Un village russe près de la frontière ukrainienne a été la cible de forces pro-Kiev

Des pompiers sont à l’œuvre pour éteindre le feu dans une maison après un bombardement dans le village de Sobolevka, dans la région de Belgorod, en Russie.
Photo : Reuters / Gouvernorat de la région de Belgorod
Le gouverneur de la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a déclaré dimanche que des « combats » étaient en cours dans un village frontalier russe avec des combattants russes pro-Ukraine, qui ont revendiqué des attaques dans la région.
Un groupe de sabotage est arrivé, il y a des combats à Novaïa Tavoljanka
, a indiqué sur Telegram le gouverneur Viatcheslav Gladkov. J'espère qu'ils seront tous détruits.
Il a ajouté que les agresseurs, qu'il a qualifiés de combattants russes engagés aux côté de Kiev, avaient fait des prisonniers et proposé un échange.
La seule chose qui m'empêche de négocier avec eux, ce sont nos hommes qui sont entre leurs mains, peut-être sont-ils déjà morts...
, a-t-il dit dans ce message vidéo, semblant en fait dire que pour cette raison, il était prêt à accepter de négocier.
Il a accepté de rencontrer les combattants prorusses, mais ces derniers, dans des messages publiés sur Internet, ont en fin de journée assuré qu'il n'était pas venu à leur rencontre, qui devait avoir lieu dans la zone frontalière.
Un de ces groupes, la Légion "Liberté pour la Russie"
, a assuré transférer les prisonniers qu'elle détient aux autorités ukrainiennes, qui organisent régulièrement des échanges de prisonniers avec les forces russes.

Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, s'adresse aux médias à l'extérieur d'un abri temporaire pour les résidents évacués des zones de la région de Belgorod limitrophes de l'Ukraine.
Photo : Getty Images / OLGA MALTSEVA
C'est la première fois qu'un responsable russe admet que des combattants russes ont été capturés sur le territoire même de la Russie après plus de quinze mois de combats en territoire ukrainien.
Cette annonce survient alors que les villages frontaliers ont été intensément bombardés par l'Ukraine cette semaine, forçant des milliers de personnes à fuir vers Belgorod, la grande ville de la région.
L'armée russe a ensuite affirmé avoir repoussé un groupe de sabotage composé de terroristes ukrainiens
qui cherchait à franchir la frontière.
L'ennemi a été touché par notre artillerie. Il s'est dispersé et a battu en retraite
, a affirmé l'armée dans un communiqué.
Les combats autour de Novaïa Tavoljanka font suite à une incursion de forces pro-ukrainiennes dans la région de Belgorod le mois dernier, qui a contraint Moscou à utiliser son artillerie et ses forces aériennes sur son propre sol.
La violation de la frontière a été revendiquée par des groupes de nationalistes russes anti-Kremlin.
Le gouverneur Gladkov avait déjà demandé aux habitants du district frontalier de Chebekino de fuir leur domicile en raison des tirs d'artillerie.
Auparavant, les groupes nationalistes avaient publié une vidéo s'adressant au gouverneur, dont la véracité n'a pas pu être vérifiée de source indépendante.
Elle montre trois prisonniers
que leurs ravisseurs qualifient de simples soldats envoyés par vos dirigeants dans cette guerre
. L'un d'eux semble avoir été blessé et est sous perfusion sur un lit d'hôpital.
L'Ukraine n'a jamais revendiqué les attaques sur le sol russe, mais le conseiller présidentiel Mykhaïlo Podoliak a déclaré dimanche que la situation dans les zones frontalières devrait être considérée comme l'avenir de la Russie
.
Signe que les combats se sont intensifiés dans la région, les autorités ukrainiennes ont déclaré que des tirs russes avaient tué dimanche deux femmes dans la ville de Vovchansk, près de la frontière.
Les Russes ont de nouveau bombardé la ville de Vovchansk
, a déclaré le bureau du procureur de la région de Kharkiv, ajoutant : Les frappes ennemies ont causé la mort de deux femmes civiles, âgées de 62 et 74 ans.

Des secouristes extraient un homme des débris d'un immeuble résidentiel frappé par un tir de missile russe près de la ville de Dnipro.
Photo : Reuters
Les attaques contre la région de Belgorod surviennent alors que Kiev affirme préparer une contre-offensive majeure contre les forces russes, annoncée comme imminente depuis des semaines.
Dans une vidéo publiée dimanche, l'armée ukrainienne a semblé appeler les soldats à garder le silence et a déclaré qu'il n'y aurait pas d'annonce au sujet du début de cette offensive tant attendue.
Près de la ville ukrainienne de Dnipro, à 300 kilomètres au sud-ouest de Belgorod, le corps d'une fillette de deux ans a été retiré des décombres d'un immeuble touché par un bombardement russe sur une zone résidentielle.
Les autorités ont déclaré que la mère de la fillette, identifiée comme étant Yelyzaveta Pryhodka, restait aux soins intensifs. Les autorités ont indiqué que 22 personnes avaient été blessées.

Un immeuble résidentiel détruit par un tir de missile russe dans la ville de Pidhorodne, près de Dnipro.
Photo : Reuters
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que cinq enfants avaient été blessés lors de cette frappe.
Dans son adresse quotidienne au pays, il a indiqué que trois garçons âgés de six, onze et quinze ans se trouvaient à l'hôpital dans un état grave
.
Dans un tweet publié dimanche, M. Zelensky a affirmé que 500 enfants ukrainiens étaient morts depuis le début du conflit.
Beaucoup d'entre eux auraient pu devenir des érudits, des artistes, des champions sportifs, et contribuer à l'histoire de l'Ukraine. Ils ont été victimes des missiles et de la haine de l'ennemi
, a-t-il tweeté.
Cette semaine, Moscou a intensifié ses attaques aériennes. Kiev a également déclaré qu'une frappe russe avait touché un aérodrome dans le centre du pays au cours de la nuit.