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Des récits migratoires sur céramique à la Galerie d’art de Moose Jaw

Jeannie Mah et Heidi McKenzie sourient dans l'une des galeries de la salle d'exposition.

Jeannie Mah et Heidi McKenzie, deux artistes céramistes ont des histoires familiales et des pratiques artistiques en commun.

Photo : Heidi McKenzie

Les artistes Jeannie Mah et Heidi McKenzie présentent l'exposition tRACEs : Lines, Lives, Loves à la galerie d'art de Moose Jaw jusqu’au 3 septembre. Les deux artistes francophones y proposent des œuvres qui explorent les récits migratoires de leurs parents.

Le certificat de taxe d'entrée sur l’immigration chinoise est reproduit parmi des œuvres de Jeannie Mah.

Le certificat de taxe d'entrée sur l’immigration chinoise est reproduit parmi des œuvres de Jeannie Mah.

Photo : Heidi McKenzie

Artiste réginoise, Jeannie Mah offre des œuvres en porcelaine qui semblent défier les lois de la physique. Elle explique qu’elle produit des bols plus grands que nature, des récipients aux parois presque aussi fines que des feuilles de papier, fragiles et fines.

Un contraste entre l'objet utilitaire et l'objet d’art règne dans son travail.

Un détail des œuvres en porcelaine, faites d'une céramique si fine qu'elle ressemble presqu'à du papier.

Un détail des œuvres en porcelaine, faites d'une céramique d'une fragilité extrême.

Photo : Radio-Canada / Raphaële Frigon

Ces bols sont très peu pratiques pour boire ou manger, mais parfaits pour raconter des histoires. Sur ceux-ci, elle offre un récit visuel migratoire à l'aide de transfert d'impression.

À travers ce médium, Jeannie Mah raconte l'histoire familiale, celle de son père, immigrant au Canada, qui a notamment dû payer la taxe sur l’immigration chinoise.

Mon père est arrivé au Canada en 1922, à l'âge de 12 ans. Donc, cette année, c'est le 100e anniversaire de l’acte d’exclusion chinoise, et j'ai eu envie d’exposer le certificat de taxe d'entrée que mon père a dû payer pour arriver au Canada, affirme-t-elle.

C'est une exposition à propos de l’immigration de nos parents.

Une citation de Jeannie Mah, artiste

Avec ces images historiques s'entremêlent des clichés de famille, des souvenirs de vacances, comme une photo d’une jeune Jeannie Mah avec une coupe de cheveux rétro.

Invitation au voyage

Jeannie Mah profite également de cette exposition pour présenter Invitation au voyage.

La série d'œuvres au titre emprunté à l'œuvre de Baudelaire trace les influences historiques de la porcelaine bleue et blanche chinoise au travers d’échanges culturels et commerciaux.

Les oeuvres de Jeannie Mah de porcelaine aux parois presque aussi fines que des feuilles de papier.

Le visiteur verra dans la série d'oeuvres intitulées « Invitation au voyage » des références architecturales, clins d'œil aux tuiles portugaises aux motifs fleuris, aux tons d’azur, et de vert-de-gris.

Photo : Radio-Canada / Raphaële Frigon

Jeannie Mah attribue les transplantations multiples qui ont donné naissance à ces motifs aux cultures arabes, ottomanes, chinoises et européennes, des céramiques aux tons de bleu si désirable en Europe, produites en Chine, mais inventées en Perse .

Allégories de la vie d'immigrant

Heidi McKenzie, artiste de Toronto, s'intéresse aux histoires des immigrants dans le contexte industriel canadien. Dans cette exposition, elle documente le parcours de son père originaire de Trinidad, tout en s'inspirant de son propre héritage indo-caribéen et irlandais.

L'œuvre «Illuminated» de Heidi McKenzie prend la forme de boîtiers lumineux dans lesquels sont encastrées des photographies à l'oxyde de fer sur des feuilles de porcelaine translucides.

L'œuvre « Illuminated », de Heidi McKenzie prend la forme de boîtiers lumineux dans lesquels sont encastrées des photographies à l'oxyde de fer sur des feuilles de porcelaine translucides.

Photo : Radio-Canada / Raphaële Frigon

Elle a également recours à des impressions sur céramique. Ses œuvres prennent tantôt la forme d’un mobile aux plaques de céramiques ornées de photos familiales, tantôt celle d'un château de cartes illustrant la fragilité de la vie d’un immigrant à l’aide de photo de son père qui s'est installé au Canada en 1953.

Sur 26 blocs de construction en grès, on peut voir des photos familiales en tons sépia.

L'artiste illustre sa famille et son parcours migratoire à l’aide d’un jeu de blocs de construction de céramiques sur lesquels sont représentés ses ancêtres.

Photo : Heidi McKenzie

L’histoire brique par brique

Heidi McKenzie propose également Brick By Brick : Absence VS Presence. Cette installation multimédia a recours à des photographies historiques et contemporaines, aux sculptures en céramique, à la réalité augmentée et à une projection vidéo.

Heidi McKenzie propose des œuvres qui ont recours à de la réalité augmentée. À l'aide d'un téléphone intelligent ou d'une tablette, les briques s'animent.

Heidi McKenzie propose des œuvres qui ont recours à de la réalité augmentée. À l'aide d'un téléphone intelligent ou d'une tablette, les briques s'animent.

Photo : Radio-Canada / Raphaële Frigon

L'artiste s’inspire de sa visite d’une usine historique de briques à Medecine Hat en Alberta, en 2019, et de l'histoire de son père qui a été maçon dans une usine à son arrivée au Canada.

Mon père m'a raconté qu'il a travaillé dans les fours de briques de l'usine. Un contremaître disait que les travailleurs comme lui, à la peau foncée, pouvaient travailler dans une température très élevée parce qu'ils étaient biologiquement habitués. C'était raciste, explique-t-elle. Cela m'a vraiment touchée et m’a poussée à faire des recherches sur qui étaient les personnes qui travaillaient dans ces usines.

Une brique de l'artiste Heidi McKenzie sur laquelle on peut voir des ouvriers fabriquant des briques.

Heidi McKenzie tente grâce à cette installation de raconter l’histoire d’une façon esthétique, qui laisse place à l’interprétation des visiteurs.

Photo : Radio-Canada / Raphaële Frigon

Brique par brique, Heidi McKenzie tente de donner une voix à des récits peu entendus  ceux d'ouvriers racisés dans la grande histoire industrielle canadienne.

L’artiste souhaite que les visiteurs repartent remplis d’empathie. Je veux qu'ils réalisent comment étaient les choses dans le passé et qu’on peut peut-être changer notre futur, affirme-t-elle.

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