Célébrer les artisans du fleuve Saint-Laurent

La campagne Je suis Saint-Laurent souligne le savoir-faire des pêcheurs, des aides-pêcheurs et des plongeurs professionnels des communautés côtières. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Des Îles-de-la-Madeleine jusqu’à Matane, en passant par Grande-Rivière et Gaspé, le pêcheur Samuel Normand sillonne le fleuve Saint-Laurent et y pêche depuis son plus jeune âge.
C’est mon gagne-pain, c’est-à-dire que je pêche commercialement depuis 22 ans maintenant
, précise-t-il.
Le Gaspésien était très jeune lorsqu'il a mis les pieds sur un bateau de pêche pour la première fois puisque chez les Normand, la pêche, c’est une histoire de famille.
Quand j’étais plus jeune, à partir de sept ou huit ans, mon père avait un permis de pêche au homard, alors on passait nos étés sur l’eau pour aller lui donner un coup de main, pas nécessairement tous les jours, mais on allait faire notre tour
, raconte-t-il.
Basé à Saint-Maxime-du-Mont-Louis, il pêche désormais la crevette, le crabe des neiges et, depuis peu, le poisson rouge
, le sébaste.
Samuel Normand est l’un des trois visages de la nouvelle campagne du collectif Mange ton Saint-Laurent.
Intitulée Je suis Saint-Laurent, cette campagne souligne le savoir-faire des pêcheurs, des aides-pêcheurs et des plongeurs professionnels des communautés côtières.
Le collectif s’est tourné vers ces gens qui côtoient le fleuve tous les jours pour mettre en lumière les réalités de leurs métiers.
Notre souhait est que les gens se rapprochent du Saint-Laurent et de son incroyable diversité au niveau de son garde-manger. Qui de mieux que les pêcheurs pour assurer cette proximité-là?
, questionne la cheffe Colombe Saint-Pierre, porte-parole de Mange ton Saint-Laurent.
J’ai moi-même appris à me rapprocher du Saint-Laurent par les pêcheurs.
Dans le cadre de cette campagne, Samuel Normand est accompagné de la pêcheuse de homard Marcelle Jenniss, de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, et du jeune plongeur-cueilleur d’oursins Joseph Roy, également de la communauté malécite.

La cheffe Colombe Saint-Pierre, porte-parole du Collectif Mange ton Saint-Laurent, photographiée lors de la remise du Laurier de la gastronomie québécoise dans la catégorie Entreprise ou initiative de l’année, le mois dernier.
Photo : Lauriers de la gastronomie québécoise
De brèves capsules vidéo racontent l’histoire de chacun d’entre eux.
Ce n’est pas tout le temps beau, le métier de pêcheur. C’est un métier difficile et surtout non conventionnel, et [la campagne] ne le cache pas
, dit M. Normand.
Selon Colombe Saint-Pierre, la compréhension des réalités des pêcheurs et plongeurs, qui sont proches des ressources, passe par la valorisation de leur travail.
Ces gens-là doivent concilier avec une industrie qui a principalement axé cette grande diversité de ressources sur l’apport économique, mais on souhaite revaloriser l’apport identitaire et culturel de tous ces artisans du Saint-Laurent
, explique la cheffe.
De son côté, Samuel Normand croit que cette initiative est une excellente manière de valoriser le métier qu’il pratique.
Il y a des pêches qui sont plus difficiles et il y en a d’autres que c’est plus le côté main-d’œuvre. Alors, si ça peut faire connaître le métier et en intéresser à vouloir se lancer là-dedans, c’est un plus
, conclut le pêcheur.