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La statue d’Élisabeth II à nouveau vandalisée, un jour après sa réinstallation

Statue de la reine Élisabeth II sur laquelle on peut lire les mots « colonisateur » et « tueur ».

Le mot « colonisateur » a été peint au pistolet sur la base de la statue de la reine Élisabeth II.

Photo : Radio-Canada / Josh Crabb

Radio-Canada

La statue de la reine Élisabeth II a été arrosée de peinture au pistolet samedi. Cet acte de vandalisme survient un jour après sa réinstallation sur le terrain du Palais législatif du Manitoba.

Les mots tueur et colonisateur ont été écrits sur le socle de la statue.

En 2021, la sculpture de bronze à l’effigie d’Élisabeth II ainsi qu’une statue de la reine Victoria avaient été jetées au sol par des manifestants, après la découverte de tombes non marquées sur des terrains d’anciens pensionnats.

Une survivante de pensionnat pour Autochtones, Belinda Vandenbroeck, affirme ne pas être surprise d’apprendre que la statue de la reine Élisabeth II a été vandalisée une seconde fois.

Le mot « colonisateur » peint à l'aérosol sur la base de la statue de la reine Élisabeth II.

La statue a été absente du terrain du Palais législatif pendant près de deux ans après avoir été jetée contre terre et vandalisée par des manifestants en juillet 2021.

Photo : Radio-Canada / Josh Crabb

S'ils en mettent une autre, croyez-moi, elle va redescendre, déclare-t-elle. Les gens n'appuient plus cela.

Des figures controversées

Belinda Vandenbroeck remet en question la décision de remplacer cette statue de la reine Élisabeth II.

On aurait aussi bien pu me frapper dans le ventre, affirme-t-elle.

Je trouve difficile à comprendre pourquoi nous continuons à soutenir des systèmes qui sont en place pour nous opprimer.

Une citation de Belinda Vandenbroeck, survivante de pensionnat

Elle estime que le retour de la statue s’explique par le fait que le Canada est un pays colonisé et qu'il est difficile pour les non-Autochtones de comprendre les difficultés que vivent les Autochtones.

La tête de la statue de la reine Victoria est en partie visible à la surface de l'eau.

En juillet 2021, la statue de la reine Victoria a été recouverte de peinture rouge et décapitée. Sa tête a été retrouvée le lendemain de la manifestation dans la rivière Assiniboine.

Photo : Radio-Canada / Tyson Koschik

La reine Victoria a régné de juin 1837 jusqu'à sa mort en 1901. Elle était au pouvoir au moment de l’entrée du Canada dans la Confédération, de la négociation de traités entre le gouvernement fédéral et les peuples autochtones et de l’adoption d’une politique fédérale sur les pensionnats pour Autochtones.

La reine Élisabeth II était son arrière-arrière-petite-fille. De son vivant, des survivants des pensionnats et militants autochtones avaient tenté d’obtenir d'elle des excuses pour le rôle qu’avait joué la monarchie dans la politique des pensionnats.

Tirer les leçon de l’histoire

L'historien et membre de la Société historique du Manitoba Gordon Goldsborough affirme qu'il n'est pas non plus surpris d'apprendre que la statue de la reine Élisabeth II a été à nouveau vandalisée. Il estime cependant qu’elle ne devrait pas être cachée.

Il ajoute que les statues des deux reines devraient plutôt être exposées et accompagnées d’informations historiques sur les raisons qui font d'elles des figures controversées.

C'est ce que nous devrions retenir de l'histoire. Nous ne devrions pas la cacher, indique Gordon Goldsborough. Nous devrions la garder pour nous rappeler les événements de notre passé.

Le monument pourrait être placé à La Fourche, à côté du Musée canadien pour les droits de la personne ou à tout endroit où elle pourrait être interprétée de manière constructive, précise-t-il.

Le fait de la placer sur le terrain du Palais législatif est trop conflictuel, affirme Gordon Goldsborough. Ce sera juste un paratonnerre pour de nouvelles controverses.

Une statue jetée au sol, couverte de peinture rouge et escaladée par des personnes portant des chandails orange.

Le 1er juillet 2021, un petit groupe de manifestants a retiré le monument à l’effigie de la reine Victoria de son piédestal et l’a recouvert de peinture rouge.

Photo : Radio-Canada / Marina von Stackelberg

Il est aussi d'avis que la statue de la reine Victoria ne devrait pas être réparée et que les empreintes de mains rouges ne devraient pas être effacées.

Ces statues sont des rappels importants pour nous. Il y a parfois des choses pas très bonnes avec lesquelles elles sont associées, mais cela fait partie de l'histoire.

Une citation de Gordon Goldsborough, historien et membre de la Société historique du Manitoba

Si nous essayons de l'effacer, si nous essayons de le censurer, nous risquons de voir ces événements se répéter, ajoute l'historien.

Le gouvernement du Manitoba prévoit placer sur le terrain du Palais législatif un monument du chef Peguis et de quatre autres chefs qui ont signé le premier traité dans l’histoire de la province.

Selon Belinda Vandenbroeck, ce monument devrait être placé là où se trouvait la statue de la reine Victoria.

Au moment de la publication de ces lignes, la province n’avait pas répondu à nos demandes de commentaires.

Avec des informations d'Erin Brohman

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