Des hôpitaux de Vancouver suggèrent aux urgentologues de payer eux-mêmes leurs remplaçants

L'urgence de l'hôpital Saint-Paul de Vancouver est devenue l'épicentre hospitalier de la crise des surdoses dans la métropole britanno-colombienne. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms
Une note interne envoyée aux urgentologues de deux hôpitaux de Vancouver leur suggère de couvrir eux-mêmes la moitié de la prime offerte aux collègues qui les remplacent en cas de maladie.
Les urgentologues qui remplacent un collègue pour cause de maladie à la dernière minute dans les hôpitaux Saint-Paul et Mont Saint-Joseph, deux établissements gérés par la corporation catholique Providence Health, reçoivent généralement un incitatif d’environ 500 $.
La note envoyée aux urgentologues de ces hôpitaux indique que les établissements n’ont plus les moyens de payer les primes en question.
Il faut trouver une approche plus formelle lorsqu’il est question de journée de maladie
, peut-on lire dans la note.
Nous n’avons pas le budget nécessaire pour offrir ces primes servant à aider à trouver un remplaçant aussi souvent. Deux des solutions suggérées sont de demander à la personne malade de payer la moitié de la prime [de son remplaçant] et d’avoir quelqu’un disponible sur appel au quotidien pour assurer les remplacements de dernière minute.
La note ajoute que l’octroi de primes serait toujours possible pour les situations vraiment urgentes [et] de dernière minute, [mais] il faut trouver une stratégie qui peut fonctionner à long terme
.
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CBC/Radio-Canada a choisi de ne pas nommer le médecin qui a fourni la note. En entrevue, cette personne s’est dite choquée par la suggestion.
Je connais peu de gens qui pensent que c’est juste de demander à une personne malade de payer quelque montant que ce soit pour se faire remplacer lorsqu’elle est malade, surtout lorsque cette personne prend soin de patients malades
, explique le médecin.
Cet urgentologue note que les urgences des hôpitaux sont devenues le point de chute par défaut des Britanno-Colombiens aux prises avec des problèmes de santé. En plus de devoir composer avec cette réalité, Saint-Paul est aussi devenu l’épicentre hospitalier de la crise des surdoses dans la métropole de la province.
Combinés à la pénurie de personnel et au surmenage lié à la pandémie de COVID-19, ces facteurs imposent un lourd fardeau au personnel des urgences, ajoute le médecin.
Le recrutement avance, dit le ministère
Providence Health n’a pas répondu aux demandes de CBC/Radio-Canada avant la publication de cet article.
Du côté du ministère de la Santé, le ministre Adrian Dix dit ne pas avoir vu la note en question. Il affirme toutefois que tous les efforts sont déployés pour recruter plus de médecins et soutenir les médecins qui travaillent dans le système de santé
. C’est un effort constant
, ajoute-t-il.
Avec les informations de Karin Larsen et Jon Hernandez