L’avocate de Matthew de Grood dénonce la décision de la Commission d’examen de l’Alberta
En 2016, Matthew de Grood a été déclaré non criminellement responsable du meurtre de cinq personnes.

Matthew de Grood avait 22 ans lorsqu'il a été arrêté après avoir tué 5 jeunes qui participaient à une fête dans une maison du quartier Brentwood à Calgary, le 15 avril 2014. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne
La décision de la Commission d’examen de l’Alberta relative au confinement de Matthew de Grood dans un foyer de groupe supervisé d’Edmonton devrait être annulée par la Cour d'appel de l'Alberta, car elle ne serait pas fondée sur des preuves solides, selon l'avocate de la défense, Jacqueline Petrie.
Matthew de Grood a poignardé mortellement 5 personnes lors d’une fête à Calgary en 2014, et la Commission d’examen de l’Alberta a estimé mercredi qu’il demeurait dangereux pour la sécurité publique.
Son avocate, Jacqueline Petrie, a dénoncé cette conclusion en soutenant qu' il n'y [avait] pas de preuves significatives
pour l’étayer.
Matthew de Grood, 31 ans, a été déclaré non criminellement responsable en 2016 des meurtres de Zackariah Rathwell, de Jordan Segura, de Kaitlin Perras, de Josh Hunter et de Lawrence Hong survenus deux ans plus tôt parce qu'il souffrait de schizophrénie au moment des faits.
Son avocate a fait valoir que son état de santé s'était stabilisé grâce aux médicaments qu’il prenait et qu'il présentait un faible risque de récidive. Par conséquent, selon elle, son client devrait être autorisé à vivre avec ses parents tout en faisant l'objet d'une surveillance dans le cadre d'un mandat d'arrêt complet.
Jacqueline Petrie a soutenu que la Commission d’examen de l’Alberta avait mal interprété les preuves médicales lors de la révision de septembre 2022, qui avait jugé que Matthew de Grood représentait un risque important bien que l'évaluation ait montré des améliorations de sa santé.
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Allégations d'ingérence politique
L'avocate de la défense a par ailleurs soutenu que la Commission a été influencée par l'ancien ministre de la Justice, Doug Schweitzer, qui s'est prononcé sur le cas de Matthew de Grood en octobre 2019, après la décision de le transférer des services de soins institutionnels à un foyer de groupe supervisé.
Son cas est révisé chaque année pour déterminer s'il peut réintégrer la communauté tout en garantissant la sécurité publique.
Son avocate, Jacqueline Petrie, a souligné le dossier exemplaire
de son client et le fait que celui-ci se serait conformé [aux directives] de l'équipe de traitement [médical]
. Personne ne savait qu'il souffrait de schizophrénie [au moment des agressions] et qu'il avait besoin de médicaments
, a-t-elle dit.
Libération conditionnelle rejetée
Le procureur Matthew Griener a déclaré que la Commission avait envisagé une libération conditionnelle de Matthew de Grood, mais l'avait rejetée en raison d'une réapparition des symptômes de schizophrénie en 2021.
Le procureur a ajouté que les rechutes de Matthew de Grood avaient été brèves et qu'elles s'étaient produites à l'hôpital, ce qui a permis aux professionnels de la santé d'intervenir rapidement.
Le juge Kevin Feehan a fait valoir que Matthew de Grood représentait peut-être un risque faible, mais que les conséquences de ses rechutes pouvaient être importantes.
Des familles de victimes réagissent
Certains membres de la famille des victimes sont venus de Calgary pour assister à l'audience.
C'est le cas de Patty, la mère de Jordan Segura. Matthew de Grood devrait être reconnaissant d'avoir été déclaré non criminellement responsable plutôt que d'avoir été condamné à cinq peines d'emprisonnement à perpétuité pour le meurtre de cinq personnes. Il ne devrait pas faire appel
, a-t-elle dit.
Barclay Hunter, le père de Josh Hunter, s'est opposé quant à lui à une éventuelle libération totale de Matthew de Grood. L'idée qu'il ne soit pas surveillé pour le reste de sa vie semble défier la logique, cela n'a aucun sens.
Barclay Hunter a ajouté : Quoi qu'on en dise, il a tué cinq personnes. Si cela ne constitue pas en soi un facteur de risque, alors je ne sais pas ce qu'il en est.
Avec les informations de La Presse canadienne