Le gang de rue de Montréal Section 43 débarque à Vancouver

Des souliers suspendus à des fils électriques, souvent un symbole des gang de rues pour marquer un territoire.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
À Vancouver, la police confirme la présence du gang de rue montréalais Section 43. Des membres de ce gang ont été repérés en ville, notamment dans le quartier Downtown Eastside.
Ce gang, connu pour sa violence, a déjà été impliqué dans des fusillades dans l’est du pays.
Des membres de Section 43 auraient possiblement été invités à prêter main-forte à d’autres factions en Colombie-Britannique, comme l'explique Yvon Dandurand, professeur émérite en criminologie de l'Université de la vallée du Fraser.
Il semble qu’ils soient alliés au Wolf Pack, une autre alliance présente dans la province, impliquée dans une guerre de gang depuis plusieurs années et possiblement affaiblie.
La Section 43 a aussi des liens avec les Bloods, un gang de rue bien connu et originaire de Los Angeles, en Californie.

La police de Vancouver dit travailler en collaboration avec d'autres agences de police pour surveiller les membres de la Section 43.
Photo : Radio-Canada / Maggie MacPherson
Ce ne sont pas des amateurs, ces gangs sont beaucoup plus organisés et internationalisés qu’on pourrait le croire, et la notion de territoire n’est plus ce qu’elle était
, ajoute Yvon Dandurand. Le fait que Section 43 puisse avoir ce rayonnement à l’échelle du pays prouve qu’ils sont capables d’avoir un certain pouvoir.
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Yvon Dandurand dit que ces alliances permettent aux gangs de renforcer leur réputation, leurs ressources et leurs réseaux, mais elles posent des risques importants.
Ce qui va probablement se produire, c’est un chamboulement des rapports de pouvoir entre les différents gangs et, normalement, lorsque cela se produit, le premier symptôme, c’est de la violence.
Quelles intentions?
Selon le criminologue, d'habitude, des réseaux de l’ouest du Canada ont fait appel à des membres de gangs de l’est pour faire le sale boulot
.
Plusieurs des assassinats de gangs qui ont eu lieu en Colombie-Britannique au cours des dernières années sont le fait de membres de gangs de Toronto ou de Montréal.

Les gangs de rue ont la réputation de commettre un vaste éventail d'actes criminels, dont le harcèlement sexuel et non sexuel, le vol de véhicules, le trafic de stupéfiants, l'achat d'armes, la prostitution, l'intimidation, l'extorsion, le vol qualifié, les voies de fait et l'homicide.
Photo : iStockphoto
La vente de drogues par les membres de Section 43 dans le quartier Downtown Eastside serait toutefois un changement de pratiques, comme l'explique Maria Mourani, criminologue et spécialiste des gangs de rue.
Habituellement, quand les gangs de Montréal vont dans d’autres provinces, ils y vont pour le trafic humain, pour vendre des filles, pour la prostitution, pas pour vendre de la drogue, parce que la drogue, c’est très territorial. Tu ne peux pas entrer dans un quartier si tu n’as pas l’aval de ceux qui sont déjà là
, souligne Maria Mourani.
La police de Vancouver s’est refusée à donner les détails des enquêtes ou des incidents qui impliquent la Section 43.
La question à poser, c’est : qu’est-ce que la police compte faire?
, déclare Maria Mourani. Selon Yvon Dandurand, ces alliances interprovinciales exigent le même effort du côté de la police, qui doit mieux se coordonner à l’échelle nationale pour faire face au crime organisé.