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Comment mieux aménager nos forêts pour limiter les impacts des feux?

De la fumée blanche se dégage après un incendie dans une forêt près de la localité de Chapais, dans le Nord-du-Québec.

De la fumée blanche se dégage après un incendie dans une forêt près de la localité de Chapais, dans le Nord-du-Québec.

Photo : La Presse canadienne / Audrey Marcoux

Radio-Canada

Un rapport publié en mai par le ministère fédéral de la Sécurité publique indique qu’il y a près de 7000 feux de forêt qui se produisent chaque année au Canada, le plus souvent en Colombie-Britannique et dans les zones forestières boréales de l’Ontario, du Québec, des provinces des Prairies, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest. En moyenne, la superficie brûlée est de 2,5 millions d'hectares par an.

Depuis les années 1970, la superficie du Canada brûlée chaque année par les feux de forêt a plus que doublé, et on prévoit que ce nombre doublera à nouveau d’ici 2100, met en garde encore le rapport.

Mais comment faire pour aider les forêts à devenir plus résilientes face aux feux et pour limiter les dommages?

Selon Christian Messier, professeur d'écologie forestière à l'Université du Québec en Outaouais (UQO) et à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), il est presque impossible de contenir les incendies lorsqu’ils sont aussi intenses.

Je pense qu’avec les changements climatiques, on va avoir de plus en plus de ce genre de perturbations importantes et on devrait faire de l’adaptation, pas seulement au niveau de notre capacité d’intervenir, mais aussi au niveau de la forêt, dit-il en entrevue avec Gérald Fillion à l’émission Zone économie.

On devrait aider la forêt à s’adapter à ce qui s’en vient pour diminuer sa vulnérabilité [...] pas seulement face aux feux, mais aussi face à la sécheresse, aux épidémies d’insectes et autres perturbations.

Une citation de Christian Messier, professeur d'écologie forestière

Pour ce faire, l’expert recommande de diversifier les plantations d’espèces d’arbres et de miser sur les feuillus. On sait que les feuillus ont beaucoup moins tendance à brûler et agissent même comme tampon pour diminuer les risques d’incendie, explique-t-il.

On devrait aussi favoriser la plantation d’espèces adaptées aux feux, parce qu’on veut que la forêt reprenne vie après un incendie.

M. Messier rappelle par ailleurs que les feux représentent une perturbation naturelle pour la forêt, mais on a de plus en plus de feux dans des zones où les espèces sont mal adaptées à ce type de perturbation.

Il souligne que seulement 10 à 20 % des bois brûlés sont récupérés, car il s’agit d'un processus très coûteux, qui a besoin d’un traitement particulier. On le fait quand on est vraiment obligés, mais ce n’est pas la meilleure solution au niveau économique, ajoute-t-il.

Compte tenu de la gravité de la situation, faut-il une stratégie nationale de prévention des feux de forêt? Oui, absolument, tranche M. Messier.

Selon lui, un tel plan est indispensable surtout qu'une récente étude prévoit que si rien n'est fait d’ici 50 ans, la quantité de carbone émise par les feux va être aussi élevée que la quantité de carbone émise par les activités humaines au Canada. Cela représenterait un risque considérable pour la santé de la population.

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