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L’Ontario peu attrayant pour certains investisseurs miniers, selon l’Institut Fraser

Vue aérienne de la mine White River’s Sugar Zone, dans le Nord de l’Ontario.

Une étude de l'Institut Fraser révèle que l’Ontario possède d’importantes richesses minières, mais que l’incertitude liée aux revendications des groupes Autochtones, contestées dans la province, mine son potentiel d’investissement.

Photo : Soumise par Harte Gold

Radio-Canada

Les résultats d'une étude de l'Institut Fraser révèlent que l’Ontario possède d’importantes richesses minières sur son territoire, mais que des facteurs de nature politique comme les revendications territoriales des groupes Autochtones contestées dans la province viennent miner la volonté des compagnies d’investir.

L'enquête menée par l'Institut Fraser auprès des sociétés minières visait à évaluer comment des facteurs de politique publique tels que la fiscalité et l’incertitude liée à la réglementation influent sur les investissements dans l’exploration et rendent certaines régions plus attrayantes que d'autres.

L'enquête s’est concentrée sur le potentiel géologique et les politiques gouvernementales de 62 régions à travers le monde.

Au classement des régions les plus attrayantes, la Saskatchewan se classe troisième, Terre-Neuve-et-Labrador arrive quatrième et le Québec huitième, d'après les résultats de l'enquête.

Les résultats de la même étude indiquent que l'Ontario arrive à la 18e place.

Selon Elmira Aliakbari, directrice des études sur les ressources naturelles à l'Institut Fraser, 56 % des personnes interrogées dans le cadre de l'enquête ont indiqué que l'incertitude concernant les revendications territoriales des groupes autochtones, contestées en Ontario, constituait un facteur dissuasif majeur pour l'investissement.

Toutefois, l'Ontario se classe au 7e rang pour son potentiel minéral, ce qui signifie qu'aux yeux des investisseurs miniers, la province possède une géologie solide, affirme Mme Aliakbari.

Malheureusement, l'Ontario n'a pas été en mesure d'associer son potentiel à un environnement politique solide permettant de tirer parti de cette force, ajoute-t-elle.

Notre objectif est d'être numéro un

Le ministre des Mines, George Pirie, dit souhaiter voir l'Ontario améliorer son classement. Nous pouvons faire mieux, affirme-t-il.

George Pirie avec une chemise blanche et une cravate.

George Pirie est le ministre des Mines de l'Ontario.

Photo : CBC / Aya Dufour

Nous sommes déjà en tête des dépenses d'exploration. Si nous sommes 18e, notre objectif est d'être numéro un, ajoute-t-il.

M. Pirie indique que la nouvelle loi 71 de 2023, qui a introduit des changements concernant la planification de la fermeture des mines et la dotation en personnel au sein du ministère des Mines, pourrait contribuer à la réputation de la politique minière de l'Ontario.

Centraliser pour mieux consulter?

Selon Chris Hodgson, président de l'Association minière de l'Ontario, la création d'une unité centralisée chargée des revendications pourrait résoudre le problème de l'incertitude des revendications territoriales des groupes autochtones.

Le paysage des revendications territoriales des groupes autochtones est en constante évolution, affirme M. Hodgson.

Cette situation est source d'incertitudes pour les investisseurs, les promoteurs et les communautés, et entraîne des retards et l'abandon de projets, insiste-t-il.

Par ailleurs, il croit que des règles claires seraient bénéfiques pour toutes les parties concernées.

M. Hodgson pense que l'Ontario devrait s'inspirer du Québec en matière de consultation des communautés autochtones pour les projets miniers.

Si vous allez dans certaines régions du Québec et que vous parlez avec les Cris, ceux-ci vous diront à qui parler et comment le faire, a-t-il déclaré. L'Ontario n'a pas la même structure, mentionne-t-il.

M. Hodgson pense qu'une unité d'évaluation centralisée, hébergée par le ministère des Affaires autochtones, pourrait aider à guider les promoteurs miniers tout au long du processus de consultation.

D'après lui, bien qu'il n'y ait aucun projet officiel de création d'une telle unité, l'Ontario a fait des progrès dans ce domaine au cours des vingt dernières années.

Les revendications territoriales autochtones, un enjeu partout au pays

Les résultats de l'étude montrent que l'incertitude entourant les revendications territoriales des groupes autochtones est importante en Ontario, mais qu'il s'agit également d'un problème partout au pays.

La Saskatchewan est la province canadienne la mieux classée du rapport de l'Institut Fraser.

Selon Pam Schwann, présidente de la Saskatchewan Mining Association, la province obtient toujours de bons résultats dans les enquêtes de l'Institut Fraser en raison de ses réserves de potasse et d'uranium.

Cependant, elle note que la Saskatchewan fait également face à l'incertitude entourant les revendications territoriales.

Je ne connais aucune région au Canada où les gens sont satisfaits de l'obligation de consultation, qu'il s'agisse de l'industrie ou des communautés autochtones, affirme Mme Schwann.

Deux hommes marchent dans un tunnel de mine peu éclairé.

La Saskatchewan est la province canadienne la plus attrayante aux yeux des investisseurs miniers, selon une étude de l'Institut Fraser.

Photo : Radio-Canada

Le manque de clarté provient en partie du fait que le gouvernement fédéral introduit des lois sans collaborer avec les provinces, soutient-elle.

Aussi, Pam Schwann suggère qu'une partie de l'argent investi dans la réconciliation avec les communautés des Premières Nations et des Métis devrait être affectée à des projets de cartographie.

Il devrait y avoir des fonds pour soutenir la cartographie traditionnelle. Les Premières Nations pourraient cartographier les zones importantes pour elles et disposer d'une base de données, ajoute-t-elle.

De l'avis de Pam Schwann, il serait difficile de déterminer qui sont ceux qui devraient avoir accès à cette base de données et dans quel but, mais elle considère que la mise en place d'un tel mécanisme serait un moyen utile d'avancer sur certaines de ces questions.

Avec les informations d'Aya Dufour, de CBC

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