Une onde de tempête à Beresford surprend les résidents, la plage est couverte de débris

La plage de Beresford était fin prête à accueillir les visiteurs, mais une onde de tempête a donné du fil à retordre aux employés municipaux, qui doivent recommencer leur nettoyage.
Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard
Les résidents du secteur de Beresford de la municipalité de Belle-Baie se sont réveillés mercredi matin avec une bien mauvaise surprise. Une onde de tempête a causé des inondations le long du littoral et la plage de Beresford a été couverte de débris, un phénomène qui survient rarement au printemps dans ce coin du Nouveau-Brunswick.
Je me suis réveillée et j’ai entendu le bruit. [...] Quand j’ai ouvert ma porte, ça a tapé mon visage!
lance Tammy Aubie, une résidente de Beresford qui habite sur le bord de l’eau.
Elle explique que la mer était déchaînée tôt mercredi, à marée haute. Elle avoue avoir eu peur de sortir de chez elle.
Wow! Un petit peu peur de marcher sur [la passerelle] en bois! C’était pas de l’eau, c’était un foam, j’avais peur de marcher dedans!
Tammy Aubie habite à Beresford depuis plus de 10 ans. Elle raconte avoir vu plusieurs changements sur la plage en précisant que la mer vient plus haute
maintenant.

Tammy Aubie habite sur le bord de l'eau à Beresford depuis plus de 10 ans.
Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard
Toutefois, cela ne se produit généralement pas au printemps. C’est la première fois que ça arrive à ce temps de l’année.
Beaucoup de nettoyage à faire
Le directeur général de la ville de Belle-Baie, Paolo Fongemie, affirme que ces inondations dans le secteur de Beresford sont arrivées comme une surprise.
On était un peu surpris, parce qu’habituellement, c'est une météo qu'on retrouve à l’automne
, dit-il.
Il ajoute ne pas avoir eu vent de résidences endommagées, mais les dégâts sur la plage de Beresford sont considérables.

De nombreux débris sur la plage de Beresford, au Nouveau-Brunswick, après une onde de tempête, un phénomène plutôt rare au printemps, selon des résidents.
Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard
On venait finalement de tout nettoyer, on a ajouté plusieurs camions de sable, et tout ça, c’est à refaire. On a trois semaines d’ouvrage qui a disparu dans une marée haute
, explique Paolo Fongemie.
Selon lui, Belle-Baie est moins touchée par les grandes tempêtes en raison de la protection
qu’offre la baie des Chaleurs, comparativement à la Péninsule acadienne, le long du golfe Saint-Laurent.
Toutefois, la municipalité n’est pas à l’abri des changements climatiques.
L’eau augmente, des tempêtes on perd du sable, des tempêtes on gagne deux pieds de sable. Il y a beaucoup, beaucoup de changements.
C’est une dune qui est entourée par la baie au nord et par les barachois, les marais, au sud, donc lorsqu’il y a une haute marée, c’est deux corps d’eau qui montent en même temps, et avec l’érosion, avec le temps, le niveau de la mer est très élevé comparativement à la route
, explique le directeur général de Belle-Baie.
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Construire dans une zone à risque
Devant la situation, la Municipalité est consciente qu'elle devra s'attaquer de front aux risques liés aux changements climatiques. On est une municipalité qui a un grand littoral à l'intérieur de ses limites, et donc, il faut s’ajuster.

Paolo Fongemie, directeur général de la ville de Belle-Baie
Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard
Sur plusieurs kilomètres dans ce secteur se trouvent des chalets ainsi que de nombreuses résidences permanentes construites directement sur la dune, entre la mer et le marais.
Et le risque d'inondation grandissant dans le secteur ne semble pas ralentir le lotissement résidentiel.
C’est des réflexions à avoir lorsqu’on va faire notre plan d'aménagement régional, avec l’équipe des urbanistes, à voir comment on développe pour le futur le long du littoral, comment on gère le risque.

Devant la situation, la Municipalité est consciente qu'elle devra s'attaquer de front aux risques liés aux changements climatiques.
Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard
La ville voisine de Bathurst a élaboré des cartes interactives (Nouvelle fenêtre) qui montrent les zones les plus à risque d’érosion et d’inondations côtières. Divers scénarios sont présentés et montrent les répercussions qu’aurait une inondation sur les résidences le long du littoral dans la région.
Paolo Fongemie ne s’en cache pas : l’adaptation aux changements climatiques est un problème complexe.
Pour les nouvelles constructions, il faudra qu’on y réfléchisse sérieusement. Pour les constructions actuelles, c’est comment qu’on se prépare pour les événements, la préparation de citoyens pour si ça vient qu’il y a une inondation, qu’on soit prêts
, ajoute M. Fongemie.
D'après le reportage de Serge Bouchard