Action Gatineau demande une enquête sur Unigym Gatineau

Unigym Gatineau fait les manchettes depuis plusieurs mois en raison d’une controverse révélée par Radio-Canada entourant les méthodes de l'entraîneur-chef Dave Fallon. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Gabrielle Drumond
La conseillère du district de Deschênes, Caroline Murray, a envoyé, mardi matin, à la greffière de la Ville de Gatineau un avis de proposition demandant à la Municipalité d'utiliser tous les outils à sa disposition pour s'assurer que l'ensemble des activités et processus de l'organisme Unigym Gatineau respectent les valeurs de la Ville comme établi dans le protocole d'entente Grand partenaire entre les deux entités.
L’avis de proposition demande au conseil municipal de mandater la vérificatrice générale de Gatineau afin de réaliser un audit de l’organisme Unigym Gatineau.
Action Gatineau souhaite également qu'un processus d’enquête indépendante soit déclenché sur l’ensemble des activités et processus de l’organisme.
L’avis de proposition de Mme Murray a été soumis au vote des élus lors d’une séance du Comité plénier, mardi matin.

La conseillère du district de Deschênes, Caroline Murray (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Selon les procédures, les deux tiers des élus autour de la table devaient voter en faveur de la proposition pour que celle-ci soit ajoutée à l’ordre du jour de la réunion du conseil municipal le soir même.
Défaite de l'avis de proposition
L’avis de proposition de la conseillère Murray n'a toutefois pas reçu l'appui des deux tiers des élus et a donc été défait, ce qui signifie que le dossier ne sera débattu devant le conseil municipal que le 4 juillet.
C'est certain que moi j’aurais voulu en discuter aujourd’hui parce que je ressens l’urgence dans ce dossier-là
, regrette la conseillère, surtout choquée par la réaction de la mairesse.
France Bélisle s’est opposée à la proposition de Mme Murray. Elle s’est dite mal à l’aise
par rapport aux perceptions
évoquées par la conseillère. Elle déplore également des enjeux au niveau de la gouvernance.
Mme Bélisle refuse également que le conseil municipal s’improvise enquêteur
dans de tels dossiers.

La mairesse de Gatineau, France Belisle. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Raphael Tremblay
Fondamentalement, il faut être capable de voir quelles sont les règles et les responsabilités de chacun en matière de gouvernance
, exprime-t-elle. Ce qui est demandé dans la proposition qui a été faite, la vérificatrice générale ne peut pas faire tout ça.
On ne fait pas de chèque en blanc. [...] On n’est pas un tribunal, on est un conseil municipal.
C’est bien correct de ne pas avoir les mêmes idées, de ne pas avoir la même opinion, mais ensuite il faut que le débat se fasse dans le respect
, a réagi Caroline Murray, qui qualifie la réponse de la mairesse d’agressive
et de choquante
.
Allégations sérieuses
et inquiétantes
Je pense qu’on ne voit pas de la même manière notre rôle et je pense que peut-être les allégations ne sont pas évaluées de la même manière
, spécule la conseillère. Moi, les allégations que j’ai vues, je ne peux parler que pour moi, je les trouve sérieuses et inquiétantes.
En tant que conseillère municipale, je pense que c’est ma responsabilité de m’assurer que la lumière soit faite pour ça.
J’espère que lorsqu’on va discuter de mon avis de proposition dans un mois, une majorité des gens vont opter pour qu’on prenne des mesures pour faire la lumière
, poursuit-elle.
Rôle de la vérificatrice générale
Si selon la mairesse, l’avis de proposition de Mme Murray est loin de correspondre au mandat de la vérificatrice générale de la Ville, Caroline Murray croit qu’il est possible de procéder d'une telle manière.
Il y a plusieurs moyens d’avoir un audit de la vérificatrice générale
, fait-elle état.
Il peut s’agir d’un mandat donné par le conseil, donne pour exemple la conseillère, ou bien la vérificatrice générale peut prendre la décision, de son propre chef, d’enquêter sur des organismes partenaires de la Ville qui reçoivent plus de 100 000 dollars par année.
Justement, la Municipalité donne, chaque année, plus de 1,6 million de dollars en subventions et services au club de gymnastique.
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La controverse
Unigym Gatineau fait les manchettes depuis plusieurs mois en raison d’une controverse, révélée par Radio-Canada, entourant les méthodes de l'entraîneur-chef Dave Fallon.
Au tout début du mois de mars, d'anciens entraîneurs et athlètes ont dénoncé le climat malsain au club de gymnastique Unigym.
Depuis, le Comité de protection de l’intégrité (CPI) a notamment blâmé Dave Fallon pour comportements qualifiés d'inappropriés. Le comité a d'ailleurs recommandé une suspension de 30 jours contre l’entraîneur de gymnastique de plus de 25 ans d’expérience.
L'entraîneur-chef Dave Fallon doit être de retour en poste dès le 11 juin.
Avec les informations de Jonathan Jobin