•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Bilan de fin de session : « beaucoup de crises à gérer », résume François Legault

François Legault, Geneviève Guilbault et Simon Jolin-Barrette à leur arrivée au point de presse à l'Assemblée nationale.

Le premier ministre François Legault entouré des ministres Geneviève Guilbault et Simon Jolin-Barrette

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Avec la session parlementaire qui tire à sa fin à Québec, les formations politiques ont présenté vendredi leur bilan depuis les dernières élections québécoises. Un exercice attendu d'autocongratulation, de critiques au vitriol contre le gouvernement Legault et de bons souhaits de vacances.

En matinée, l’opposition a torpillé les revirements et les couacs caquistes des derniers mois, ce à quoi le premier ministre a répondu : Il y a eu beaucoup de crises à gérer, un peu plus que ce que j’avais anticipé. Au Québec, plus d'une centaine de feux sont toujours actifs sur le territoire.

M. Legault a surtout dû répondre de son abandon du troisième lien autoroutier, devenu l'emblème des promesses électorales non tenues. Il s'agissait de prendre une décision dans l’intérêt commun, a-t-il répété, car les études n'en justifiaient plus la construction, notamment compte tenu du développement du télétravail.

Les nominations controversées bénéficient toujours de l'appui du premier ministre. Éric Caire, ministre de la Cybersécurité et du Numérique, pris dans le fiasco de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), conserve toute la confiance du chef du gouvernement. Quant à l'ami du ministre de la Justice nommé juge de la Cour du Québec, il reste le meilleur candidat. J’assume ma décision, a déclaré à son tour Simon Jolin-Barrette en conférence de presse.

Le gouvernement Legault a réaffirmé qu'il mettra le cap économique sur la filière batterie et les minéraux stratégiques, avec toujours l'espoir d'en faire un levier pour décarboner le Québec et réduire notre écart de richesse, a exposé le premier ministre.

Cynisme

Chacun à son tour, les chefs de l'opposition se sont relayés en matinée pour résumer à grands traits la politique provinciale. Le bilan de cinq ans caquistes, c'est un bilan de promesses brisées, d’échecs, a taclé en premier Marc Tanguay, chef libéral par intérim. Son constat tombe comme un couperet : Les Québécois n'ont pas accès aux services essentiels.

Voici un gouvernement brouillon qui adopte des réformes sous bâillon, a ajouté le chef de l’opposition officielle, vendredi matin, avec un sens certain de la rime. Délais en santé et en justice rallongés, cafouillage de la SAAQ, perte de contrôle en immigration, réussite scolaire en berne...

À la liste s'est aussi ajouté le revirement autour du 3e lien autoroutier entre Québec et Lévis, ou l'exemple d'une promesse brisée pour M. Tanguay.

Gabriel Nadeau-Dubois, de Québec solidaire, a dénoncé à son tour une proposition fallacieuse lancée en sachant d'avance que ça ne marchera pas.

Mais c'est surtout le cynisme du parti au pouvoir contre lequel M. Nadeau-Dubois a mis en garde lors de son point de presse : il va falloir que la CAQ se réaligne, sinon il va y avoir un impact indélébile sur la population, a-t-il déclaré à l'Assemblée nationale.

Quand on se croit tout permis, on se permet de faire n’importe quoi, briser ses promesses, augmenter son propre salaire, a illustré M. Nadeau-Dubois en faisant référence à la hausse salariale que viennent de voter pour eux-mêmes les députés.

Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé en point de presse.

Sous la bannière de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé ont défendu leur dernier bilan en commun.

Photo : Radio-Canada / Jacques Boissinot

Avant de tirer sa révérence comme co-porte-parole de QS, Manon Massé n'a pas manqué d'exprimer son amertume face aux records d'arrogance de la CAQ.

Le ton du parti au pouvoir lors des périodes de questions, moments de débats parfois houleux à l'Assemblée nationale, était hargneux a dénoncé à son tour Paul St-Pierre Plamondon, le chef péquiste.

