Une famille marche de Regina à Ottawa pour les hommes autochtones disparus ou assassinés

Le voyage à pied depuis Regina devrait durer près de deux mois.
Photo : Radio-Canada / Richard Agecoutay
Une famille a décidé d'entreprendre une marche de plus de 2000 km de Regina à Ottawa pour demander l’ouverture d’une enquête nationale sur les hommes, les personnes bispirituelles et les garçons autochtones disparus ou assassinés.
La marche a été lancée par la famille de Haven Dubois, un jeune Autochtone retrouvé mort dans un ruisseau à Regina en 2015. L'enquête du Bureau du coroner de la Saskatchewan avait conclu à l'époque que sa mort était accidentelle, une conclusion qui est rejetée par ses proches.

Le mois dernier, le coroner en chef de la Saskatchewan, Clive Weighill, a décidé, après examen, de la réouverture du dossier, selon un porte-parole du ministère de la Justice.
Photo : Radio-Canada / Richard Agecoutay
À Ottawa, la famille du jeune homme demandera l'ouverture d'une enquête nationale sur les garçons, les hommes et les personnes bispirituelles autochtones disparus, assassinés ou négligés.
Selon la porte-parole de la famille, Robyn Pitawanakwat, les hommes et les garçons autochtones ainsi que les personnes bispirituelles sont incroyablement vulnérables dans [les] systèmes au Canada et dans le monde
.
Il ne suffit pas d'examiner la situation en Saskatchewan ou à Regina. Il faut que l'enquête soit menée dans tout le pays.Tant que nous continuerons à l'ignorer, la situation ne fera qu'empirer.
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Durant leur trajet, la famille compte sensibiliser le public à ces types de drames. Elle appelle aussi d'autres personnes à commencer leurs propres marches afin de les rejoindre à Ottawa.
Robyn Pitawanakwat estime que, si un grand nombre de personnes se rallient à cette cause, les membres de la famille pourront faire plus de pression sur Ottawa pour l'ouverture d'une enquête nationale.
Le voyage depuis Regina devrait durer environ deux mois, en fonction de facteurs tels que les conditions météorologiques et la circulation, précise-t-elle.
Une membre de la famille Dubois, Avery Snell, affirme que la marche se terminera au siège de l'Assemblée des Premières Nations, une organisation nationale qui représente les peuples des Premières Nations à travers le pays.
Selon elle, l'objectif est d'insister sur la nécessité de tenir les autorités sanitaires responsables de la manière dont elles traitent les populations autochtones.
Personne ne devrait jamais avoir à s'inquiéter de la qualité des soins prodigués par les professionnels de la santé, et personne ne devrait jamais avoir à regarder ses proches souffrir alors qu'ils sont le plus vulnérables.
Cette initiative est saluée par le chef de la Première Nation de Pasqua, Todd Peigan et le chef de la Fédération des nations autochtones souveraines (FSIN) , Bobby Cameron.
Il y a des milliers de personnes qui vivent la même situation, qui ne savent où se trouve un de leurs proches, qui ne peuvent tourner la page, qui ne peuvent pas l'enterrer. La liste est encore longue
, déplore Bobby Cameron.
Aucune mère ne devrait passer par des situations aussi douloureuses.
Le mois dernier, le coroner en chef de la Saskatchewan, Clive Weighill, a décidé de rouvrir le dossier de Haven Dubois. La famille a été informée que l'enquête débutera l'année prochaine, affirme Robyn Pitawanakwat.
Rappelons que l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a duré plus de trois ans.
Le rapport final, déposé le 2 juin 2019, recensait 231 appels à la justice, dont beaucoup visent des institutions gouvernementales.
Depuis, le gouvernement fédéral a créé un plan d'action national et rend compte chaque année des progrès réalisés.
Avec les informations de Nicholas Frew et Laura Sciarpelletti