Devenir famille d’accueil, une façon de « redonner au suivant »

Geneviève Barry et Éric Rodrigue sont famille d'accueil depuis plusieurs années.
Photo : Radio-Canada
Geneviève Barry et Éric Rodrigue sont parents de trois enfants biologiques, de deux enfants adoptés et sont famille d’accueil pour trois autres jeunes issus de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). Les deux Sherbrookois se disent prêts à agrandir leur tribu en devenant famille d’accueil pour un 4e jeune de la DPJ.
Nous, on appelle ça notre famille arc-en-ciel. Les enfants ont chacun leur provenance, leur histoire. Ça fait un tout. Ils se considèrent comme des vrais frères et sœurs
, lance d’emblée Geneviève Barry, elle-même issue du système de protection de la jeunesse.
En recueillant des enfants de la DPJ, la Sherbrookoise voulait redonner au suivant. J'ai le goût de répondre à leurs besoins comme j'aurais aimé que ce soit fait dans le passé pour moi. Je veux leur donner une réelle famille
, poursuit-elle.
On a accueilli un enfant à la fois
Les trois enfants de la DPJ sont sous la charge de la famille jusqu'à leur majorité, mais le couple espère les avoir parmi eux pour toujours. On a accueilli un enfant à la fois. On y va selon notre capacité. On est rendu à huit enfants
, fait savoir Geneviève Barry.
On pense que la notion de famille, ce n'est pas juste mettre des enfants au monde. Il y a aussi d'autres possibilités.
Le couple pourrait d’ailleurs accueillir un quatrième enfant de la DPJ. Cela reste une éventualité. Ils n’ont pas encore entamé le processus. Ils effectuent néanmoins des travaux pour mieux aménager leur deuxième étage. Les travaux vont permettre à tout le monde d’être à l’aise, d’avoir sa propre chambre. On est nombreux
, indique Éric Rodrigue.
Dans les prochains mois, ça pourrait arriver qu’on accueille encore un enfant.
Le CIUSSS recherche des familles d’accueil
Le CIUSSS de l'Estrie-CHUS lance d’ailleurs un appel pour garnir sa banque de familles d'accueil. Leur banque est composée de plus de 270 familles, mais comme les besoins sont grands, l'organisation est toujours à la recherche de nouveaux parents d'accueil.
Arianne Proulx, qui chapeaute le recrutement des familles d'accueil au CIUSSS, explique que les personnes intéressées doivent passer par un processus rigoureux. Dans les faits, c’est un mandat colossal. C’est difficile d’être famille d’accueil, mais à mon sens, c’est de toute beauté
, explique Arianne Proulx.
Le processus dure entre quatre et seize semaines. On parle de séances d’information, de documents à compléter et d’évaluation des potentiels candidats avant d’arriver à une entente contractuelle avec le CIUSSS de l’Estrie-CHUS. Actuellement, on doit répondre à la demande le plus rapidement possible
, insiste Arianne Proulx.
Pour cette dernière, le processus d’accueil peut paraître lourd, mais les familles doivent oser. D’ailleurs, les profils changent, selon elle. De plus en plus de jeunes adultes se lancent dans l’aventure.
Ça peut être un couple, une personne seule. Il faut être majeur. Il y a 19 critères et 5 dimensions à rencontrer. On doit s’assurer que l’environnement physique est sécurisant, qu’il y a de la place pour accueillir les enfants
, conclut-elle.
Avec les informations de Delphine Belzile