Une marmotte sous le capot et des heures de patience

Une randonnée dans la région de Jasper peut sembler une activité toute simple et agréable pour ceux qui s’y adonnent, encore plus avec une vue sur les montagnes Rocheuses. L’exercice peut toutefois devenir complexe lorsqu’une marmotte s'introduit sous le capot de votre véhicule et en profite pour grignoter l’un des câbles du moteur.

La fin de semaine dernière, Vincent Bouchard décide de se rendre au lac Moab, dans le parc national Jasper, pour faire une randonnée avec ses deux enfants. Dimanche, une fois leur activité terminée, fatigués, mais contents, ils embarquent dans la voiture, prêts à retourner à Edmonton.

Ils empruntent donc la route de gravelle d'une dizaine de kilomètres qui relie le lac Moab à l’autoroute 93A.

C’est alors que les voyants du tableau de bord clignotent, ceux pour la transmission, les freins et la température de l’huile. Tout s’allume. Quelque chose cloche.

Vincent Bouchard continue néanmoins à rouler, car il sait que le réseau cellulaire est faible sur la route sur laquelle il se trouve. Je sais qu’il n’y a pas grand monde, dit-il.

Il rejoint finalement l’autoroute 93A, sort de son véhicule et ouvre le capot. Surprise.

Il y avait une grosse marmotte qui était en plein sur mon moteur et qui me regardait, bien assise.

C’était seulement le début du problème.

Vincent Bouchard tente donc d’effrayer l’animal avec une branche pour le sortir de là.

Dès que je la poke, elle se cache dans le fin fond du compartiment du moteur, sous le moteur. Et elle ne veut plus bouger, dit-il.

Heureusement, un automobiliste s’arrête et, contrairement à Vincent Bouchard, il a du réseau cellulaire. Il contacte donc Parcs Canada.

L’un des [gardiens de Parcs Canada] passait par là [...] Il décide d’abord d’arroser la marmotte parce que, évidemment, elle a dû avoir chaud, elle était cachée dans le moteur qui venait de fonctionner pendant 10 kilomètres.

Le gardien tente aussi de piquer la marmotte avec la branche. Rien n’y fait. Une autre personne, témoin de la scène, offre un bout de son sandwich, encore une fois sans succès.

Finalement, un expert animalier de Parcs Canada arrive sur les lieux et réussit à introduire la marmotte dans une cage à l’aide d’un bâton de capture, pour la relâcher plus tard dans la nature.

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Les péripéties de Vincent Bouchard, elles, ne sont pas terminées. Les voyants du tableau de bord recommencent à clignoter deux minutes après qu'il a repris la route. Il se rend donc jusqu’à Jasper, espérant trouver un garagiste qui voudra bien l'accueillir un dimanche soir.

Après quelques appels, il réussit à trouver un bon samaritain qui accepte de jeter un coup d'œil à son véhicule. Conclusion? La marmotte avait mâché un fil relié à la transmission, ce qui a détraqué le tableau de bord de la voiture.

Vincent Bouchard et ses enfants rentrent finalement à Edmonton vers 23 h. Plus tard que prévu, mais avec une bonne histoire à raconter.

On trouvait ça assez inédit, dit-il.

Que faire dans ce genre de situation ?

Melanie Whalen, directrice des soins aux animaux et des services de la faune à Calgary Wildlife, explique que le groupe reçoit cinq à six appels par été en raison d'une marmotte cachée dans un véhicule.

Pratiquement tous les rongeurs ont le besoin de mâcher des choses. Ce qui les attire dans le véhicule, ce sont les minéraux et probablement l'odeur de l'éthylène glycol. Ils sentent cette odeur sucrée, explique-t-elle.

Elle conseille donc d'inspecter son véhicule chaque fois que vous prenez la route, notamment en cognant sur le capot et en le soulevant.

Puisque la prévention est toujours la clé, elle recommande de stationner son véhicule loin des endroits où des marmottes pourraient se trouver.

Les marmottes sont intelligentes. Elles repèrent les endroits où les gens se tiennent, souligne-t-elle.

Pour les plus déterminés, ajoute-t-elle, il y a aussi la possibilité d’attacher une bâche sous le véhicule pour empêcher les animaux d’y grimper.