•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Khartoum sous les raids et les tirs d’artillerie

À Khartoum, les résidents quittent la ville et le nombre de déplacés augmente.

À Khartoum, les résidents quittent la ville alors que les combats entre l'armée et les paramilitaires s'intensifient.

Photo : AP

Agence France-Presse

Des raids aériens, des tirs d'artillerie et des explosions ont de nouveau secoué Khartoum samedi alors que les combats meurtriers entre l'armée et les paramilitaires au Soudan, qui entrent dans leur huitième semaine, ont forcé des volontaires à enterrer 180 corps non identifiés.

Le bruit des combats résonne dans la banlieue nord de Khartoum et une pluie d'obus s'est abattue sur le sud de la capitale, faisant plusieurs blessés parmi les civils, ont rapporté samedi des habitants à l'AFP.

L'armée, dirigée par le général Abdel Fattah Al-Burhane, a visé avec ses avions des positions des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, qui ont répondu par des tirs de batteries antiaériennes, selon d'autres habitants de la capitale.

Depuis le début de cette guerre sanglante entre les deux généraux rivaux, les humanitaires et les volontaires éprouvent, selon eux, des difficultés à récupérer les corps en raison de contraintes en matière de sécurité.

Le Croissant-Rouge soudanais a indiqué samedi dans un communiqué que 180 corps non identifiés ont été enterrés : 102 dans le sud de Khartoum et 78 au Darfour.

Le conflit a déjà coûté la vie à plus de 1800 personnes et a fait plus d'un million et demi de déplacés et de réfugiés.

Des pourparlers en Arabie saoudite entre des émissaires des belligérants avaient pourtant abouti à un engagement de principe pour protéger les civils et pour permettre de collecter, d'enregistrer et d'enterrer les morts en coordination avec les autorités compétentes.

Pas de trêve en vue

Toutefois, l'armée s'est retirée mercredi de ces négociations et, le lendemain, les États-Unis et l'Arabie saoudite ont dit les suspendre officiellement.

Parallèlement, l'Union africaine et l'IGAD, le bloc régional d'Afrique de l'Est dont fait partie le pays, se sont dits prêts à mettre en œuvre une feuille de route au Soudan, un des pays les plus pauvres au monde.

Samedi, un émissaire du général Daglo a rencontré le président kenyan, William Ruto, à Nairobi, a affirmé ce dernier sur Twitter.

Malgré l'annonce de sanctions américaines contre l'armée et les paramilitaires, les combats aux armes lourdes continuent chaque jour de faire des victimes. Les pillages se poursuivent et le nombre de déplacés ne cesse d'augmenter.

Les forces de sécurité doivent protéger et non mettre en danger leurs concitoyens.

Une citation de L'ambassade américaine à Khartoum

Dans la capitale soudanaise, les civils sont privés d'eau courante et aux prises avec une pénurie de liquidités et avec des pannes de courant.

Les chauffeurs des autobus qui assurent la liaison entre Khartoum et ses provinces ont déclaré à l'AFP samedi être bloqués par les autorités aux portes de la capitale où vivent plus de cinq millions d'habitants.

Mercredi, au moins 18 civils ont été tués par les tirs d'artillerie et par les bombardements aériens de l'armée sur un marché de Khartoum.

Les experts disent craindre une offensive massive de l'armée après l'annonce du redéploiement de ses troupes dans la capitale.

En face, les FSR continuent de prendre leurs quartiers dans des hôpitaux ou dans des maisons de civils.

La situation est encore plus grave au Darfour, frontalier du Tchad, et risque d'empirer avec l'approche de la saison des pluies, synonyme au Soudan de recrudescence du paludisme, d'insécurité alimentaire et de malnutrition infantile.

Des déplacés arrivés sur place ont déclaré à Médecins sans frontières (MSF) avoir vu des hommes armés tirer sur les personnes qui cherchent à fuir à pied, des villages pillés et des blessés qui agonisent.

Des témoins ont fait état samedi à l'AFP de combats autour de la ville de Kutum, au Darfour-Nord.

Cargaisons d'aide bloquées aux douanes

Alors qu'un tiers des 45 millions de Soudanais ont besoin d'assistance humanitaire, les cargaisons d'aide arrivées par les airs sont bloquées aux douanes et le personnel en provenance de l'étranger se fait refuser les visas nécessaires pour venir relever des employés locaux exténués ou terrés chez eux.

Dix-huit humanitaires ont été tués depuis le début du conflit.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé vendredi de seulement six mois la mission politique des Nations unies au Soudan, dont le chef Volker Perthes n'est plus le bienvenu dans ce pays en plein conflit meurtrier.

Le général Burhane a réclamé la semaine dernière le limogeage du chef de la mission, lui faisant porter la responsabilité de la guerre.

Toutefois, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé sa confiance absolue envers M. Perthes.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

En cours de chargement...

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.