La visite officielle au Canada de la première dame de l’Islande, francophile d’Ottawa

Eliza Reid à droite de la photo, reçue avec son mari et président de l'Islande par la gouverneure générale du Canada Mary Simon et son époux.
Photo : The Canadian Press / Sean Kilpatrick
Sa première visite d’État en tant que première dame de l’Islande, Eliza Reid en gardera un souvenir mémorable : « entendre l'Ô Canada et l’hymne national islandais, en présence de ma famille, c’est quelque chose que je n’oublierai pas ».
Car Mme Reid n’est pas une Islandaise comme les autres. Ottavienne de naissance, elle a émigré dans ce pays insulaire d’Europe du Nord il y a 20 ans après avoir rencontré celui qui deviendra son mari, puis le président de l’Islande, pendant ses études en Angleterre.
C’est probablement la première fois
qu’une situation comme celle-ci se présente, pense-t-elle. Une expérience unique et un grand honneur
, dit-elle.
Aux côtés de son époux, le président Gudni Johannesson, elle a rencontré, au cours de cette visite éclair de quatre jours, la gouverneure générale du Canada à Ottawa puis le premier ministre Justin Trudeau lundi dernier avant de s’envoler pour Halifax puis Terre-Neuve.
On a discuté de la santé mentale des jeunes, des langues et de la gestion durable de la pêche
, explique-t-elle, des sujets qui lient les deux nations.
Je me sens Islandaise et Canadienne et j’en suis fière
, dit celle qui parle couramment la langue de son pays d'accueil et qui est toujours une partisane des Sénateurs d’Ottawa.
Elle voit beaucoup de similitudes culturelles entre les deux pays. Les deux ont des peuples accueillants.
Elle cite le rapport à la nature et l’urgence climatique en dressant un parallèle avec la fonte des glaciers en Islande.
Écrivaine et éditrice de métier, Eliza Reid voit ces voyages officiels comme un moyen de donner une voix à des sujets qui lui tiennent à cœur, comme l’égalité entre les sexes. L’Islande a la réputation d’être le pays le plus égalitaire du monde : on est premier au classement du Forum économique mondial
, explique-t-elle.

Quelques points de comparaison entre l'Islande et le Canada.
Photo : Radio-Canada / Camile Gauthier
Féministe convaincue, elle ne souhaite pas être perçue comme le sac à main du président
et organise son agenda en marge des visites officielles. Elle dit utiliser sa surface médiatique pour faire avancer ses causes.
Pour son premier livre, traduit en français et qui traite du féminisme, elle a rencontré plusieurs femmes du pays. C’est une lettre d’amour à l’Islande
, ce petit pays de 385 000 âmes, mal connu
, dit-elle.
Le livre s’appelle Les secrets des Sprakkar. Le mot sprakkar vient du vieil islandais et signifie femmes extraordinaires
.