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Faire sa place dans une abondance microbrassicole

Des bières de microbrasseries sur les tablettes d'une épicerie.

Les bières de la microbrasserie rimouskoise L'Octant se trouvent sur les tablettes du marché IGA local.

Photo : Radio-Canada / Lysbertte Cerné

Après avoir connu des ventes records durant la pandémie, les microbrasseurs voient leurs ventes diminuer, notamment en raison de l’inflation, qui fait augmenter les coûts de production.

Toutefois, cette baisse est également attribuable à la concurrence de plus en plus féroce sur les tablettes des supermarchés.

L’Association des microbrasseries du Québec (AMBQ) recense 328 entreprises brassicoles dans la province, d’après ses dernières données.

Les microbrasseries doivent donc faire leur place parmi l’abondance de bières artisanales offertes non seulement aux consommateurs mais aussi auprès des détaillants.

Quand on est rendu au-dessus de 300 microbrasseries, comparativement à il y a cinq ans, où on était environ 160, c’est de plus en plus difficile d’avoir accès à un espace tablette chez les détaillants, parce qu’ils ne savent plus qui choisir, soulève Hugues Turcotte, copropriétaire de la microbrasserie rimouskoise L’Octant.

Hugues Turcotte et Émile Béland-Fournier.

Hugues Turcotte et Émile Béland-Fournier, copropriétaires de la microbrasserie rimouskoise L'Octant

Photo : Radio-Canada / Lysbertte Cerné

Les épiciers et d'autres distributeurs remarquent en effet ce phénomène et reçoivent des offres pour offrir des produits de partout au Québec.

Il y a des compagnies de Gatineau et des compagnies de Montréal qui sont prêtes à nous vendre de la bière, affirme le directeur adjoint du marché IGA Extra Alimentation Coop de Rimouski, Marc-Olivier Plourde.

Cette abondance de choix réduit donc l’espace disponible pour chaque marque sur les tablettes. Les succursales des épiceries IGA Extra tiennent en moyenne 800 produits réfrigérés de bière, notamment de microbrasseries, indique M. Plourde.

Avant, étant donné qu’on est à Rimouski, il y avait moins de compagnies qui se rendaient chez nous, alors une bière pouvait facilement occuper deux ou trois espaces sur une tablette. Mais maintenant, il y a plus de distributeurs, plus de bières, et c’est rendu un espace par sorte de bière, ajoute le directeur adjoint.

Même à Rimouski, il y a trop de compagnies qui se rendent et il faut faire des choix.

Une citation de Marc-Olivier Plourde, directeur adjoint
Marc-Olivier Plourde devant un réfrigérateur de bière.

Marc-Olivier Plourde est directeur adjoint de l'épicerie IGA Extra Alimentation Coop de Rimouski.

Photo : Radio-Canada / Jean-Luc Blanchet

Se démarquer et s’adapter

S’adapter au marché, varier les fournisseurs, voire augmenter ou diminuer le prix de vente de la canette : plusieurs stratégies sont utilisées par les microbrasseurs pour se démarquer.

On essaie de ne pas trop monter nos prix, donc on essaie de varier nos fournisseurs pour les canettes, les étiquettes, les produits, qu’il faut toujours recommander […], mais chaque cent qu’on peut aller chercher, c’est là que ça peut avoir un impact, indique Hugues Turcotte.

Les brasseurs de la microbrasserie L'Octant à l'œuvre.

Les brasseurs de la microbrasserie L'Octant à l'œuvre.

Photo : Radio-Canada / Lysbertte Cerné

Pour la microbrasserie rimouskoise, accroître le nombre de détaillants est aussi une formule gagnante.

On a moins de place [sur les] tablettes chez certains détaillants, mais on est présents dans plus de commerces, donc au total, on a augmenté notre espace [sur les] tablettes, explique Émile Béland-Fournier, également copropriétaire de L’Octant.

Du côté de la microbrasserie Ras L’Bock, située à Saint-Jean-Port-Joli et à La Pocatière, on fonctionne avec un modèle hybride avec deux brasseries.

On en a une petite et une un peu plus grosse qu’on a ouverte il y a quatre ans, donc ça nous permet de faire de petits brassins pour certains styles ou des plus gros pour des styles qui se vendent mieux, explique le copropriétaire Alexandre Caron.

On essaie de s’adapter à la demande du marché.

Une citation de Alexandre Caron, copropriétaire de la microbrasserie Ras L’Bock
Alexandre Caron, copropriétaire de la brasserie Ras L' Bock.

Alexandre Caron, copropriétaire de la brasserie Ras L' Bock.

Photo : Radio-Canada / Jean-Luc Blanchet

Une année difficile sur le portefeuille

Il n’y a pas uniquement la forte compétition qui engendre une baisse de revenus pour les brasseurs.

Considérée comme une productrice de produits essentiels durant la pandémie, l’industrie a connu des ventes records, ce qui a encore des répercussions sur le marché d’aujourd’hui.

Il y a des entreprises qui se sont fiées un peu à ces chiffres-là pour faire des projections et, évidemment, ce n’est pas tout à fait ce qui est arrivé. On est revenus à un niveau plus normal et même peut-être un petit peu en bas de ce que c’était avant, explique Alexandre Caron, qui est aussi membre du C. A. de l’Association des microbrasseries du Québec.

L’inflation fait mal aux microbrasseurs elle aussi. Ce phénomène économique a fait augmenter les coûts de production.

Selon M. Caron, les microbrasseries plus petites et plus jeunes sont les plus touchées. Elles vont avoir peut-être l’impact le plus gros, parce qu’elles ont déjà un coût de production un peu plus élevé en général, explique-t-il.

Le prix des produits de base, comme le grain, a parfois doublé. Les brasseurs n’ont d’autre choix que de refiler la facture aux consommateurs.

Les [prix des] bières de microbrasserie ont augmenté d’à peu près 10 % à 15 % durant la dernière année et, dans certains cas, ça peut aller jusqu’à 1 $ de plus la canette, précise Alexandre Caron.

L’Association des microbrasseries du Québec suggère aux entrepreneurs de trouver des façons de diversifier leurs sources de revenus pour assurer non seulement un bon roulement des activités mais aussi leur survie.

Avec les informations de Lysbertte Cerné

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