Le Comité de sauvegarde des Ateliers Saint-Louis craint sa démolition

Au fil du temps, l'édifice des Ateliers Saint-Louis a accueilli de jeunes écoliers, des musiciens et divers employés et usagers d'organismes. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / François Gagnon
Le Comité de sauvegarde des Ateliers Saint-Louis dit s'inquiéter de la possible démolition du bâtiment presque centenaire. Ses membres interpellent la Ville de Rimouski à quelques jours de la fin de l'appel à projets lancé en avril.
Le Comité s'inquiète qu'une personne puisse soumettre un projet pouvant inclure la démolition du bâtiment.
Le comité de sauvegarde des Ateliers Saint-Louis est inquiet quant à l'avenir de ce bâtiment-là qui aura 100 ans l'an prochain et qui fait partie d'un site institutionnel cité par la Ville de Rimouski en 1997
, souligne la présidente du Comité, Laurie Guévin-Duchesne.
Le Comité de sauvegarde relance plutôt la Ville en lui demandant d’appuyer son projet « d’occupation transitoire » intitulé « Lab des ateliers ». Ce projet, proposé en septembre 2022, prévoit l'occupation de l'édifice par des organismes communautaires.
Si jamais la Ville de Rimouski ne retient pas notre projet, nous demandons que le choix se porte vers une solution qui garantit la sauvegarde des Ateliers Saint-Louis
, renchérit Mme Guévin-Duchesne.
En entrevue à l'émission Info-réveil mardi matin, le maire de Rimouski, Guy Caron, a indiqué que deux organismes avaient pour le moment répondu à l'appel de projets, sans toutefois préciser leur identité. Les membres du Comité de sauvegarde croient faire partie de la liste même s'ils n'ont reçu aucune confirmation en ce sens.

Les membres du Comité de sauvegarde des Ateliers Saint-Louis estiment que les travaux de départ de leur projet coûteront entre 2 et 3 millions de dollars.
Photo : Radio-Canada / Mathieu Berger
Le cadre financier déposé
Le Comité affirme avoir déposé son plan d'affaires à la Ville le 31 mai dernier. Selon ses membres, il en coûterait entre deux et trois millions de dollars pour exécuter les travaux initiaux afin d'accueillir les premiers locataires.
Mme Guévin-Duchesne explique ces coûts par la dégradation de l'édifice causée par son inoccupation et l’absence de chauffage durant plusieurs années. Elle ajoute que l’évaluation comprend une marge de manœuvre pour faire face à l’inflation et aux surprises qui peuvent survenir lors de la rénovation d’un vieux bâtiment.
Le directeur général d’Économie sociale Bas-Saint-Laurent, Jacques Bérubé, soutient que plusieurs partenaires sont prêts à soutenir financièrement le projet de Lab des ateliers. J’ai personnellement rencontré plusieurs représentants potentiels de sources de financement et l'ouverture est vraiment excellente
, assure-t-il.

Beaucoup de travaux de restauration seraient à faire tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de l'édifice, vacant depuis 2007. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / François Gagnon
Il cite en exemple le Réseau d’investissement social du Québec et la Caisse d’économie solidaire Desjardins. La Fondation Lucie et André Chagnon offrirait aussi un soutien financier au projet, selon M. Bérubé.
Cependant, il manque selon lui un partenaire majeur. Ce projet-là ne peut pas se faire sans la collaboration de la Ville. Elle doit être partie prenante
, précise-t-il.
Mme Guévin-Duchesne renchérit en assurant qu’une trentaine d’organismes ont donné leur appui au projet Lab des ateliers et que de nombreux locataires sont prêts à y déménager du jour au lendemain
.
On pense qu’on serait capables de remplir demain matin le bâtiment à 80 %. Et on n'a pas fait de publicité encore!
Protéger le patrimoine
Un autre membre du Comité, l'historien Richard Saindon, a tenu à souligner l’importance historique des Ateliers Saint-Louis lors de la conférence de presse. Il rappelle que l’ancienne école pour garçons a été conçue par l'architecte Pierre Lévesque, considéré comme l’un des plus grands architectes québécois de l’époque
.
Il ajoute que la Ville de Rimouski a cité en 1997 l'endroit où se trouvent les Ateliers Saint-Louis et d'autres bâtiments à vocation éducative du centre-ville à titre d’ensemble institutionnel du centre-ville de Rimouski
.
Ce n’est pas pour rien : on disait que c’était pour protéger des bâtiments qui témoignent de l’enseignement à Rimouski
, ajoute M. Saindon.
Michel Saint-Pierre, également membre du Comité de sauvegarde, précise que l’avenir de l’édifice est aussi au centre de l’enjeu de développement durable.
On est rendus en 2023 et les bâtiments anciens, on ne les démolit pas. On les requalifie
, soutient M. Saint-Pierre.