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Allier l’accessibilité et la mobilité durable pour favoriser les saines habitudes de vie

Des gens se promènent à vélo et à pied.

L'aménagement de trottoirs et de pistes cyclables favorise la sécurité et encourage la mobilité active. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Brigitte Dubé

D’après les données de la santé publique régionale, la proportion de la population qui est active dans ses loisirs et dans ses déplacements en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine est inférieure à celle de la province.

Un peu plus de 31 % de la population de la région a un mode de vie actif notamment dans ses déplacements, comparativement à 34 % au Québec.

Ce constat a été révélé lors du premier forum en mobilité durable, qui s’est déroulé à Carleton-sur-Mer au début du mois de juin. Un panel en santé publique y a été organisé en collaboration avec la Table des saines habitudes de vie Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (TSHV-GÎM) et la Direction de la santé publique régionale.

Quand on pense à la mobilité durable, souvent, on pense plus au transport, au volet économique ou environnemental, mais le but était vraiment de rappeler que la santé et le volet social sont aussi des composantes de la mobilité durable, explique Jessica Boudreau, coordonnatrice à la TSHV-GÎM.

La mobilité durable, qu’est-ce que c’est?

La mobilité durable limite la consommation d’espace et de ressources, donne et facilite l’accès et favorise le dynamisme économique. Elle est socialement responsable et respecte l’intégrité de l’environnement.

En 2018, le gouvernement du Québec s’est doté d’une politique de mobilité durable qui couvre tous les modes de transport, l’ensemble des déplacements des personnes et des marchandises dans l'ensemble des régions du Québec. Elle doit entrer en vigueur en 2030.

Source : ministère des Transports et de la Mobilité durable

Comment la mobilité durable favorise-t-elle les habitudes de vie?

Les retombées de la mobilité durable se retrouvent dans plusieurs sphères de la santé publique, explique la Dre Christine Dufour-Turbis, médecin spécialiste en santé publique et en médecine préventive.

[On observe ces effets positifs] autant dans l’activité physique que dans l’accessibilité aux commerces d’alimentation, ou encore comment ça contribue à la santé environnementale pour ce qui est de la qualité de l’air, par exemple, ou bien sur la sécurité des piétons ou de tout le monde, précise-t-elle.

On insiste sur le fait que ça doit être accessible à tous pour favoriser l’équité pour toutes les populations.

Une citation de La Dre Christine Dufour-Turbis, médecin spécialiste en santé publique et en médecine préventive

Contraintes géographiques

Cependant, la mobilité durable se heurte à de nombreux obstacles dans la région.

L’immensité et la ruralité du territoire gaspésien créent leur lot d'embûches, tout comme l’insularité des Îles-de-la-Madeleine. Ça amène une faible densité de population, donc il y a un véritable défi de rejoindre les gens qui habitent loin des différents services, indique Jessica Boudreau, de la TSHV-GÎM.

L’aspect territorial joue aussi un rôle dans l'accès à des produits alimentaires sains et de qualité, selon la santé publique. D’après les données de l'Institut national de santé publique du Québec, près de 36 % de la population de la région vit dans un secteur qualifié de désert alimentaire.

Cette situation signifie qu’il n’y a pas de commerce d’alimentation dans un rayon de 16 kilomètres pour ces gens-là et que le secteur dans lequel ils se trouvent est sous un indice élevé de défavorisation socioéconomique, explique Marie-Ève English, agente régionale responsable du mode de vie physiquement actif et de la mobilité durable pour la Direction de la santé publique de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine.

Une solution possible pour atténuer ce problème, selon la coordonnatrice de TSHV-GÎM, consiste à miser sur une multitude de services de transport offerts pour desservir une majorité de communautés.

Quand on parle de mobilité durable, ça va au-delà du transport collectif, soutient Jessica Boudreau. On doit inclure l’interconnectivité, donc la possibilité d’une utilisation simultanée de différents modes de transport, dit-elle.

Contraintes socioéconomiques

Joindre les populations défavorisées — socialement, économiquement ou physiquement — fait également partie des difficultés lorsqu'on souhaite rendre la mobilité durable accessible à tous, selon la Dre Dufour-Turbis.

Elles font face à des obstacles auxquels on ne réfléchit pas toujours et sont celles qui ont le plus à gagner de la mise en place d’un système de transport collectif et actif qui fonctionne, affirme-t-elle.

Certaines situations ou particularités individuelles rendent la mobilité active parfois difficile. Les personnes à mobilité réduite ou les personnes en situation de handicap vont avoir des défis supplémentaires à relever, ajoute la Dre Dufour-Turbis.

L’âge et la situation familiale sont également des facteurs à prendre en considération.

Il ne faut pas oublier […] qu’on est la région la plus âgée du Québec avec un taux de 29 % de personnes âgées de 65 ans et plu, précise Marie-Ève English, de la Direction régionale de la santé publique.

Le portefeuille des Gaspésiens doit aussi être considéré. Dans la proportion de notre population qui se déplace activement dans ses loisirs et dans le transport, ç’a été démontré que plus le revenu du ménage est faible, moins cette population-là va se déplacer activement, poursuit Mme English.

Axe prioritaire

La mobilité active et sécuritaire figure parmi les objectifs prioritaires des tables intersectorielles en saines habitudes de la province.

Elles sont épaulées, surtout financièrement, par le Plan d’action interministériel 2022-2025 de la Politique gouvernementale de prévention en santé.

Toutefois, ce levier financier doit être accompagné, croit la coordonnatrice de TSHV-GÎM, Jessica Boudreau.

C’est beau, vouloir viser plus de mobilité active, mais il faut rendre le choix facile et sécuritaire, donc c’est vraiment là-dessus qu’on va mettre nos efforts, et ça se fait vraiment en concertation avec les partenaires du milieu, fait-elle valoir.

La Table des saines habitudes de vie Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et la Régie intermunicipale de transport de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (RÉGÎM) souhaitent créer une table régionale en mobilité durable.

Les partenaires communautaires ou nationaux qui ont une expertise et qui étaient présents au forum vont être interpellés pour participer à cette table-là [en vue du] déploiement de plans en mobilité durable locaux, précise-t-elle.

Une demande de subvention au ministère des Transports devrait être faite sous peu, selon Mme Boudreau, pour la création de cette table régionale.

Autrement, la RÉGÎM poursuit l’élaboration d’un plan de mobilité durable régional. Sa présentation officielle devrait être faite l’automne prochain.

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