Pas de relance de Jonquière-Médic avant l’automne

Le Dr Patrick de Moor est un ambassadeur de l'organisme.
Photo : Radio-Canada / Béatrice Rooney
La pause de Jonquière-Médic se poursuivra pour encore quelques mois; une relance est espérée pour l’automne. Pour y parvenir, l’organisme de soins à domicile devra recruter une dizaine de médecins.
Le service de soins de santé à domicile s’est arrêté le 19 décembre dernier faute de médecins. Une rencontre visant à sauver l'organisme a rapidement été organisée avec les élus municipaux et le député provincial de Jonquière, Yannick Gagnon.
Un comité de pilotage a été mis sur pied quelques semaines après l'interruption des services afin d'assurer leur survie. Une nouvelle version de l'organisme fondé en 1982 a d'ailleurs été dessinée par ce comité.
On a retravaillé un nouveau modèle d'affaires. On a présenté le modèle d'affaires à des gens d'affaires. On s'est fait brasser. On s'est fait mettre au défi. Le modèle d'affaires tient la route. On est très confiants pour un Jonquière-Médic 2.0
, explique M. Gagnon.
Le député de Jonquière assure avoir travaillé d'arrache-pied pour rétablir la reconnaissance du ministère de la Santé et des Services sociaux retirée par la réforme Barrette.
Aujourd'hui, on a réussi à ramener la reconnaissance des médecins de rue qui avait disparu en 2016 et qui amenait Jonquière-Médic directement dans un mur. Aujourd'hui, la reconnaissance pour embarquer dans une voiture, elle est de retour. C'est l'élément qu'il faut communiquer
, dit-il.

Une relance de Jonquière-Médic est espérée à l'automne.
Photo : Radio-Canada / Béatrice Rooney
Une dizaine de médecins sont requis pour assurer le bon fonctionnement du service de soins à domicile. Jonquière-Médic pourrait, en ce moment, compter sur une poignée de médecins.
Aujourd'hui, le point de presse, c'est de demander aux médecins d'être de retour dans les voitures de Jonquière-Médic
, résume-t-il.
Le député caquiste espère obtenir l'engagement de certains de ces professionnels à raison de quelques heures par semaine. Il est d'avis que cette vision permettra d'assurer la pérennité de l'organisme de Jonquière.
Le médecin qui embarque dans la voiture, c'est un médecin qui peut se concentrer à 100 % sur une chose, le patient. Et c'est notre modèle, à Jonquière.
Le Dr Claude Gagnon croit aussi que ses collègues seront de retour.
Jonquière-Médic va renaître, je suis à peu près sûr. Je suis à peu près certain que les médecins vont embarquer dans ce qu'on leur offre. La qualité de pratique sera excellente. On sait ce qu'on fait, on connaît ça, ça fait 40 ans qu'on fait ça
, confie-t-il.
Pour le Dr Gagnon, Jonquière-Médic représente une pratique sans filet qui tranche avec les consultations faites en cabinet médical.

La conférence de presse s'est déroulée au bureau du député Yannick Gagnon.
Photo : Radio-Canada / Béatrice Rooney
Impliqué depuis plus de 35 ans auprès de l'organisme, le Dr Claude Gagnon se réjouit de l'implication du député Gagnon. Alors qu'il croyait l'organisme destiné à une mort annoncée depuis quelques années, le député de Jonquière lui a redonné espoir.
Yannick Gagnon promet que la prochaine conférence de presse portant sur l'organisme permettra d'annoncer la relance des visites à domicile. Il croit plus que jamais que Jonquière-Médic pourrait exister dans d'autres régions. L'élu se donne une année pour faire revivre l'organisme avant de le reproduire ailleurs. Une vision partagée par le ministre de la Santé, Christian Dubé.
Dans les prochaines semaines, si les médecins sont de retour dans les voitures, on vient peut-être de mettre les bases sur un nouveau modèle de médecine à domicile qui pourrait faire des petits ailleurs au Québec
, conclut-il.
Pas la première interruption
L’organisme unique au Québec n'en est pas à sa première interruption. Jonquière-Médic a dû mettre ses activités sur pause notamment en raison de la pandémie. La pause s'est échelonnée sur plus de deux ans. L'organisme avait revu son offre se concentrant sur une clientèle considérée comme plus vulnérable, soit les personnes en perte d'autonomie sévère et à faible mobilité.
Yannick Gagnon est d'avis que la restriction de la clientèle a été un échec. Ainsi, les soins de santé seront offerts à l'ensemble de la population. Par ailleurs, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay–Lac-Saint-Jean pourrait également diriger certains cas vers l'organisme.
Jonquière-Médic permettrait d'éviter environ 1000 visites à l'urgence par année.
D'après les informations de Béatrice Rooney