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Feux de forêt : une semaine de combat pour protéger Normétal et Lebel-sur-Quévillon

Les incendies qui ont pris naissance le 1er juin menacent encore l’Abitibi-Ouest et le Nord-du-Québec. Des renforts du Nouveau-Brunswick sont sur la route.

Des pompiers discutent au milieu d'une route. Un camion de pompiers de la Ville de La Sarre est stationné au bord de la route, tout comme plusieurs autres véhicules.

De nombreux pompiers d'un peu partout en Abitibi-Ouest participent à l'opération visant à sauver le village de Normétal.

Photo : Radio-Canada / Jean-Marc Belzile

Radio-Canada

Les feux de forêts de l’Abitibi et du Nord-du-Québec brûlent depuis une semaine et gagnent du terrain.

Experts, élus et citoyens surveillent de près l’état des feux. Certains se réveillent d’une 6e nuit dans des lieux d’accueil où règnent entraide et inquiétude.

La priorité c’est toujours la protection des vies humaines et des infrastructures, rappelle Cathy Elliott Morneau, porte-parole de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).

Les pompiers de la SOPFEU tentent de faire dévier le feu qui se trouve à 500 mètres de Normétal. Plusieurs avions-citernes arrosent le feu entre Normétal et Saint-Lambert, en Abitibi-Ouest.

Une tranchée de quelques dizaines de mètres séparant deux boisés.

Le personnel qui combat les feux de forêt en Abitibi-Ouest a créé cette tranchée dans l'espoir de freiner l'avancée d'un incendie et de sauver une ligne électrique.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Feux de forêt 2023

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Le ciel était orangé à Senneterre tellement la fumée était épaisse en après-midi le 6 juin.

Les pompiers municipaux, eux, ont la mission d’arroser les abords du village.

Je peux vous dire qu’on ne va pas se promener là avec des espadrilles. On se mouille les pieds. C’est tellement trempé autour du village et c’est ce qu’on voulait, décrit Doris Nolet, directrice du service incendie de Normétal.

C’est le calme avant la tempête parce qu’on sait que le feu reprend énormément de vigueur dans l’avant-midi et dans l’après-midi.

Une citation de Normand Lagrange, directeur général de la MRC d’Abitibi-Ouest

Le directeur général de la MRC d'Abitibi-Ouest rappelle qu’une vigie est en place 24 h sur 24. Les pompiers de Dupuy, de Sainte-Hélène ainsi que ceux de La Sarre ont remplacé les pompiers de Normétal pendant la nuit pour leur permettre d’aller se reposer, souligne Normand Lagrange.

Il ajoute que des bénévoles se préparent à accueillir les renforts du Nouveau-Brunswick qui doivent arriver en Abitibi aujourd'hui. C’est le temps d’avoir l’aide extérieure. Elle est attendue, ajoute Normand Lagrange.

On en attend d’autres du Portugal, de l'Espagne et du Mexique. Dans les prochaines journées. On est à regarder aussi les effectifs additionnels que nous pourrions recevoir des Américains autant en équipement aérien que terrestre, rapporte le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel.

L'arrivée de militaires aussi été annoncée. Le ministre de la Sécurité publique a indiqué qu'une quarantaine de militaires doivent arriver en Abitibi-Témiscamingue d’ici vendredi et 40 autres seront répartis à Chapais.

Cette semaine, un groupe de 25 volontaires de Pikogan et Lac-Simon a reçu une formation dans les Laurentides pour prêter main-forte à la SOPFEU. Sur l’ensemble du Québec, on compte environ 800 combattants du feu.

Un avion-citerne vole au-dessus d'un lac.

Le paysage est calme où cet avion-citerne fait le plein d'eau avant de retourner vers les feux de forêt.

Photo : Radio-Canada / Gabriel Poirier

Les quelques gouttes de pluie reçues mercredi soir en Abitibi-Ouest n’ont pas suffi à donner du répit aux pompiers. Les feux sont tellement intenses que ça prendra quelques jours de pluie pour que l’humidité relative augmente, se désole Cathy Elliott Morneau.

L’entraide est telle que la population est prête à donner des vêtements, de la nourriture, à prendre soin des animaux domestiques et des animaux de ferme et à suivre une formation pour appuyer les pompiers forestiers.

Une quinzaine de vaches dans un champ entre Dupuy et Normétal en Abitibi-Témiscamingue.