J'ai dû m’adapter à une réalité où le premier ministre ne répond pas aux questions, a résumé le député de Camille-Laurin, qui a fait son entrée au Salon bleu l'automne dernier. Pour lui, le gouvernement Legault affiche tout bonnement une usure prématurée, sans projet ni vision d'avenir.

Également présent, le libéral Monsef Derraji a illustré l'inertie du pouvoir en place par une dernière session parlementaire très tranquille, alors que le calendrier indique une période de travaux intensifs.

Introspection favorable

L'exercice du bilan a permis aux partis de revenir sur leurs meilleurs coups en esquivant les moins flatteurs. Le libéral Marc Tanguay a insisté sur le vent de nouveauté qui souffle désormais sur son parti, 10 nouveaux députés sur 19, une équipe renouvelée, s'est-il félicité.

À ses yeux, la relance [du parti] est en marche après la défaite historique du PLQ aux dernières élections.

Marc Tanguay entouré de ses députés.

Marc Tanguay, chef intérimaire du Parti libéral du Québec et député de LaFontaine

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Sa formation s'assurera, dans les prochaines semaines, d'occuper le terrain, d'aller à la rencontre des Québécois, a-t-il indiqué.

Leçon de politique du jour : La pertinence découle de la proximité, a résumé le chef libéral par intérim, qui compte le rester aussi longtemps que j’ai la confiance des collègues du caucus, et aussi longtemps qu’on me demandera de le faire, a-t-il répondu aux journalistes.

Quant au Parti québécois, il s'est félicité de l'abolition du serment à la royauté pour les députés, preuve de sa persévérance et de sa cohérence, a souligné le chef péquiste.

En outre, Paul St-Pierre Plamondon s'est aussi réjoui de l’adoption de la motion du Parti québécois pour la déclassification des archives de la commission Grenier, une demande qui pourrait lever le voile sur le financement du camp du Non lors du référendum de 1995.

Ça s’inscrit dans notre volonté de bâtir une société fondée sur la vérité, a-t-il commenté, sans cacher que les motivations sous-jacentes visent l'indépendance du Québec.

Incontournable climat

Dans le débat environnemental, Québec solidaire aura contribué à une certaine prise de conscience, a fait valoir son porte-parole. Sur l’adaptation aux changements climatiques, François Legault a évolué. En un an, son discours a changé, lui a reconnu Gabriel Nadeau-Dubois.

Il y a un consensus entre les formations politiques pour dire que l’adaptation est essentielle[…], il y a un an, ce consensus n’existait pas.

Une citation de Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire

Pour Québec solidaire, il y aura même un avant et un après printemps 2023 au vu des catastrophes naturelles qui ont secoué la province. Le premier point à la rentrée doit être l’adaptation aux changements climatiques, a fait valoir M. Nadeau-Dubois. On n’a plus le droit de pelleter ça par en avant.

Ces attentes rejoignent donc celles du Parti québécois. La prochaine session, ce sera beaucoup de s’adapter aux changements climatiques, a aussi annoncé Paul St-Pierre Plamondon, dans une réponse formulée en anglais.

Paul St-Pierre Plamondon à l'Assemblée nationale.

Paul St-Pierre Plamondon entouré des députés péquistes

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

De son côté, le libéral Marc Tanguay a appelé à des résultats tangibles en matière de climat.

Interpellé sur l'implication de son gouvernement dans la crise environnementale, François Legault a déclaré qu'il allait continuer d'investir, mais en partenariat avec les municipalités, dont une plus grande partie du budget devrait aller aux changements climatiques, selon lui.

Cette posture a été dénoncée par Québec solidaire, qui reproche au chef caquiste de jouer au ping-pong en rejetant la responsabilité à d'autres instances. On a besoin d’un premier ministre qui dit "on s’assoit ensemble, on travaille ensemble", a souligné Gabriel Nadeau-Dubois.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

En cours de chargement...

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.