Des évacués de Lac-Simon et Kitcisakik trouvent réconfort à Pikogan

Roger Wabanonik et sa conjointe, Janie Wabanonik, trouvent du réconfort à Pikogan en ces temps difficiles.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Depuis samedi, des dizaines d’Anishinabeg de Lac-Simon et de Kitcisakik trouvent refuge et réconfort dans leur communauté sœur de Pikogan, près d'Amos.
La communauté d’Abitibiwinni s’est mobilisée pour adoucir leur exil, provoqué par les importants feux de forêt qui sévissent actuellement en Abitibi-Témiscamingue et dans le Nord-du-Québec.
J’ai eu la demande des chefs. J’ai parlé avec mon équipe. Tout le monde s'est mobilisé pour leur venir en aide.

Monik Kistabish, cheffe du Conseil de la Première Nation Abitibiwinni de Pikogan, est fière de la solidarité dont font preuve les membres de sa communauté et les gens d'Amos.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Logés à Pikogan et à Amos, les évacués reçoivent trois repas par jour, des services psychosociaux, des produits d’hygiène et des vêtements, grâce à de généreux donateurs locaux.
Il y a vraiment beaucoup de gens qui sont impliqués. Je veux profiter de l’occasion pour les remercier justement pour toute leur implication, tout le travail. Aussi l’aide qu’on a reçue de l'extérieur, des gens et des commerces de la région d’Amos. On a eu beaucoup de dons en vêtements. C’est apprécié. Les gens ont dû partir rapidement de chez eux
, souligne la cheffe Kistabish, fière de cet élan de solidarité.

Mélanie Otter et Réjeanne Kistabish servent des bols de soupe au coeur d'orignal.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Des mesures d’urgence
La Première Nation Abitibiwinni a déployé son comité des mesures d’urgence pour être en mesure d’accueillir plus d’une centaine de personnes. Mardi, il restait une cinquantaine d’évacués de Lac-Simon et une vingtaine de Kitcisakik. La plupart sont logés à l’hôtel ou dans des familles, mais certains sont hébergés au gymnase de l’école Migwan.
On offre trois repas par jour. On offre des services psychosociaux. On donne du lait et des couches pour les enfants, des produits d'hygiène. On recueille aussi des dons de vêtements à la patinoire couverte. On a des services de transport pour les gens qui n’ont pas de véhicule. On fait également la livraison des repas pour les gens qui ne peuvent pas se déplacer
, précise Malik Kistabish, directeur des services de santé et membre du comité des mesures d’urgence de Pikogan.

Malik Kistabish, directeur des services de santé à Pikogan, pose devant les dons reçus de la part de citoyens et d'entreprises de Pikogan et d'Amos.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
M. Kistabish se réjouit de voir toute cette entraide entre les communautés.
Mis à part le contexte, c'est le fun de voir la mobilisation communautaire. De voir aussi les gens dans le besoin qui te rendent un sourire, te disent comme un merci en souriant, de voir qu’on leur vient en aide. C’est ça, la paie des gens qui aident. Je pense que c’est important de s’entraider, qu’ils feraient la même chose pour nous si nous étions dans la même situation
, estime Malik Kistabish.
Comme à la maison
Il faut dire que les Abitibiwinnik n’ont rien ménagé pour que leurs invités se sentent comme à la maison. Lors de notre passage, mardi midi, de la soupe au coeur d’orignal, des tacos indiens, des restants de ragoût d’orignal, du pain banique et un petit dessert étaient au menu.
Arrivé de Val-d’Or la veille avec sa conjointe Janie, Roger Wabanonik apprécie beaucoup toutes ces attentions, lui qui fête ses 70 ans à Pikogan.

Simon Anichinapeo et Yvonne-Nancy Papatie devant le centre communautaire Minawasi de Pikogan. Ils ont quitté Kitcisakik jeudi dernier.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
On fait connaissance avec du nouveau monde. On est bien reçus. On mange même de l’orignal. C’est bon, de l’orignal! On ne peut pas vivre comme ça longtemps, peut-être trois ou quatre jours, le temps du feu
, mentionne celui qui a quitté Lac-Simon la veille de l’évacuation en raison de sa santé fragile.
Yvonne-Nancy Papatie, de Kitcisakik, a été évacuée jeudi dernier, parce que l’une des fillettes qu’elle accueille souffre d’asthme.
On est bien accueillis ici, on a des bons services. Je me sens à l’aise ici parce qu’il y a d’autres Anishinabeg comme nous qui sont là.
Son conjoint, Simon Anichinapeo, est frappé par l’entraide entre les communautés. Je trouve qu’il y a une bonne solidarité au niveau des Anishinabes de la région. On a été bien accueillis ici
, fait-il valoir.