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Congédiement de Jean-Luc Roberge : l’absence de plan stratégique de la STS critiquée

La pancarte de la Société de transport du Saguenay installée sur un arrêt d'autobus à l'Université du Québec à Chicoutimi.

L'arrêt d'autobus de la STS situé à l'Université du Québec à Chicoutimi.

Photo : Radio-Canada / Mélissa Savoie-Soulières

Comme directeur général de la Société de transport du Saguenay (STS), Jean-Luc Roberge avait l’obligation légale de déposer un plan stratégique d’une durée de dix ans au ministère des Transports et à la Ville. Au cours des six années où il a dirigé l’organisme, il ne l’a pas fait.

L’ex-directeur, qui conteste son congédiement devant le Tribunal administratif du travail (TAT), a tenté de se défendre, lundi après-midi, alors que s’est poursuivi l’interrogatoire mené par l’avocat de son ancien employeur, Me Félix-Antoine Michaud.

Le dernier plan stratégique de l’organisme couvrait la période 2005 à 2014. Jean-Luc Roberge a pris la barre de la STS en 2016. Normalement, ce plan aurait dû être réalisé lors du mandat du directeur général précédent, Jacques Munger. Toutefois, le contrat d'embauche de Jean-Luc Roberge précisait qu'il devait en faire un.

L’absence d’un plan stratégique en bonne et due forme avait été relevée par la vérificatrice générale de Saguenay, dans le rapport d’audit de performance déposé en janvier 2021.

Félix-Antoine Michaud a cité l’article 130 de la Loi sur les sociétés de transport pour tenter de démontrer que Jean-Luc Roberge a failli à ses obligations à plusieurs chapitres.

Jean-Luc Roberge à la sortie de la salle d'audience.

Jean-Luc Roberge a été congédié en 2022 de la Société de transport du Saguenay.

Photo : Radio-Canada / Mélyssa Gagnon

À sa défense, l’ancien patron de la STS a expliqué qu’il avait l’intention de mandater une firme spécialisée pour la réalisation d’un plan d’action, mais que sa priorité et celle de l’organisme étaient d’accroître l’achalandage.

Comment vous expliquez que vous n’avez pas rempli vos obligations légales?, a questionné le procureur de la STS.

Jean-Luc Roberge a répondu que le plan précédent avait été mis à jour à quelques reprises et qu’il voulait s’attaquer au problème de l’achalandage de front.

Au cours de l’audience de lundi après-midi, le procureur de la STS a aussi mis au jour un sondage réalisé auprès des employés, selon lequel près des trois quarts des employés se disaient démobilisés.

Aucun pouvoir pour Michel Tremblay et Michel Potvin

Revenant sur la décision de Jean-Luc Roberge de partager le projet de rapport final de la vérificatrice générale avec seulement trois membres du conseil d’administration, l’avocat de la STS a fait mention de plusieurs articles de loi pour montrer qu’outre le président, Jean-Marc Crevier, le vice-président, Michel Tremblay, et l’administrateur Michel Potvin n’avaient pas plus de pouvoirs que leurs collègues du C. A.

Félix-Antoine Michaud a questionné Jean-Luc Roberge au sujet de ce choix, qu’il a comparé à un exercice de séduction mené auprès d’administrateurs avec qui il avait de bons liens, alors que son contrat était soumis à un renouvellement nécessitant l’aval du conseil d’administration.

Plus d’entrevues

Concernant le plan de communication élaboré par Jean-Luc Roberge et son équipe après le dépôt du rapport de la vérificatrice générale en février 2022 pour répondre aux journalistes, l’avocat de la STS a soulevé le fait que plusieurs passages du communiqué de presse correspondaient en tous points à des propositions formulées par la direction, mais que la VG a décidé de ne pas inclure dans son rapport.

Le plan de communication était en soutien au président Jean-Marc Crevier, qui a fait une seule entrevue médiatique, selon le souvenir de Jean-Luc Roberge.

Me Michaud a aussi interrogé Jean-Luc Roberge au sujet d’une entrevue qu’il a lui-même accordée à la station radiophonique KYK, alors que le président était la personne-ressource.

L’avocat a voulu savoir si Jean-Luc Roberge était au courant du fait que Jean-Marc Crevier, qui présidait la STS depuis, avait exprimé le fait qu’il ne voulait plus faire d’entrevues au sujet du rapport. M. Crevier s’est retiré de la présidence du C. A. de la STS le 3 mars pour des raisons de santé.

Concours de circonstances

Le 26 janvier 2022, jour du dépôt du rapport final de la vérificatrice générale au conseil municipal de Saguenay, Jean-Luc Roberge a écrit à son homologue de Québec pour lui demander à qui il avait confié le mandat d’élaborer un plan stratégique.

Selon Jean-Luc Roberge, il n’y a pas de lien entre les deux événements. Il a insisté sur le fait que, lorsqu’il a reçu le rapport préliminaire de la VG à la fin novembre, il s’est mis au travail pour corriger certains éléments relevés.

Sylvie Jean tenant son rapport.

La vérificatrice générale de Saguenay, Sylvie Jean, avait présenté un rapport très critique sur la STS.

Photo : Radio-Canada / Mélyssa Gagnon

Toujours selon l’ancien directeur, 27 des 70 points soulevés par Sylvie Jean dans son rapport avaient été pris en charge en février, lors du dépôt officiel, et des actions avaient déjà été posées.

Les audiences se poursuivent mardi et mercredi, alors que Félix-Antoine Michaud entend faire témoigner un représentant de la firme Raymond Chabot Grant Thornton, que la STS a mandaté pour mener une enquête interne.

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