L’Association des femmes autochtones du Canada reçoit plus d’un million de dollars
Le député libéral Greg Fergus, Lynn Groulx et Carol McBride, de l'Association des femmes autochtones du Canada, ainsi que la ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse, Marci Ien, étaient présents lors de l'annonce, lundi.
Photo : Radio-Canada / Fiona Collienne
Le gouvernement fédéral accorde 1,15 million de dollars à l'Association des femmes autochtones du Canada pour l'aider à mener sa mission de lutte contre la violence envers les femmes, les filles et les membres de la communauté 2ELGBTQQIA+ autochtone.
La directrice générale de l’Association des femmes autochtones du Canada, Lynn Groulx, accueille favorablement ce nouvel investissement. Cependant, quand on divise le montant d’argent, c’est très peu
, fait-elle valoir.
On est bien contentes de notre relation avec la ministre, mais on a encore besoin de beaucoup d’aide pour bien faire notre travail.
Cette somme servira entre autres à engager plus de personnel dans les 13 bureaux à travers le pays. On souhaite ainsi élaborer et mettre en œuvre des pratiques de prévention et d'intervention quant à la violence fondée sur le sexe.
L’Association compte au total 180 employés, mais ce n’est pas suffisant, soutient Mme Groulx. On aurait besoin du double d’employés.
En ce moment, parce qu’ils [les bureaux] n’ont pas assez de capacité, ils [les employés] ne peuvent pas répondre au téléphone
, explique Mme Groulx. Quand il y a 30 appels dans la journée et juste une personne à temps partiel, on ne peut pas répondre au téléphone. C’est dangereux, il y a un manque de ce côté-là.
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Présent lors de l'annonce, le député fédéral Greg Fergus a souligné l'importance d'agir. Au Canada, une femme non autochtone sur trois subit de la violence, alors que 46 % des femmes autochtones sont violentées. C'est inacceptable
, commente-t-il. C’est la raison pour laquelle il faut qu'on fasse ce travail.
Le député de Hull-Aylmer attribue ces chiffres aux conséquences du colonialisme et souligne qu’on banalise trop souvent la violence. Il faut changer ça
, a-t-il ajouté.
M. Fergus est conscient qu'un investissement d'un peu plus d'un million ne viendra pas tout changer, mais je suis content du fait qu’on avance
, a-t-il conclu.
Mention d'« échec »
La semaine dernière, l'Association avait attribué la mention « échec » au gouvernement fédéral pour l'inaction dont il a fait preuve à l'égard de son Plan d’action national pour les femmes, filles et personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées
.
Dans un communiqué, on soulignait une autre année sans action concrète pour mettre fin au génocide
.
Nous sommes déçues d’annoncer que notre fiche d’évaluation annuelle montre que le gouvernement fédéral a passé une autre année sans prendre de mesures concrètes pour mettre fin au génocide
, a déclaré Mme Groulx.
On ne voit pas de changement, on ne voit pas d’impact encore. On pense qu’on a besoin de beaucoup plus d’investissements.
L’inaction du gouvernement fédéral est déconcertante, compte tenu à la fois des recommandations claires de l’Enquête nationale sur les 231 appels à la justice du Groupe de travail sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ainsi que de l’appui solide du public pour lutter contre l’épidémie de violence fondée sur le sexe dont sont victimes les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones
, estime Mme Groulx.
Avec les informations de Fiona Collienne
