Des pancartes destinées aux campements de sans-abri inquiètent des organisations

Les pancartes ne peuvent pas entraîner le démantèlement des tentes.
Photo : Radio-Canada / Paige Parsons
Plus de 40 pancartes affirmant que tout campement de sans-abri sera démantelé ont été apposées sur plusieurs bâtiments du quartier Chinatown d’Edmonton, dont celui du refuge Hope Mission.
Selon les défenseurs des droits des sans-abri, ces pancartes inquiètent les personnes qui vivent dans la rue. L’association du développement économique de Chinatown dit que l’intention est d'empêcher que des trottoirs ne soient encombrés de tentes et de déchets.
C’est une question de sécurité des personnes et de santé publique
, dit Stephen Hammerschmid, un des directeurs de la BIA, qui ajoute que ces pancartes ont été installées en mai pour avertir les personnes de s'installer ailleurs, car les trottoirs seront régulièrement lavés à haute pression.
Il affirme qu’il y avait 30 à 40 tentes avant les pancartes, ce qui posait des problèmes aux commerçants du quartier en raison, entre autres, du manque de salubrité.
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Ces pancartes n’ont cependant aucune force exécutoire, ce qui veut dire que ni le service de police d’Edmonton (EPS) ni les agents de la paix ne vont démanteler de tentes. La porte-parole de l’EPS, Cheryl Shepard, dit que des agents sont présents lors du nettoyage des trottoirs à la demande de la BIA et de Hope Mission.
Toutes les personnes en situation d'itinérance ont le soutien du personnel de Hope Mission et du service de police
, dit-elle.
Stephen Hammerschmid dit de son côté que les sans-abri sont partis volontairement durant le nettoyage. La BIA a embauché la vingtaine d’agents de nettoyage par l'intermédiaire de Hope Mission.
Criminalisation de la pauvreté
Ces pancartes inquiètent également les organisations qui aident les personnes en situation d’itinérance. C’est alarmant
, dit Deb Sigaty, bénévole à l’organisation Water Warriors qui distribue de l’eau et de la nourriture aux personnes dans le besoin.
Elle explique que les sans-abri installent des tentes dans ce secteur de la ville pour être proches des refuges. Je crois que c’est irrespectueux et blessant de mettre ces pancartes sans donner d’explication.
Selon Elliot Tanti, du centre communautaire Boyle Street, ces panneaux démontrent qu’on se préoccupe plus de l’impact des tentes que de l’aide à apporter aux personnes qui y vivent.
Cela démontre quelque chose que nous avons remarqué au cours de l'année dernière, à savoir une criminalisation de la pauvreté dans notre ville et un manque de compassion et d'empathie
, dit-il.
Certaines pancartes sont sur un des murs du refuge Hope Mission. Un des gestionnaires, Tim Pasma, dit que l'organisme veut soutenir les personnes qu’il aide tout en vivant en bon voisinage. Il rappelle que les tentes accotées au bâtiment représentaient un problème de sécurité, notamment en raison du risque d’incendie.
Nous essayons vraiment de collaborer avec la communauté et de faire de ce lieu un endroit sûr et accueillant pour tout le monde
, conclut-il.
Avec des informations de Paige Parsons