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La fermeture de salles d’urgence en Ontario inquiète les résidents des zones rurales

A nurse sits behind a sign in the Humber River Hospital emergency department in Toronto on Jan. 13. Days after the province's top doctor said Ontario might see up to 600 patients in intensive care during the ongoing sixth wave, hospitals say they're already feeling pressure as a result of staff absences due to the virus. (Evan Mitsui/CBC)

Du côté de Niagara, les urgences de Port Colborne et de Fort Erie fermeront de 22 h à 10 h dès le 5 juillet en raison d’un manque de médecins. (Image d'archives)

Photo : (Evan Mitsui/CBC)

Radio-Canada

Les fermetures de salles d’urgence en raison de la pénurie de personnel se poursuivent en Ontario et inquiètent les résidents des communautés rurales qui sont les premiers touchés par ces interruptions de services.

Dans le sud-ouest de la province, les urgences de l'hôpital communautaire de Seaforth ont été interrompues pendant plus de 24 h ce week-end, et les urgences de l'hôpital public de Clinton sont fermées depuis samedi soir et ne rouvriront pas avant lundi matin.

Du côté de Niagara, les urgences de Port Colborne et de Fort Erie fermeront de 22 h à 10 h dès le 5 juillet en raison d’un manque de médecins, selon Niagara Health qui affirme que cette décision permettra de garder ouvertes les autres salles d’urgence du réseau, à Welland, Niagara Falls et St. Catharines.

La nouvelle, annoncée il y a quelques jours, ne surprend pas Angie Desmarais, une ancienne conseillère municipale de Port Colborne.

J'étais en colère, frustrée, mais pas choquée parce que j'avais entendu de nombreuses rumeurs selon lesquelles cela allait arriver, raconte Mme Desmarais.

Les gens à qui j'ai parlé sont très contrariés, mais pour la plupart ils ne sont pas choqués non plus. Ils ont perdu confiance dans ce que les gouvernements vont faire pour eux. Ils ont perdu confiance dans le système de santé de Niagara, poursuit-elle.

Angies Desmarais face à la caméra.

L'ancienne conseillère municipale de Port Colborne, Angie Desmarais, estime que la fermeture des urgences dans sa municipalité est « effrayante ».

Photo : Radio-Canada

L'ancienne conseillère municipale explique que ces fermetures de salles d’urgence affectent la vie des résidents, en particulier de ceux qui n'ont pas de voiture pour se rendre dans un autre hôpital.

Elle ajoute que la situation est effrayante, car en ce moment il y a beaucoup de constructions de routes, et cela influe fortement sur le temps qu'il vous faudra pour vous rendre dans un autre système de santé, dit-elle.

Il s'agit même, selon elle, d'une question de vie ou de mort. Dans le cas des personnes âgées, cela devient plus effrayant, leurs problèmes de santé surviennent assez rapidement généralement. Alors, dans ce cas, que faites-vous? interroge Mme Desmarais.

Malheureusement, nous avons affaire à un gouvernement qui ne fait pas des soins de santé une priorité et nous devons faire en sorte que cela se produise.

Une citation de Angie Desmarais, ancienne conseillère municipale de Port Colborne
Un panneau à l'entrée d'un hôpital.

Du côté de Niagara, les urgences de Port Colborne et de Fort Erie fermeront de 22 h à 10 h dès le 5 juillet en raison d’un manque de médecins

Photo : Radio-Canada

Même son de cloche du côté de Craig Workman, un résident de Port Colborne qui a vécu dans la municipalité durant toute sa vie.

Nous sommes tous très déçus. Nous sommes toujours venus ici avec nos enfants et notre famille et maintenant nos petits-enfants. Nous avons payé des impôts toute notre vie pour cet hôpital, déplore-t-il.

Alors que l’urgence la plus proche de Port Colborne est située à Welland, à environ 15 km, M. Workman souligne que cela est trop loin, en particulier pour les familles avec de jeunes enfants qui doivent se rendre aux urgences au milieu de la nuit.

Il va y avoir de plus en plus de monde dans notre communauté et je pense qu'ils commettent une grave erreur en fermant [les services d’urgence].

Une citation de Craig Workman, résident de Port Colborne
Suzanne Hotte en entrevue.

La co-présidente de la Coalition de santé de Niagara, Suzanne Hotte, se demande comment les personnes âgées de Port Colborne et Fort Érié vont se rendre dans des hôpitaux hors de leur municipalité sans moyen de transport.

Photo : Radio-Canada

De son côté, la co-présidente de la Coalition de santé de Niagara, Suzanne Hotte, souligne que certains résidents âgés de Port Colborne et Fort Érié sont plus âgés et n’ont pas les moyens de se déplacer pour se rendre dans les hôpitaux d’autres municipalités.

Pour ceux qui ne peuvent pas conduire le soir ou qui n’ont pas de voiture, le taxi n'est pas toujours une solution, dit-elle. Est-ce qu’il y a des taxis le soir? Combien est-ce que ça va coûter? On n’a pas de système d’autobus régional, note-t-elle en ajoutant que cela représente un gros problème.

Par ailleurs, plusieurs personnes dans ces communautés n’ont pas non plus accès à un médecin de famille, ce qui signifie qu’elles doivent se rendre aux urgences pour obtenir des soins, selon la présidente de l'Association des infirmières et infirmiers autorisés de l'Ontario (AIIO), Doris Grinspun.

Plutôt que de fermer les urgences, il faut les renforcer pour qu’elles deviennent plus importantes pour la communauté, suggère la présidente de l’AIIO.

Doris Grinspun ajoute qu’il faut faire appel aux infirmières praticiennes pour combler la pénurie de médecins. Les infirmières praticiennes peuvent traiter et diagnostiquer les gens dans les hôpitaux, tant dans les salles d'urgence que dans les unités, explique-t-elle.

Selon une porte-parole de Niagara Health, la fermeture de nuit des urgences à Port Colborne et Fort Érié est permanente, car l’organisme ne s’attend pas à ce que la pénurie de main-d'œuvre dans ces hôpitaux soit comblée prochainement.

Ailleurs dans la province, les services d’urgence de l'hôpital de Minden, situé à environ 200 km au nord-est de Toronto, ont fermé le 1er juin, ce qui a provoqué l’ire des résidents qui se sont organisés pour tenter de contester la décision devant les tribunaux.

Avec les informations d’Anne-Marie Trickey

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