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Trump, inculpé par la justice fédérale, une première

Donald Trump applaudit sur la scène de la NRA.

Donald Trump a annoncé sur son réseau social avoir été inculpé.

Photo : afp via getty images / ALEX WROBLEWSKI

Agence France-Presse

Donald Trump a annoncé jeudi avoir été inculpé par la justice fédérale pour sa gestion des archives de la Maison-Blanche, nouvelle embûche pour le républicain qui souhaite reconquérir la présidence américaine en 2024.

L'administration Biden corrompue a informé mes avocats que j'ai été inculpé, vraisemblablement dans la fausse affaire des boîtes, a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

L’ancien président républicain précise avoir été convoqué mardi devant un tribunal fédéral à Miami.

Son avocat Jim Trusty a précisé sur la chaîne CNN que son client se rendrait à cette convocation, et qu'il faisait l'objet de sept chefs d'inculpation, notamment en vertu d'une loi sur l'espionnage qui interdit de garder des documents classifiés dans des endroits non autorisés et non sécurisés.

Donald Trump, qui est désormais le premier ancien président de l'Histoire des États-Unis inculpé par la justice fédérale, est également poursuivi pour entrave à la justice et faux témoignage, a-t-il ajouté.

Donald Trump face à la justice

Consulter le dossier complet

Dessin de Donald Trump lors de sa comparution.

En mars, il avait déjà été inculpé par la justice de l'État de New York dans l'affaire de l'achat du silence d'une actrice de films pornographiques en 2016.

Cette fois-ci, il lui est reproché d'avoir conservé des cartons entiers de documents, y compris certains classés secret défense, après son départ de Washington en 2021 et après avoir refusé de les restituer, en violation des lois fédérales.

Donald Trump, qui devance pour l'instant largement les autres candidats à l'investiture républicaine, s'est toujours défendu de toute malversation et se présente comme victime d'une persécution politique.

Je n'avais jamais imaginé qu'il serait possible qu'une telle chose arrive à un ancien président des États-Unis, a-t-il tonné jeudi, dénonçant un jour sombre pour le pays.

Je suis innocent, je n'ai rien fait de mal, a-t-il encore assuré jeudi soir dans une vidéo mise en ligne sur Twitter, en dénonçant de l'ingérence électorale au plus haut niveau.

Les élus républicains ont immédiatement serré les rangs autour de lui.

Je me tiens, comme tous les Américains qui croient en l'État de Droit, aux côtés du président Trump, a réagi le chef de la Chambre des représentants Kevin McCarthy. C'est un triste jour pour l'Amérique, a ajouté Jim Jordan, qui dirige sa commission judiciaire.

Les démocrates ont à l'inverse salué la nouvelle, tout en mettant en garde contre le discours de Donald Trump. Il va essayer d'instrumentaliser cette inculpation pour des gains politiques, parce que gagner la présidence sera peut-être son seul moyen d'éviter la prison, a déclaré l'élu Adam Schiff.

Aux États-Unis, être inculpé et même condamné pour un délit ou un crime n'interdit pas d'être candidat, élu ou d'occuper une fonction officielle.

Des documents récupérés à Mar-a-Lago.

Plusieurs documents comportant la mention « secret » ou « ultrasecret » ont été retrouvés à Mar-a-Lago, la résidence de Donald Trump.

Photo : Reuters / Département américain de la Justice

Aux États-Unis, une loi de 1978 oblige tout président américain à transmettre l'ensemble de ses courriels, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales.

Une autre loi, sur l'espionnage, interdit à quiconque de conserver des documents classés confidentiels dans des lieux non autorisés et non sécurisés.

En quittant la présidence pour s'installer dans sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, Donald Trump a pourtant emporté des boîtes entières de dossiers.

En janvier 2022, après plusieurs rappels, il a accepté de restituer 15 cartons, comportant plus de 200 documents classifiés. Dans un message, ses avocats avaient alors assuré qu'il n'y en avait pas d'autres.

Après examen, la police fédérale a toutefois estimé qu'il n'avait pas tout rendu et qu'il en conservait encore beaucoup dans son club à Palm Beach.

Des agents du FBI s'y sont rendus le 8 août et ont saisi une trentaine d'autres boîtes, contenant 11 000 documents, dont certains très sensibles, sur l'Iran ou la Chine.

Dénonçant avec force une opération médiatique, ses avocats avaient vivement reproché au FBI la publication, selon eux non nécessaire, d'une photo montrant des documents saisis estampillés de la mention Top Secret, éparpillés sur une moquette au motif floral.

Une enquête indépendante

Pour faire taire les accusations de machination, le secrétaire de la Justice Merrick Garland a nommé en novembre un procureur spécial, Jack Smith, chargé de superviser cette enquête de manière indépendante ainsi qu'une autre sur le rôle de Donald Trump dans l'assaut du Capitole.

Des partisans du président Donald Trump assiègent le Capitole américain à Washington.

Des partisans du président déchu Donald Trump ont pris d'assaut le Capitole américain à Washington en janvier 2021.

Photo : Associated Press / Jose Luis Magana

Un autre procureur spécial enquête en parallèle sur des documents classés confidentiels retrouvés en début d'année dans un ancien bureau et au domicile du président démocrate Joe Biden par ses avocats.

Ces trouvailles embarrassantes, ainsi que d'autres chez l'ex-vice-président Mike Pence, ont permis à Donald Trump de minimiser sa conduite, même si Joe Biden a toujours coopéré avec la justice et restitué de son plein gré les documents, en nombre bien moins important.

Le tribun républicain s'est également servi des découvertes chez son rival pour rallier ses partisans qui, chaque fois que la justice le frappe, serrent les rangs autour de lui.

Cela a notamment été le cas en avril, peu après son inculpation par la justice de l'État de New York.

C'était la première fois dans l'histoire américaine qu'un ancien président faisait l'objet de poursuites pénales.

Une procureure de l'État de la Georgie, qui enquête depuis des mois sur les pressions exercées par le président déchu pour tenter de changer le résultat de la présidentielle de 2020, doit annoncer d'ici septembre le résultat de ses investigations.

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