La crise politique se poursuit à Fredericton après les changements à la politique 713

Le premier ministre Blaine Higgs en mêlée de presse.
Photo : Radio-Canada / Capture d'écran Mediacentral
Au lendemain du geste de protestation de huit députés et ministres progressistes-conservateurs dans la foulée des changements apportés à la politique 713 sur l'identité de genre dans les écoles du Nouveau-Brunswick, la crise politique se poursuit.
Tous les frondeurs qui s'étaient absentés de l'Assemblée législative pour protester étaient de retour en Chambre vendredi matin. Tous sauf Daniel Allain, qui se trouvait à une rencontre à Moncton.
Apostrophé à la sortie de cette rencontre, le ministre des Gouvernements locaux et de la Réforme de la gouvernance locale et député de Moncton-Est s'est dit « fier progressiste-conservateur » et a refusé de parler de rébellion.
À la fin de la journée, on voulait une bonne discussion. On voulait démontrer que la transparence, c'est important au Nouveau-Brunswick. Le processus est important
, a-t-il affirmé.

Daniel Allain a d’abord rejeté le terme « rébellion » pour décrire le geste qu’il a posé avec sept autres députés de son parti.
Photo : Radio-Canada / Capture d'écran Mediacentral
Daniel Allain ne s'est pas prononcé sur l'avenir politique de son chef, à savoir s’il devrait démissionner. Cependant, lorsqu’il a été question de ses inquiétudes face à d'éventuelles représailles à son endroit, il a évoqué ses responsabilités de député.
À la fin de la journée, on siège pour les gens qu'on représente. Les gens de Moncton-Est sont ma priorité. Il y a des minorités qui doivent être défendues. Je veux défendre leurs intérêts
, a-t-il dit.
Une députée progressiste-conservateur compte voter contre son parti
Andrea Anderson-Mason, qui fait elle aussi partie du groupe de protestataires, a manifesté en Chambre vendredi son intention de voter contre le gouvernement sur le projet de loi 46, qui éliminerait notamment les conseils d’éducation dans les districts anglophones.

Andrea Anderson-Mason a réitéré en Chambre son opposition aux changements apportés à la politique sur l'identité de genre dans les écoles du Nouveau-Brunswick.
Photo : Radio-Canada
La députée de Fundy–Les-Îles–Saint-Jean-Ouest a expliqué qu’elle a à cœur que les décisions soient prises au niveau local.
Je vais suggérer que la direction prise par ce projet de loi soit la direction contraire
, a affirmé la députée, qui a ensuite été applaudie par plusieurs députés de l’opposition.
Un incident malheureux
, dit le premier ministre
En mêlée de presse vendredi après-midi, le premier ministre Blaine Higgs a qualifié le geste des huit députés d’incident malheureux
.
J’ai toujours été très ouvert aux discussions mais très réticent à l'idée de m’en aller et de laisser [ces discussions] de côté
, a-t-il affirmé.
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Vous savez, ce n'est pas tout le monde qui se sent à l’aide de prendre des décisions, de garder l’esprit ouvert à propos des faits et de faire en sorte que ça marche pour tous les partis, mais les décisions doivent être prises
, a poursuivi le premier ministre.
Il a aussi été pressé de questions par les journalistes sur la sortie en Chambre d’Andrea Anderson-Mason.
Je le répète : elle mène sa propre mission et nous allons en rester là
, a-t-il conclu.
La rébellion n’est pas terminée
, dit David Coon
Le chef du Parti vert croit toujours que le premier ministre doit démissionner. Selon David Coon, il lui serait très difficile
de continuer à gouverner.
Cependant, vendredi, il lui a conseillé de réfléchir avant toute chose.

Le chef du Parti vert, David Coon
Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau
Ce n’est pas la bonne saison pour faire une promenade dans la neige, mais il devrait faire une promenade dans de la neige virtuelle
, a-t-il affirmé en faisant référence à la longue promenade de Pierre Elliott Trudeau en 1984, juste avant qu’il n’annonce sa démission.
David Coon espère qu’une décision sera annoncée la semaine prochaine.
Motion libérale pour annuler les changements à la politique 713
En Chambre, la cheffe de l’opposition officielle a déposé une motion pour que la politique 713 soit ramenée à sa forme d’août 2020.
Susan Holt croit que certains des huit députés pourraient décider d’appuyer sa motion, bien qu’elle reconnaisse n'avoir eu aucune discussion avec eux depuis leur geste de protestation.

La cheffe du Parti libéral du Nouveau-Brunswick, Susan Holt, a déposé une motion pour que la politique 713 revienne à son état originel.
Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau
Daniel Allain s'est dit ouvert à l'idée d'étudier cette motion. Celle-ci ne pourra pas être débattue avant jeudi au plus tôt.
À savoir s’il existe toujours une certaine rébellion
au sein du Parti progressiste-conservateur, la cheffe du Parti libéral a dit que c’est une question pour eux autres
.
Pour nous autres, ça regarde que les raisons pour la rébellion, c’est un style de leadership sans transparence qui n’inclut pas le cabinet comme le monde du Nouveau-Brunswick. Je pense que ça ne change pas
, a affirmé Susan Holt.