Un avis d’évacuation lancé dans la communauté autochtone de Lac-Simon

Un panache de fumée couvre la communauté de Lac-Simon.
Photo : Facebook / Dave Papatie
La communauté autochtone de Lac-Simon, en Abitibi, est à son tour visée par un avis d’évacuation samedi matin en raison des feux de forêt.
Je viens d'ordonner l’évacuation générale de la communauté, ceci étant dû à la toxicité et à la densité de la fumée
, a expliqué le chef anishnabeg Lucien Wabanonik sur Facebook.
Il demande aux citoyens de préparer un séjour d’au moins deux jours, d’amener seulement l’essentiel
et de ne pas oublier leurs médicaments.
Environ 1800 personnes résident à Lac-Simon.
En début de soirée vendredi, le chef Lucien Wabanonik avait informé ses concitoyens que la fumée perceptible dans la communauté provenait de feux actifs mais éloignés. Il avait toutefois conseillé aux gens de fermer leurs fenêtres et de porter une attention particulière aux enfants pour s’assurer qu’ils ne soient pas incommodés.

Le chef Lucien Wabanonik. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Mélanie Picard
Quelques heures plus tard, dans un autre message Facebook, le leader autochtone avait prévenu les membres de sa communauté que les motels de Val-d’Or étaient complets pour la soirée. La qualité de l’air s’était alors dégradée et certains cherchaient des options pour se loger à l’extérieur de Lac-Simon.
La priorité a été donnée aux aînés et aux malades. Nous réévaluerons aux heures la situation, avait-il indiqué. Nous ferons circuler le camion d’incendie avec sa sirène, même cette nuit si les choses s'aggravent. Restons alertes.
Même si la fumée constitue actuellement la principale menace à Lac-Simon, l’indice d’inflammabilité en forêt y demeure extrême.
Vendredi matin, le chef Wabanonik avait prié les membres de sa communauté de ne pas se rendre à leurs camps et d’éviter d’aller en forêt. Il leur avait également demandé de surveiller les environs de la communauté
.
Des équipes sur place pour parer à toute éventualité
L'opération d'évacuation s'est bien déroulée, affirme samedi matin le chef Lucien Wabanonik. Il précise toutefois que quelques citoyens sont restés sur place mais qu'ils devront quitter la communauté si la situation s'empire.
Les choses évoluent quand même très rapidement. On observe un feu qui est à l'est du lac Simon, du côté du lac Guéguen, à peu près à plus ou moins 15 km de la communauté. Selon la direction des vents, il est possible que ça frôle la communauté, mais on s'y prépare. On a une équipe qui reste sur place pour préparer les tranchées, pour justement essayer d'éviter le pire et protéger nos maisons
, explique le chef, qui ajoute que la communauté a ses propres équipements pour faire le travail.
Mise à jour : levée partielle de l'évacuation
Nouvelle positive, le Conseil de la Nation anishnabe de Lac-Simon et le comité des mesures d'urgence de l'endroit ont annoncé, lundi en début d'après-midi, une levée partielle de l'ordre d'évacuation compte tenu de l'amélioration de la qualité de l'air dans le secteur.
Ainsi, les personnes considérées comme non vulnérables sont autorisées à réintégrer leur domicile à Lac-Simon à compter d'aujourd'hui, lundi. Pour ce faire, elles doivent s'enregistrer à la salle communautaire. Ces gens devront tout de même respecter une série de consignes, notamment rester à l'intérieur, fermer les fenêtres, éviter toute activité physique intense, ne pas pratiquer la chasse ou la pêche sur le territoire et respecter un couvre-feu de 22 h à 6 h du matin.
Pour leur part, les personnes considérées vulnérables, notamment les aînés, les nouveau-nés, les femmes enceintes et les gens souffrant de maladies chroniques, ne sont pas autorisées pour le moment à réintégrer Lac-Simon.
Kitcisakik doit aussi évacuer
Des résidents de la communauté de Kitcisakik, au sud de Val-d'Or, dans la réserve faunique La Vérendrye, ont reçu l'ordre d'évacuer leurs domiciles en raison de la fumée des feux de forêt.
Une centaine de personnes sont déjà au centre multisport Fournier de Val-d'Or, où elles sont prises en charge par les autorités.
Le chef Regis Penosway dit qu'une vingtaine de membres sont restés dans la communauté pour surveiller la situation. Il y avait beaucoup de fumée chez nous. On a pris cette décision pour protéger nos gens qui ont des maladies chroniques et pour protéger nos enfants. On a quand même des informations selon lesquelles il y a un feu situé à 20 km au sud-est de la communauté
, mentionne le chef de Kitcisakik.
La SOPFEU manque d’effectifs et ne peut pas répondre à toutes les urgences, donc votre collaboration est très importante en ce moment. Le Conseil est maintenant en état d’alerte. Ne soyez pas inquiets, mais restez vigilants.

La fumée des feux de forêt assombrissait le ciel à certains endroits samedi matin en Abitibi.
Photo : Radio-Canada / Boualem Hadjouti
Plus de 100 feux de forêt font rage présentement un peu partout au Québec. Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts a interdit l'accès en forêt sur les terres publiques dans sept secteurs, dont deux en Abitibi-Témiscamingue.
Des feux de forêt ont aussi été détectés dans la réserve faunique La Vérendrye. Ils sont considérés comme étant hors de contrôle par la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).
Avec les informations de Jean-Marc Belzile