Des agriculteurs de l'Abitibi-Témiscamingue ont offert en juin transport et lieu d'hébergement pour les animaux de fermes qui subissent les contrecoups des feux de forêt.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Les pilotes d’avion-citerne sont sollicités dans le combat des incendies au Québec et dans l’ouest du pays. Certains craignent toutefois de manquer de personnel.

La route 117

À plus de 400 kilomètres de Normétal, des pompiers de Grand-Remous viennent en aide à la SOPFEU dans la réserve faunique La Vérendrye.

La route 117 dans la réserve faunique est sous surveillance. Le ministère des Transports et de la Mobilité durable demande aux automobilistes de revoir leurs déplacements.

Mercredi soir, de la fumée dans le secteur réduisait la visibilité. Des animaux peuvent aussi se retrouver sur le réseau routier.

Huit pompiers prennent un autoportrait dans un chemin forestier.

Ces pompiers de Grand-Remous se motivaient au travail mercredi.

Photo : Gracieuseté : Marco Beaudoin

Nord-du-Québec

Les deux feux de forêt sous haute surveillance ont fusionné près de Lebel-sur-Quévillon. Les installations ne sont pas menacées pour l’instant, selon la SOPFEU. La municipalité compte environ 2000 habitants. Ils ont reçu l’ordre d’évacuer vendredi dernier.

La nuit dernière, des pompiers municipaux ont assuré des opérations de vigie. Des équipes de nuit seront de nouveau en action ce soir. Des tranchées seront creusées du parc industriel jusqu'au camping municipal et vers le terrain de golf afin de protéger les différentes infrastructures.

Le feu a causé certains dégâts causés à 38 kilomètres à l'est de Senneterre, au Québec

À Senneterre, des équipes mettent en place des mesures de protection, nettoient l'arrière de certains terrains et cognent aux portes de maisons pour indiquer aux citoyens comment sécuriser leur cour en fonction des combustibles présents.

Les quelque 5500 personnes de Chibougamau devront attendre au moins jusqu'à samedi avant de regagner leur domicile.

Les réfugiés suivent de près la situation des feux de forêt près de leur municipalité et dans les environs.

Je m’y attendais un petit peu qu'on parte quelques jours, témoigne Stéphane McKenzie de Chibougamau. Il a trouvé refuge avec sa famille à Lac-Bouchette, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. On reste en dedans et on ferme les portes, a-t-il ajouté à l'émission Des matins en or.

Le ciel de Senneterre était orangé tant la fumée était épaisse en après-midi le 6 juin.

Le ciel de Senneterre était orangé tant la fumée était épaisse en après-midi le 6 juin.

Photo : Radio-Canada / Jonathan Dupaul

À Chapais, il a été recommandé aux personnes ayant des ennuis de santé de quitter la municipalité temporairement.

Les infrastructures de Bell et Télébec ont été affectées par les feux de forêt. Des communautés dans le Nord-du-Québec ont observé un ralentissement ou des coupures du réseau Internet et de la téléphonie résidentielle. Bell assure avoir rétabli les services.

Qualité de l’air

Des concentrations de particules fines s'échappant des feux de forêt ont pour effet de dégrader la qualité de l’air.

De la fumée généralisée se propage sur le territoire, même dans les municipalités situées à plusieurs kilomètres des feux de forêt. L’avertissement de smog d’Environnement Canada est encore en vigueur.

La Dre Claudel Pétrin-Desrosiers, médecin de famille et présidente de l'Association québécoise des médecins pour l'environnement, rappelle que des personnes à risque pourraient avoir davantage de difficultés à respirer.

La Dre Claudel Pétrin-Desrosiers suggère de réduire la pollution d’autres sources dans les industries et recommande à la population d’utiliser le transport en commun lorsque c’est possible.

Être évacué rapidement de chez soi, c’est quelque chose qui n’est pas évident. Ça vient avec un stress important. Je pense qu’on doit démontrer une forme d’empathie envers ces gens-là. Après, il faut globalement, en tant que population au Québec, il faut se rappeler notre rôle à jouer dans la lutte contre les changements climatiques. On a du retard sur nos plans de réduction à la source des émissions de gaz à effet de serre , a-t-elle noté à l’émission Ça vaut le retour.

À La Reine, en Abitibi-Ouest, la Municipalité a invité ses citoyens à partir, par mesure préventive.

Il est recommandé d’éviter les activités à l’extérieur et de fermer les fenêtres lorsque la qualité de l’air est mauvaise.

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