et choisir le bon mode aussi pour susciter l’achalandage
, a-t-elle indiqué.

Avec la session parlementaire qui tire à sa fin à Québec, les formations politiques ont présenté vendredi leur bilan depuis les dernières élections québécoises.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
La ministre mentionne qu’elle donnera des nouvelles quand elle aura franchi une autre étape pour la nouvelle mouture du projet, qui devrait être destinée exclusivement au transport collectif.
À lire sur le même sujet :
Un échec, disent les oppositions
Avant la prise de parole du premier ministre, les critiques fusaient rapidement de la part des oppositions sur le revirement de la CAQ dans le dossier du troisième lien.
Il y aura eu un avant et un après-troisième lien
, croit le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay. Le gouvernement, qui est un gouvernement à usure prématurée, après le troisième lien, on a vu que plus rien n'a fonctionné de façon claire.

Marc Tanguay, chef intérimaire du Parti libéral du Québec et député de LaFontaine
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Promettre un troisième lien en sachant d'avance que tu ne le feras pas parce que ça ne marche pas, ça, ça sème le cynisme
, pense pour sa part Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire.

Paul St-Pierre Plamondon entouré des députés péquistes.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
On est devant un gouvernement qui a une usure prématurée ici, là, qui se comporte en gouvernement usé, alors qu'on est en début de session : des revirements injustifiables et indéfendables sur le troisième lien, l'immigration, la langue française, le mode de scrutin, les nominations partisanes, pas de projet, pas de vision d'avenir
, a de son côté souligné le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.