L’Ontario risque de manquer d’électricité cet été

La région de Windsor-Essex est particulièrement vulnérable, selon la Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité. (Photo d'archives)
Photo : The Canadian Press / Colin Perkel
La capacité électrique de l’Ontario ne permettra peut-être pas de répondre à la demande cet été, préviennent deux autorités du secteur de l’énergie. Cette situation forcerait la province à dépendre d’autres États ou provinces.
La région de Windsor-Essex, dans le Sud-Ouest, risque particulièrement de manquer d’électricité en raison de la croissance de son secteur industriel.
À son apogée cet été, l’Ontario pourrait consommer 22 439 mégawatts d'électricité, indique un rapport de la Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité (SIERE) publié au mois de mars.
Dans des conditions de température extrême, la consommation atteindrait 24 420 mégawatts. À titre comparatif, le pic de 24 446 mégawatts atteint le 9 juillet 2020 était un record vieux de sept ans, selon la SIERE.
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La SIERE prévoit que la grille provinciale pourrait avoir besoin d’importer de l'électricité pour répondre à ses besoins énergétiques cet été, particulièrement dans un scénario de météo extrême.
Les besoins des prochains mois surviendront notamment en raison des interruptions de production prévues ou déjà en cours pour des travaux de réfection.
À la Centrale nucléaire de Darlington, à l’est de Toronto, par exemple, un des secteurs sera bientôt désactivé pour une réfection, tout comme certains secteurs de la centrale nucléaire de Bruce-A et Bruce-B.
L’interruption de la transmission d’électricité pourrait être nécessaire dans un scénario de demande extrême
, souligne pour sa part la North American Electric Reliability Corporation, un organisme qui s’assure de réduire les risques de problèmes liés à la transmission d’électricité en Amérique du Nord.
La province est confiante
Le gouvernement ontarien se fait rassurant. La SIERE est claire : le système d’électricité ontarien est préparé pour l’été avec les ressources adéquates pour répondre à la demande
, soutient Michael Dodsworth, le porte-parole du ministre de l’Énergie, Todd Smith.

Le ministre de l'Énergie de l'Ontario, Todd Smith, a défendu les plans de la province en matière d'électricité. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Des milliards de dollars sont investis dans la province par des entreprises du monde entier, comme Volkswagen, Stellantis et Umicore puisque nous avons un système fiable
, a lancé le ministre en Chambre le 1er juin.
En mai 2022, la ville de Windsor a toutefois été retirée de la liste de candidates pour l'obtention d'une usine de l’entreprise coréenne LG Chem puisque le gouvernement ne pouvait fournir suffisamment d’électricité à l’entreprise.
À l’époque, certains entrepreneurs de la région de Windsor-Essex avaient laissé entendre que la décision du gouvernement Ford d’annuler plus de 700 contrats d'énergie renouvelable à son arrivée au pouvoir en 2018 pourrait être en cause.
Lors d’un point de presse à Queen’s Park lundi, la cheffe du NPD, Marit Stiles, a affirmé que ce n’était pas une coïncidence
si l’Ontario risquait de manquer d'électricité, puisque la province avait annulé ces contrats.
Les besoins de la province en électricité augmenteront à l’avenir, note Eloïse Edom, adjointe de recherche à l’Institut de l’énergie Trottier. La demande va augmenter de façon draconienne avec la décarbonation puisqu’on va électrifier les voitures, le chauffage. L’énergie nucléaire sera une réponse
, dit-elle.