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Les feux de forêt sont stables et l’entraide se déploie en Abitibi

Un nuage de fumée s'approche d'une remise.

À La Reine, des habitants ont évacué de façon préventive en raison de la qualité de l'air qui se détériore.

Photo : Radio-Canada / Jonathan Dupaul

Radio-Canada

La situation est difficile en Abitibi-Ouest. Les pompiers ont vécu de petites victoires mercredi en repoussant les flammes qui se sont présentées aux portes de la municipalité de Normétal.

On ne pense pas que la ville va être touchée, mais ce sera peut-être l’endroit le plus à risque, a mentionné le premier ministre du Québec, François Legault.

Lors du bilan des feux de forêt dans la province, il a ajouté pouvoir annoncer demain les compensations qui pourront être versées aux personnes évacuées. On va compenser l’équivalent de ce que ça vous a coûté de plus, s’est-il avancé.

François Legault en point de presse avec la SOPFEU.

Le premier ministre québécois François Legault a fait le point sur les feux de forêt qui sévissent au Québec en point de presse jeudi.

Photo : Radio-Canada

Les températures qui descendent pendant la nuit, la direction des vents, la sécheresse, tous des éléments analysés par les experts pour déployer les équipes sur le terrain. Les tranchées creusées avec de la machinerie lourde en bordure de la localité permettent aussi de ralentir la propagation.

Le feu prend de l’ampleur quand il va se chercher une couple d’épinettes. Le feu est très gros.

Une citation de Doris Nolet, directrice du service incendie de Normétal

Feux de forêt 2023

Consulter le dossier complet

Le ciel était orangé à Senneterre tellement la fumée était épaisse en après-midi le 6 juin.

Doris Nolet souligne que les pompiers municipaux, habitués à intervenir dans des incendies de bâtiments, vivent des moments particuliers.

Pas de retour à la maison annoncé

Le brasier n’a pas touché les infrastructures dans les municipalités. La qualité de l’air se dégrade toutefois à travers l’Abitibi-Témiscamingue.

Des habitants comme à Normétal et Saint-Lambert qui ont quitté leur domicile ne savent pas quand ils pourront retourner à la maison.

Le directeur général de la MRC d’Abitibi-Ouest, Normand Lagrange, se concentre sur la circulation de la bonne information pour éviter la propagation de rumeurs qui augmenteraient l’anxiété.

J’étais un peu inquiet ce matin, confie Dany Lavoie.

Celui qui habite Saint-Lambert surveille l’avancée du feu qui s’est propagé mercredi près de sa résidence et son chalet, qu’il a quitté plus tôt cette semaine.

Dany Lavoie près du rang 6-et-7 à Saint-Lambert.

Dany Lavoie habite Saint-Lambert, en Abitibi-Ouest.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Dany Lavoie s’est rendu près de ses terres pour évaluer la situation.

Mon chalet, en quelque sorte, c'est un peu ma maison de retraite. C’est ce que j’envisage. Oui, il y a la question d’argent, mais il y a aussi la question de temps, d’efforts qu’on y a mis , confie-t-il.

Entraide pour les évacués

Les feux de forêt qui frappent l'Abitibi-Témiscamingue interpellent des habitants de la région, qui se mobilisent en ligne pour offrir un coup de main.

À Rouyn-Noranda, Sylvie Ippersiel Mantha a annoncé sur les réseaux sociaux qu'elle offre son chalet aux évacués de Normétal, La Reine et Saint-Lambert.

C’est mieux d’être dans un chalet qui est tout équipé pour une petite famille avec trois enfants et deux adultes que de rester dans un sous-sol d’aréna à dormir avec 400 personnes avec un accès limité aux douches. Si ça peut aider une petite famille, c'est parfait, mentionne la retraitée.

Une femme donne de l'information à une autre personne.

Des repas et de l'information sont fournis à La Sarre.

Photo : Radio-Canada / Martin Guindon

À La Sarre, où des repas sont servis gratuitement aux évacués, le propriétaire de Nicol Auto, Éric Audet, apporte lui aussi son aide.

Son entreprise met un terrain en mesure d'accueillir des roulottes à la disposition des évacués. Le terrain en question comprend un accès à de l'eau courante et à des salles de bain.

J’étais avec un client et une cliente, mercredi, et ça faisait déjà deux fois qu’ils étaient évacués. Ils étaient au [lac] Pajegasque, après ça à Normétal, puis ils ont déménagé à une autre place. Je voyais que ce n'était pas tout le temps facile de trouver des endroits. C’est un peu pour ça que j’ai ouvert mon terrain, explique M. Audet.

Le Centre de services scolaire du Lac Abitibi met temporairement à la disposition des évacués le terrain où était située l'école Victor-Cormier, lui aussi capable d'accueillir des véhicules récréatifs.

De nombreux animaux déplacés

De son côté, l'Union des producteurs agricoles a fait le point sur l'évacuation d'environ 1000 animaux de ferme dans les derniers jours en raison des feux de forêt dans le secteur de Normétal.

La ferme SG Noël SENC de La Sarre, notamment, accueille des bovins dans ses installations pour aider des agriculteurs des secteurs menacés par les feux de forêt.

 On a sorti tout près de 300 vaches mercredi avec leurs veaux. On est dans une période de naissances aussi. On a commencé les évacuations dimanche soir. Les troupeaux se multiplient parce que le feu va vite, souligne Simon Noël, de la ferme SG Noël SENC.

Simon Noël près de vache qui mangent du foin.

L'agriculteur Simon Noël, de la ferme SG Noël SENC de La Sarre.

Photo : Radio-Canada / Francis Ferland

Toute une logistique s'est mise en place pour parvenir à déplacer les animaux en toute sécurité. À la ferme Lafontaine-Noël de Dupuy, les propriétaires ont décidé d'évacuer leurs 850 bêtes.

La propriétaire Hélène Noël décrit les circonstances. On a vu le panache de fumée; ça nous a cassés ben raide!, a-t-elle lancé avec émotion.

On sait que tout le monde est à court en foin et en pacage, mais on nous appelait quand même pour nous offrir de la place. Ces agriculteurs se mettent peut-être dans le trouble pour nous. C'est fantastique, c'est super apprécié, vous ne savez pas comment, a ajouté Mme Noël.

Deux femmes et un homme écoutent quelqu'un en train de parler.

Des agriculteurs de l'Abitibi-Ouest qui s'entraident en cette période difficile. À gauche, Hélène Noël, propriétaire d'une ferme à Dupuy.

Photo : Radio-Canada / Jonathan Dupaul

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