Accouchements forcés à l’hôpital de Moncton : un recours collectif à nouveau étudié

Nicole Ruest a été infirmière pendant neuf ans au département des naissances de l'Hôpital de Moncton.
Photo : Autre banques d'images / Guy Leblanc
La cause judiciaire impliquant l'infirmière Nicole Ruest était de retour au tribunal mardi pour déterminer si un recours collectif est possible dans cette affaire. Cette ancienne infirmière de l'Hôpital de Moncton est soupçonnée d’avoir administré un médicament pour accélérer les accouchements à des patientes à leur insu.
Ce n'est pas la première fois qu'il est question de recours collectif dans cette affaire. Les avocats avaient même commencé à exposer leurs arguments il y a environ un an. Mais, la juge Denise LeBlanc a été promue, peu de temps après.
La juge Tracy DeWare a ensuite pris le dossier en main et toutes les parties impliquées ont convenu de recommencer à zéro le processus d'approbation de recours collectif.
Dans ce dossier, trois parties sont impliquées. Il y a donc celui de Jayde Scott et d'autres mères qui pourraient former un recours collectif si le tribunal donne le feu vert, celui de l'infirmière Nicole Ruest et celui du Réseau de santé Horizon, qui représente l'Hôpital de Moncton.

La demande de recours collectif est déposée au nom de Jayde Scott, une mère de Moncton qui a dû subir une césarienne d'urgence le 28 mars dernier après avoir reçu de l'ocytocine.
Photo : Radio-Canada / Wildinette Paul
Nicole Ruest a travaillé au département des naissances de 2010 à 2019.
Selon le camp des plaignantes, elle aurait administré de l'oxytocine à des patientes à leur insu. Il s'agit d'un médicament qui accélère les accouchements.
Nicole Ruest a été renvoyée de l’Hôpital de Moncton.

L'infirmière Nicole Ruest a travaillé pour l'Hôpital de Moncton pendant 15 ans.
Photo : Instagram : nicoleruest191
La Gendarmerie royale du Canada a confirmé ensuite que l'ex-infirmière ne fera pas face à d'accusations criminelles.
S'en est suivi la demande d'un recours collectif. Dans ce premier essai, un document en particulier a retenu l'attention : un courriel du chef de service d’anesthésie, le Dr David Dodge.
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Finalement rendu public l'année dernière, le courriel décrit au moins deux cas où des patientes auraient reçu incorrectement de l'oxytocine.
Un autre document, une déclaration sous serment d'un ex-anastésiste de l'Hôpital de Moncton, le Dr Arun Anand, note notamment une augmentation du nombre de césariennes pendant deux ans pendant lesquels Nicole Ruest a travaillé au département des naissances.
Le tribunal n'a pas encore tranché
Et, ces statistiques, elles ont occupé une place importante dans l'audience d'aujourd'hui. Elles ont rappelées à plusieurs reprises par les avocats du possible recours collectif et ont été critiquées par un avocat de la défense.
Déterminer qui peut faire partie du recours collectif a aussi occupé une place importante de l'audience du jour. Les avocats du possible recours collectif ont présenté le cas de huit victimes alléguées.
Le tribunal n'a pas tranché aujourd'hui sur la mise sur pied d'un recours collectif dans cette affaire. Une autre audience est prévue demain.
D’après un reportage de Frédéric Cammarano