Aider les plus démunis à faire un budget n’est pas une solution, affirment des experts

Le gouvernement de la Saskatchewan va consacrer 456 000 $ à l'élargissement du Programme de soutien à la budgétisation pour aider les bénéficiaires de l'aide sociale à mieux gérer leurs allocations. Des experts estiment cependant que l'augmentation de ces services n'est pas suffisante pour répondre aux besoins des personnes qui dépendent de l'aide sociale.

Dans un communiqué de presse publié mercredi, le gouvernement provincial a indiqué que ce financement provient des exercices budgétaires de 2023-2024 et a pour but d'aider les bénéficiaires de l'aide sociale à gérer leurs finances quand ils font face à des difficultés complexes.

À travers ce nouveau financement, 300 postes supplémentaires seront ajoutés aux 800 postes existants pour appuyer les clients qui utilisent les services de gestion financière et d'administration provisoire.

Les personnes bénéficiant à la fois du Programme de soutien du revenu de la Saskatchewan (SIS) et du programme de revenu garanti pour les personnes handicapées (SAID) peuvent aussi accéder à ces services.

Selon le directeur général du programme provincial d'aide sociale, Jeff Redekop, un agent fiduciaire recevra le paiement d'assistance et travaillera avec le bénéficiaire pour l'aider à utiliser cet argent à bon escient.

L'objectif est d'aider ces personnes à devenir autosuffisantes. Les agents fiduciaires du programme peuvent aussi aider les clients à faire leurs courses ou à effectuer des paiements directs en leur nom.

Fournir un soutien en matière de gestion financière et d'administration provisoire est un élément essentiel de l'adéquation entre le service et le besoin, affirme Jeff Redekop.

Il ajoute que les 800 postes de soutiens actuels sont gérés par des partenaires communautaires tels que l'Armée du Salut et qu'ils travaillent souvent du mieux qu'ils le peuvent. Un appel d'offres a été lancé par la province pour trouver d'autres partenaires.

Un programme inadéquat

Selon le militant de l'organisme Regina Anti-Poverty Ministry Peter Gilmer, les bénéficiaires de l'aide sociale font face à des problèmes plus importants que celui de la gestion de leurs finances.

Le Regina Anti-Poverty Ministry fait partie d'un groupe de défenseurs qui s'opposent à la structure du Programme de soutien du revenu de la Saskatchewan (SIS) ces dernières années.

Le vrai problème pour eux, c'est qu'ils ne peuvent pas faire de budgets avec l'argent qu'ils n'ont pas, affirme Peter Gilmer. Lorsque les gens sont contraints de payer leurs factures de base avec une allocation de logement très insuffisante, ils doivent prendre des décisions impossibles entre le paiement du loyer, de la nourriture et des services publics de base.

Selon lui, tous les services publics de base devraient être couverts de manière séparée à travers une allocation de logement qui couvrirait aussi les loyers et d'autres besoins.

Jeff Redekop affirme que cette allocation fait déjà partie du Programme de revenu garanti pour les personnes handicapées (SAID).

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De son côté, la porte-parole néo-démocrate en matière de Services sociaux et du logement, Meara Conway, estime que le service de budgétisation pourrait être utile, mais qu'il s'agit d'une réponse inadéquate à certaines des préoccupations concernant le SIS.

S'appuyant sur le rapport de la vérificatrice provinciale, elle souligne que les personnes ont du mal à joindre les deux bouts avec les allocations de revenu.

Selon elle, les frais mensuels de logement et de nourriture, qui sont d’environ 975 $ pour une personne seule vivant à Regina ou à Saskatoon, sont une demande impossible à satisfaire compte tenu de l'augmentation du coût de la vie.

Dans le budget de cette année, le gouvernement provincial a décidé d’allouer une augmentation de 30 $ par mois au Programme de soutien du revenu de la Saskatchewan (SIS).

Avec les informations de Dayne Patterson