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« On va être obligé de laisser brûler Clova », dit Legault

Une pancarte de la Société de protection des forêts contre le feu indique les différents degrés de risque d'incendie et une flèche pointe vers le mot extrême.

L'indice d'inflammabilité est extrême en Mauricie.

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

Radio-Canada

« Malheureusement, Clova, 36 habitants… On a comme perdu le contrôle. On va être obligé de laisser brûler Clova », a révélé le premier ministre de la province, François Legault, lundi, lors d’une rencontre avec les autorités de sécurité publique à Québec.

Un feu de forêt de plus de cinq kilomètres carrés brûle depuis jeudi à proximité de Clova. Un avis d’évacuation avait été diffusé vendredi soir.

C’est une situation qui est plus que compliquée dans le coin de Clova, a commenté le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, en conférence de presse.

Le hameau est affilié à la Ville de La Tuque, mais se situe à plus de 200 kilomètres et à quelque 50 kilomètres du secteur de Parent.

Confusion et indignation

Les propos du premier ministre du Québec devant les médias ont indigné plusieurs résidents du secteur de Clova sur les réseaux sociaux.

Le conseiller municipal du district de Parent, Éric Chagnon, estime que le premier ministre est allé trop loin dans sa déclaration. Ce dernier s’est rendu à Clova lundi et a constaté que le petit village était toujours intact.

Si beaucoup ont évacué, une vingtaine de personnes sont toujours sur place, selon lui, pour tenter de protéger le secteur.

Le village de Clova n'est pas totalement rasé à l'heure actuelle, mais on se dirige malheureusement vers ça, a précisé le Cabinet de premier ministre après que François Legault se fut adressé aux médias.

En entrevue à l'émission En direct, Éric Chagnon a critiqué l'attitude de François Legault. Ce n’est pas terminé. Au nord de Clova, il y a un lac qui fait un genre de coupe-feu naturel. Je pense qu’il ne faut pas abandonner ces gens-là, explique-t-il.

De dire qu’on va laisser tomber Clova sous prétexte qu’on manque d’effectifs. Pensez-vous que le premier ministre aurait dit "on va laisser tomber Charlevoix parce qu’on manque d’effectifs"? Absolument pas, avance le conseiller municipal qui se demande pourquoi l'armée n'a pas encore été déployée pour aider la province à lutter contre les feux de forêt.

Évacuation préventive à Opitciwan

Un peu plus au nord de Clova, la communauté atikamekw d’Opitciwan a quant à elle enclenché une opération d’évacuation préventive, en raison de la fumée, des personnes plus vulnérables, comme celles qui souffrent de problèmes respiratoires ou pulmonaires ou qui sont à mobilité réduite.

Le conseil d'Opitciwan en a fait l’annonce sur sa page Facebook lundi en fin d’après-midi. Ces personnes seront transférées à Roberval au Lac-Saint-Jean, qui se trouve à près de cinq heures de route à l’est.

Pour l’instant, les incendies les plus près d’Opitciwan sont situés à un peu plus d’une vingtaine de kilomètres.

On en a pour longtemps

Quinze incendies sont toujours en activité sur le territoire de la Haute-Mauricie en date de lundi, soit dix dans le large secteur de La Tuque et cinq dans la MRC de Mékinac.

Dans l'ensemble du Québec, la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) répertorie environ 150 brasiers. Cependant, les équipes sont en mesure d’en combattre seulement une trentaine en même temps, en raison des effectifs et des ressources disponibles.

On en a pour longtemps, a expliqué le premier ministre du Québec. Dans l’ordre : premièrement, on s’occupe des personnes, des communautés; après, des infrastructures stratégiques, comme Manic; et après, le bois.

Cette fin de semaine, des équipes de la SOPFEU ont été dépêchées en Haute-Mauricie pour protéger notamment une importante ligne de transmission électrique d’Hydro-Québec qui traverse le secteur de Clova.

D’autres ont pu combattre les flammes d’incendies maîtrisés dans la MRC de Mékinac.

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