Dix mille personnes bravent la chaleur au plus important défilé de la Fierté à Winnipeg

Un couple s'embrasse par une journée très chaude alors qu'il défile parmi des milliers de personnes lors du défilé de la Fierté à Winnipeg, dimanche.
Photo : Radio-Canada / Catherine Moreau
Des milliers de personnes arborant toutes les couleurs de l'arc-en-ciel ont défilé dimanche au son de la musique et sous un soleil de plomb pour célébrer l'amour et les droits des personnes LGBTQ+, lors du plus grand défilé de la Fierté tenu dans les rues de Winnipeg dans l'histoire de l'événement.
Le président de Fierté Winnipeg, Barry Karlenzig, a annoncé avec joie lors de son discours que plus de 10 000 personnes se sont inscrites pour participer. Plus de 160 chars allégoriques ont pris part à l'événement.
Le défilé de la Fierté, qui se tient dans les rues de Winnipeg depuis 1987, partait du parc Memorial, devant le Palais législatif, pour se rendre jusqu'à La Fourche.

Le défilé de la Fierté se tient à Winnipeg, dimanche.
Photo : Radio-Canada / Catherine Moreau
C'était la première fois cette année que Dianna Delts participait au défilé de la Fierté habillée en drag queen.
Je me fais belle, j'aime les échanges avec les gens. C'est une autre façon de me représenter
, affirme-t-elle. Les gens ont plus que jamais besoin d'être entendus. Nous devons montrer que nous sommes toujours là, que nous n'allons nulle part.

Dianna Delts, à droite, a participé pour une première fois au défilé de la Fierté à Winnipeg en portant ses habits de drag queen.
Photo : Radio-Canada / Cameron MacLean
Plusieurs politiciens sur place
En amont du défilé, plusieurs dignitaires ont prononcé des discours, dont la ministre des Familles et de la Condition féminine, Rochelle Squires. De nombreuses personnes ont hué le discours de la ministre et lui ont tourné le dos en signe de protestation.

Heather Stefanson a marché dans le défilé de la Fierté de Winnipeg, dimanche.
Photo : Radio-Canada / Catherine Moreau
Rochelle Squires a pris la parole pour son parti, puisque les organisateurs de l'événement ont interdit à la première ministre du Manitoba, Heather Stefanson, de le faire. Ils lui ont toutefois permis de prendre part à la marche après l'avoir bannie, à la suite de l'événement de l'an dernier.
C'est merveilleux. Il y a beaucoup de monde ici démontrant leur soutien pour la Fierté. Il y a beaucoup d'élus du caucus, des membres de notre personnel. Je me sens privilégiée, c'est une belle journée au Manitoba
, a lancé Heather Stefanson en entrevue à Radio-Canada.
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Environ une trentaine de personnes affichaient le logo du Parti progressiste-conservateur lors de l'événement, comme Megan Hoskins, membre du parti.
Le gouvernement a fait quelque chose de très important récemment en créant le Secrétariat de l'équité entre les sexes au Manitoba
, a-t-elle déclaré.
Le Nouveau Parti démocratique et les libéraux comptaient aussi plusieurs représentants dans le défilé.

Le char allégorique du NPD affichait plusieurs messages inclusifs à l'égard des personnes de la communauté LGBTQ+.
Photo : Radio-Canada / Catherine Moreau
Le chef du NPD, Wab Kinew, s'est dit heureux de participer à cet événement qui se veut inclusif. Il a rappelé que son parti était là pour avancer les projets de loi dans les années 80 [pour appuyer la communauté LGBTQ]
.
Tout le monde de notre équipe marchera dans un événement de la Fierté, ici ou dans d'autres villes hors de Winnipeg. On a pris cette décision ensemble
, a souligné Wab Kinew.
L’école, là où s’affrontent les idées
Depuis plusieurs mois, la présence dans des bibliothèques publiques et scolaires de livres traitant de sexualité, tout particulièrement au sujet de l’homosexualité et des différentes identités de genre, sème la controverse. Des parents ont notamment demandé leur retrait.

Tout au long du défilé, plusieurs pancartes dans le défilé appelaient à ne pas bannir les livres.
Photo : Radio-Canada / Catherine Moreau
Différents organismes du domaine de l’éducation ont aussi participé au rassemblement, dont la Division scolaire franco-manitobaine et la Division scolaire Louis-Riel, notamment.
Pour la présidente des Éducatrices et éducateurs francophones du Manitoba (ÉFM), Lillian Klausen, il était important que son association soit de l'événement.
Comme enseignants, on est vraiment contre [l’idée de bannir des livres LGBTQ+]. On voulait que nos élèves sachent qu'on les appuie et qu'un dialogue comme ça dans nos communautés n’est vraiment pas toléré.

La présidente de l'ÉFM, Lillian Klausen, (quatrième à partir de la gauche) tenait à ce que son association soit du défilé de la Fierté.
Photo : Radio-Canada / Catherine Moreau
Radio-Canada a choisi de respecter le choix de l'identité de genre des individus de cet article et utilisera le pronom neutre iel (il/elle) pour les caractériser.
L'importance de l'éducation dans la défense des droits de la communauté LGBTQ+ était au cœur du discours d'Alex Appleby. Iel, qui tenait le rôle de maréchal jeunesse au défilé, a souligné l’importance de l’appui de ses professeurs.
Alex Appleby a raconté pendant son discours que ce soutien a été d'une utilité au moment de révéler et d’affirmer son identité non binaire.
Après que son école a refusé de hisser un drapeau de la Fierté, iel relate avoir créé avec l’aide de certains enseignants et d’autres élèves un groupe d'alliance gai-hétéro.Je voulais aider les jeunes comme moi à trouver des gens qui les acceptent et les protègent plus rapidement que je ne l'ai fait
, a conclu Alex Appleby.