Des séances d’information sur le choix du corridor de la route 170 vers Alma

Le ministère des Transports et de la Mobilité durable a publié cette carte qui montre le choix du corridor final retenu pour terminer la route 170 à quatre voies divisées. Ultimement, la route aura une emprise de 90 mètres.
Photo : Gracieuseté du ministère des Transports et de la Mobilité durable
Les représentants du ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) offrent des séances d'information technique à la population mardi et mercredi au sujet du parachèvement de la route 170 à quatre voies divisées vers Alma.
Ils profitent de l’occasion pour expliquer les raisons qui ont motivé le choix du corridor nord.
La séance se poursuit jusqu’à 19 h mardi et reprendra de 13 h à 19 h mercredi à la salle multifonctionnelle de Saint-Bruno.
Les inquiétudes sont nombreuses dans cette municipalité depuis l'annonce du choix du corridor nord. Celle-ci s’était faite par voie d'un simple communiqué envoyé aux médias le matin du 29 mars. Des élus avaient alors déploré l’avoir appris par les médias.
Plusieurs résidents craignent des expropriations avec le parachèvement de l'autoroute Alma-La Baie. Cependant, puisque la largeur du corridor retenu se situe entre 200 et 900 mètres, le MTMD ne peut pas préciser à ce stade-ci quel secteur sera touché. Ultimement, la route aura une emprise d’environ 90 mètres.
C'est sûr qu'au niveau des acquisitions, je comprends, c'est toujours des aspects qui peuvent être stressants pour les gens. On comprend ça. [...] Les gens qui seront vraiment impactés, c'est facilement un bon deux ans avant qu'on réalise des travaux. Ils ne seront pas avisés à la dernière minute
, a expliqué avant la séance Kevin Bouchard, directeur général des grands projets routiers du Nord et de l'Est-du-Québec.

Le directeur adjoint de Saint-Bruno, Philippe Lusinchi, est particulièrement inquiet pour la vitalité économique de sa municipalité.
Photo : Radio-Canada / Laurie Gobeil
Les représentants du ministère ont fait valoir leur décision d'opter pour le corridor nord plutôt que pour l’autre option, qui aurait passé au sud de Saint-Bruno. Selon eux, le corridor nord offre un meilleur accès au quartier industriel d'Alma et permet d'atténuer les risques liés à la poudrerie grâce à la végétation du secteur.
Ce choix est aussi plus économique et optimise la circulation.
75 % de la circulation qui passe par la ville de Saint-Bruno se rend à Alma. De ce 75 %, il y en a 50 % qui va emprunter le 6e Rang. [...] Ces secteurs-là ne sont pas nécessairement propices à un haut débit de circulation, notamment le rang 6, qui est une route d'accessibilité riveraine. Nous, on se devait d'intervenir pour proposer une solution sécuritaire pour l'ensemble des usagers
, a expliqué Simon-Pierre Létourneau, directeur par intérim de la Direction des grands projets de l'Est-du-Québec.
Préoccupation pour les milieux humides
Le corridor nord devrait aussi permettre de limiter les répercussions sur les milieux résidentiels, agricoles et humides.
Ils sont présents, on le sait. Comme je disais tout à l'heure, on parlait de l'application de la loi, qui est d'éviter, minimiser et compenser. Nous, on cherche vraiment à éviter, d'où le pourquoi on va chercher à documenter encore plus la zone. [...] Le corridor nord, il n'y a pas juste les milieux humides. Il y a cette sensibilité-là, il y a aussi le territoire agricole et le territoire des gens, où ils sont construits
, a souligné Pierre-Luc Lavoie, gérant de projet routier pour le ministère des Transports et de la Mobilité durable.

Le ministère des Transports et de la Mobilité durable a publié cette carte mise à jour de l'ensemble du projet de l'autoroute Alma-La Baie.
Photo : Radio-Canada / Laurie Gobeil
Même si le ministère demeure convaincu du bien-fondé de sa décision, des intervenants brunois craignent tout de même pour la vitalité économique.
On commence à voir des chiffres de 14 millions du rôle d'évaluation qui est touché par les tracés. Je commence à voir juste à la sortie de [la route] Saint-Alphonse à la limite d'Alma, c’est 40 logements, c'est plus ou moins sept commerces. [...] Je ne vois pas comment je vais faire arrêter les gens dans mon village pour consommer
, a déploré Philippe Lusinchi, directeur général adjoint et urbaniste de Saint-Bruno.
Le ministère aimerait pouvoir amorcer les travaux d'ici cinq ans.
Initialement prévu à l’automne 2022, le dépôt de l’étude d’impacts au ministère de l’Environnement est prévu pour 2024. De plus, étant donné l'ampleur du projet, il ne serait pas surprenant que le dossier chemine jusqu’au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).
D'après un reportage de Laurie Gobeil