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Les commerçants madelinots prêts à affronter la prochaine tempête

Bâtiments surélevés, trappes d'évacuation d'eau, murs amovibles : les entrepreneurs ont fait preuve d'ingéniosité pour adapter leur boutique à la submersion côtière.

Une femme ouvre une trappe au niveau du plancher dans un boutique de savon.

La propriétaire d'une savonnerie a muni son plancher fraîchement rénové d'une trappe pour évacuer l'eau rapidement en cas d'inondations.

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Plusieurs commerçants du site historique de La Grave ayant subi des inondations lors de la tempête Fiona l'automne dernier ont adapté leur bâtiment en cas de futurs événements météorologiques extrêmes.

Au cours des derniers mois, les propriétaires de boutiques ont été nombreux à se relever les manches pour restaurer leur bâtiment sinistré de manière à faire face aux prochaines tempêtes, car celles-ci leur apparaissent désormais inévitables.

Pour l’artisan et propriétaire de l’atelier-boutique Le limaçon, Martin Fournier, il est indéniable qu’il devra apprendre à vivre avec les inondations.

J'ai tout rénové en fonction de la prochaine tempête.

Une citation de Martin Fournier, artisan et propriétaire de l’atelier-boutique Le limaçon

J’ai refait tous mes planchers en céramique, donc il n’y aura plus de problème pour l’eau, explique M. Fournier. J’ai aussi fait des trappes dans le bas des murs du bâtiment. Donc l’eau, quand elle va revenir, on aura juste à ouvrir les trappes, sortir la laine minérale, faire sécher et refermer les trappes.

Un homme enlève le bas des murs pour montrer l'isolant.

La partie inférieure des murs est amovible pour permettre le retrait et le séchage rapide de l'isolant.

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Martin Fournier dit avoir envisagé la mise sur pilotis de sa boutique, mais comme le bâtiment repose sur une dalle de béton, il estime que les travaux auraient été trop complexes et coûteux.

Le site historique de La Grave, avec de l'eau des deux côtés du village.

Le site historique de La Grave est vulnérable à la submersion côtière, car il est bordé par la mer sur ses deux fronts. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

142 000 $ de dommages dans une savonnerie

Non loin de là, la savonnerie artisanale La fille de la mer a subi une cure de jouvence.

Tout a été refait : le bas des murs, l'isolant, les planchers, l’électricité, la plomberie et le revêtement extérieur, énumère la propriétaire Ariane Arsenault.

Un bâtiment en rénovation

La partie inférieure des murs a été démolie et refaite en entier, tout comme la plomberie, l'électricité, le plancher et le revêtement extérieur de la savonnerie.

Photo : Gracieuseté d'Ariane Arsenault

Les travaux dont la facture s’élève à 142 000 dollars ont également été pensés en fonction de la prochaine tempête. Les murs et les planchers gorgés d’eau ont fait place à des matériaux de meilleure qualité et plus résistants à l’eau.

Une femme place des savons dans une boutique.

La savonnerie a été presque entièrement remise à neuf après d'importants dégâts causés par les inondations.

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Les panneaux isolants ont remplacé la laine minérale dans les murs, précise Mme Arsenault. On n’a plus de murs en gyproc, ce sont des murs en merisier russe.

Nos murs sont devenus des panneaux dévissables. Donc, si l’eau entre à nouveau, on peut rapidement enlever les murs, les faire sécher et nettoyer.

Une citation de Ariane Arsenault, propriétaire de la savonnerie La fille de la mer

Remboursée en partie par son assureur, Ariane Arsenault est toujours en attente d’une réponse pour savoir si elle est admissible à l’aide d’urgence d’Ottawa. Pour l’instant, elle a dû débourser de sa poche 45 000 dollars.

Ariane Arsenault présente une bombe de bain dans sa boutique de La Grave.

La propriétaire de la savonnerie La fille de la mer, Ariane Arsenault, a reporté un projet d'agrandissement de son atelier de production en raison des dépenses imprévues causées par Fiona.

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Nos assurances ont remboursé 82 000 dollars, mais elles en ont profité pour doubler notre franchise à 50 000 dollars lors d’un prochain désastre et elles ont presque doublé de notre prime annuelle, déplore-t-elle.

La savonnière se concentre sur le positif : le passage de la tempête Fiona lui aura tout de même permis de célébrer le 20e anniversaire de son entreprise dans un bâtiment qui semble fraîchement construit.

Une bijouterie surélevée

La bijouterie Belle et Nathan a aussi fait l’objet de travaux majeurs ayant coûté 120 000 dollars. Le bâtiment a notamment été rehaussé de 60 centimètres.

Une femme montre le dessous d'un bâtiment sur des pieux.

La bijouterie a été surélevée de 60 centimètres grâce à des poteaux ancrés dans le sol par des blocs de ciment.

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Le système électrique du commerce a été remis à neuf et les prises électriques se trouvent désormais à deux mètres au-dessus du sol. Un système de murs amovibles est désormais en place, ce qui permettra de faire sécher l’isolant rapidement en cas d’inondations.

Anabelle Chevrier devant une boutique recouverte de bardeaux de cèdres.

Anabelle Chevrier précise être en attente d'une réponse d'Ottawa concernant l'admissibilité de sa boutique à une aide financière. Celle-ci pourrait couvrir jusqu'à 75% du coût des travaux.

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

À la suite des tempêtes Dorian et Fiona, on a pris peur un peu. Il faut réagir en mode post-sinistre, mais aussi présinistre en vue de futures tempêtes, affirme l’associée au développement des affaires de la bijouterie, Anabelle Chevrier. Donc, on s'est préparé pour que ça soit plus vite à réparer lors d'un prochain sinistre et que ça soit moins coûteux.

On apprend de Dame Nature. Aux Îles-de-la-Madeleine, on est résilient, on est persévérant, on essaie de s’adapter à la météo parce qu’on sait qu’elle ne s’adaptera pas à nous autres.

Une citation de Anabelle Chevrier, associée au développement des affaires, Belle et Nathan

Bien que les derniers mois ont été éprouvants, les commerçants sont déjà nombreux à avoir ouvert leurs portes pour la saison touristique 2023.

Le moral est bon, on garde le cap, on attend la clientèle les bras ouverts, lance Anabelle Chevrier. Je suis fatiguée, mais quand même en forme, ajoute Ariane Arsenault en riant.

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