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Les cas de tuberculose explosent au Nunavik

Une rangée de maisons sur le bord d'un cours d'eau.

Le surpeuplement des logements serait une des causes principales de la transmission de la maladie. (Photo d'archives)

Photo : (Eilis Quinn/Eye on the Arctic)

Cinq communautés du Nunavik sont touchées par de nouvelles éclosions de tuberculose, pendant que la région connaît une recrudescence « exceptionnelle » des cas de cette maladie infectieuse, malgré les efforts de la santé publique régionale pour l’endiguer.

Depuis le début de l’année 2023, 52 nouveaux cas actifs de tuberculose ont été recensés dans la région, soit davantage que l’ensemble des infections détectées l’an dernier.

Ces cas représentent seulement les personnes atteintes d’une forme active de la maladie, et non de la forme en dormance de la tuberculose, qui peut atteindre l'organisme sans que la personne le sache.

Vue sur un terrain à Kuujjuaq, avec l'église en arrière-plan.

En 2022, une trentaine de cas avaient été recensés par la santé publique. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Félix Lebel

Un dépistage et un traitement préventif peuvent ensuite aider à freiner l’apparition d'une forme active de la tuberculose.

Ces efforts de dépistage ont toutefois été mis en veilleuse durant la pandémie de COVID-19, ce qui pourrait expliquer cette recrudescence à retardement des cas de tuberculose active, selon la santé publique.

La stratégie est vraiment de réussir à devancer ces éclosions-là par un dépistage qui se fait en continu dans certaines communautés affectées. Ça n'a pas été possible de mettre ça en place comme souhaité, malheureusement, en raison de la pandémie. , explique la Dre Marie Rochette, directrice de la santé publique du Nunavik.

La directrice de la santé publique à la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik, Marie Rochette, pose devant un mur.

Aucune restriction de déplacement n'a été mise en place dans la région, car le risque de transmission pour les visiteurs serait très limité, assure la Dre Rochette. (Photo d'archives)

Photo : Crédit: Marie Rochette

Avec cette tendance à la hausse, l’objectif de la santé publique de limiter à un cas de tuberculose recensé tous les 5 à 7 ans d’ici 2030, à l'échelle de la région, devient de moins en moins réaliste.

C’est vraiment une maladie au long cours. La période d’incubation dure pratiquement toute une vie. [...] Ça vous donne une idée de la complexité de la lutte contre cette maladie-là, ajoute la Dre Rochette.

Selon cette dernière, la capacité de prévenir les cas de tuberculose serait aussi limitée par le manque de personnel infirmier dans la région.

Les dispensaires des villages du côté de la baie d’Hudson sont plus particulièrement touchés par des problèmes de rétention et d’attraction du personnel.

Améliorer la qualité de vie

Bien que les autorités sanitaires du Nunavik aient confiance dans leur stratégie de dépistage préventif, leurs efforts seraient minés par les conditions de vie plus difficiles des résidents.

Le surpeuplement des logements, qui touche 47 % des foyers de la région, est un des facteurs principaux de la transmission de la maladie, puisqu’elle se contracte par une exposition prolongée dans l’air.

Des maisons de Kuujjuaq. Photo prise par Félix Lebel en septembre 2022.

Entre 2016 et 2021, la proportion de logements surpeuplés au Nunavik a baissé de 5 %, pour atteindre 47 % des ménages.

Photo : Radio-Canada / Félix Lebel

Même si nous mettons en place des dépistages de façon proactive, il n’en demeure pas moins que, si les conditions de vie ne s’améliorent pas, si les gens restent dans des logements surpeuplés, avec des faibles revenus et de l’insécurité alimentaire, malheureusement, c’est une maladie qui va rester , ajoute la Dre Rochette.

Démystifier la maladie

En octobre dernier, la Régie régionale de santé et de services sociaux du Nunavik (RRSSSN) a mis sur pied un premier centre consacré à la sensibilisation et au dépistage des maladies infectieuses dans la région.

Le centre Sailivik, de la communauté de Kangiqsualujjuaq, est ouvert au public et étend progressivement son offre de services.

Des dizaines de personnes se tiennent devant le centre, sur une rampe d'accès en bois.

Le centre Sailivik est voué à la sensibilisation et au dépistage des maladies infectieuses comme la tuberculose. (Photo d'archives)

Photo : Régie régionale de santé et de services sociaux du Nunavik

Par cette initiative, la santé publique espère sortir le dépistage des CLSC et inclure davantage les communautés dans le traitement de la tuberculose.

La RRSSSN souhaiterait éventuellement bâtir d’autres centres du genre dans la région et y inclure le traitement d’autres maladies infectieuses, comme les infections transmissibles sexuellement.

Toutefois, pour résoudre efficacement le problème de la tuberculose, il faudra prendre des mesures supplémentaires en matière de construction de logements pour améliorer la lutte contre la tuberculose dans la région.

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