La Nation Squamish célèbre le centenaire de sa fusion politique décisive

Des chefs et des délégués de 16 communautés sḵwx̱wú7mesh (Squamish) se tiennent avec des représentants du gouvernement canadien devant l'édifice du ministère des Affaires indiennes, à Vancouver, en juillet 1923. Ce mois-là, les communautés ont fusionné en une seule entité politique, l'actuelle Nation Squamish. La journée de la fusion est célébrée chaque année le 23 juillet.
Photo : Fournie par le musée de North Vancouver
En Colombie-Britannique, la Nation Squamish prévoit des célébrations pour marquer les 100 ans de la fusion de 16 de ses villages, faite dans le but de former une seule entité politique. La journée de la fusion sera célébrée le 23 juillet.
« La journée de la fusion est un jour très important pour Sḵwx̱wú7mesh úxwumixw, c’est-à-dire la communauté de notre Nation Squamish », explique Sxwíxwtn (Wilson Williams), conseiller élu et porte-parole de la Nation Squamish.
Regardez, il y a 100 ans, ce moment où le gouvernement est arrivé et a pris des terres et des ressources à notre peuple.
La fusion a permis une stabilité et un espoir. Cette unité a réellement protégé notre culture, nos traditions, notre langue, et notre histoire orale. Sans la fusion, je suis certain que beaucoup de familles auraient probablement disparu.
Le 23 juillet 1923, plus de 40 chefs et délégués squamish se sont réunis au bureau du ministère des Affaires indiennes, à Vancouver. Certains d'entre eux, tels que l’arrière-grand-père de Sxwíxwtn (Wilson Williams), avaient une formation juridique, mais n'avaient pas le droit de pratiquer le droit.
Ce jour-là, les chefs et les délégués ont réussi à faire reconnaître par le gouvernement fédéral leur fusion, et l'entité politique qu'est la Nation Squamish.

Des célébrations au Youth Powwow de la Nation Squamish, en 2019. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Maggie MacPherson
J'ai grandi en entendant des histoires sur la fusion par mon arrière-grand-père
, raconte Syeta'xtn (Chris Lewis), directeur de la réconciliation et des initiatives autochtones à l’Université Simon Fraser.
Je regarde toujours [la Nation] Squamish comme un exemple de la façon dont vous pouvez reconstruire votre nation.
Il explique que les plans étaient en discussion pendant une décennie. Dix ans avant la fusion, en 1913, la police avait expulsé des résidents squamish de Sen̓áḵw, situé dans le quartier Kitsilano, et avait brûlé leurs habitations. Les politiques gouvernementales de l'époque continuaient de réduire les terres des réserves pour de nombreuses communautés autochtones.
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Les dirigeants squamish avaient écrit une lettre à Duncan Campbell Scott, surintendant adjoint du ministère des Affaires indiennes, lui demandant de reconnaître leur fusion. Syeta'xtn (Chris Lewis) explique que certains signataires ont passé le message à d’autres Premières Nations sur la nécessité d'unir leurs forces contre les politiques de la Couronne.
Son arrière-grand-père a participé à la signature de 1923 et a ensuite dirigé des alliances politiques pour protéger les droits des Autochtones pendant des décennies.
Beaucoup de dirigeants d'autres nations de la Colombie-Britannique et du Canada l'invitaient à aider leurs nations à protéger leurs droits et leurs titres et à se maintenir en tant que peuples
, précise Sxwíxwtn (Wilson Williams). Ce n'était pas seulement pour la fusion, mais pour protéger les droits et les titres des peuples autochtones.
Aujourd’hui, la Nation Squamish est composée de 23 villages, sur un territoire de plus de 28 km2. La Première Nation prévoit de souligner la journée de la fusion par un mois de célébrations publiques en juillet. Les événements prévus comprennent des concerts, des matchs de crosse pour les jeunes, des cérémonies et quelques annonces surprises
, dit Sxwíxwtn (Wilson Williams).
Il s'agit vraiment de se rassembler comme nous l'avons fait pour la fusion [...] pour faire perdurer l’espoir pendant encore 100 ans.
Avec les informations de David P. Ball, Angela Sterritt et Joel Ballard