Des centaines de pompiers de l’étranger en renfort pour combattre les feux au Canada

Trois pompiers du service d'incendie d'Halifax combattent les feux de forêt dans le secteur de Tantallon. (Photo d'archives)
Photo : Communications Nouvelle-Écosse
Près de 700 pompiers d'Afrique du Sud, d'Australie, de Nouvelle-Zélande et des États-Unis devraient arriver au Canada au cours des deux prochaines semaines pour aider en ce début anormalement intense de la saison des incendies de forêt.
Déjà, plus de 500 pompiers, commandants des interventions et autres travailleurs de l'étranger sont au front en Alberta, tandis qu'une centaine d'autres sont arrivés des États-Unis vendredi.
L'Alberta lutte contre plusieurs incendies graves depuis le début du mois de mai. Une soixantaine sont en cours, dont 18 non maîtrisés.
Les Forces armées canadiennes ont aussi mobilisé le mois dernier plusieurs centaines de soldats en Alberta pour prêter main-forte. Elles entraînent davantage de militaires pour maintenant aider la Nouvelle-Écosse, a indiqué le ministre fédéral de la Sécurité publique et de la Protection civile, Bill Blair.
L'armée et la Garde côtière canadienne apportent également du soutien avec de l'équipement, a-t-il ajouté.
Le Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC) signalait samedi matin que 355 incendies brûlaient à travers le pays et que 206 étaient considérés comme étant non maîtrisés. Cela comprend l'incendie de Tantallon à Halifax, en Nouvelle-Écosse, qui a détruit ou endommagé 151 maisons jusqu'à présent.
Ce plus récent bilan représente un bond non négligeable par rapport à jeudi, lorsque l'agence dénombrait 209 incendies, dont 87 non maîtrisés.
Le nombre d'incendies, leur ampleur et leur gravité ainsi que le nombre d'endroits touchés mettent à rude épreuve les ressources du Canada. Le CIFFC a donc demandé l'aide de partenaires de l'étranger.
Nous sommes reconnaissants
Depuis le début de la saison, 443 pompiers et autres travailleurs d'Australie, de Nouvelle-Zélande et des États-Unis se sont rendus au Canada, principalement en Alberta. Certains sont allés dans les Territoires du Nord-Ouest et un petit nombre d'entre eux ont jusqu'à présent atterri en Nouvelle-Écosse.

Bill Blair, ministre de la Protection civile, a fait le point sur la situation des feux de forêt au Canada lors d'une conférence de presse jeudi. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Spencer Colby
L'Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis vont tous mobiliser plus de pompiers dans les prochains jours, a précisé M. Blair. La plupart se dirigent à nouveau vers l'Alberta, mais certains s'envoleront vers la Nouvelle-Écosse.
De plus, six bombardiers à eau du Montana devraient arriver en Nouvelle-Écosse pour apporter leur aide vendredi et samedi après avoir obtenu l'autorisation d'utiliser la piste d'atterrissage de la base des Forces armées canadiennes de Greenwood.
J'aimerais offrir mes plus sincères remerciements à tous les pompiers, professionnels de la gestion des urgences, qui ont quitté leurs communautés et, dans certains cas, leur pays, pour soutenir nos efforts ici au Canada
, a déclaré M. Blair. Nous sommes reconnaissants pour leur travail et leur dévouement.
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Précédente histoire de salaire
Le haut-commissariat sud-africain à Ottawa a annoncé vendredi que 200 pompiers et 15 cadres quitteraient l'Afrique du Sud samedi et qu'ils se rendraient en Alberta pour 35 jours. 200 autres pompiers et 13 cadres devraient également arriver le 10 juin.
La ministre sud-africaine de l'Environnement, Barbara Creecy, a indiqué que c'est la cinquième fois que les deux pays partageront du personnel de lutte contre les incendies.
La vaste expérience et la formation de ces pompiers renforceront considérablement les efforts pour supprimer et gérer les incendies de forêt en Alberta
, a-t-elle affirmé dans un communiqué.
L'aide de l'Afrique du Sud n'a pas été sans controverse dans le passé. En 2016, 300 pompiers se sont envolés pour Fort McMurray pour aider à l'incendie majeur qui a forcé l'évacuation de la ville, mais le déploiement prévu d'un mois a duré moins de deux semaines en raison d'un différend sur la rémunération.
Les pompiers étrangers reçoivent des allocations et un salaire supplémentaire lorsqu'ils combattent des incendies à l'étranger. Les pompiers sud-africains avaient déploré que leur salaire en Alberta était inférieur à ce que les Canadiens empochaient.
Le ministre Blair a assuré que le salaire serait réglé correctement cette fois-ci.
Encore plusieurs semaines d'alerte
M. Blair a déclaré vendredi qu'un temps plus frais est attendu dans l'Ouest canadien et de la pluie en Nouvelle-Écosse, ce qui devrait contribuer à améliorer la situation. Cependant, les avertissements d'incendies graves devraient se poursuivre dans la plupart des provinces pendant encore quatre ou cinq semaines au moins.

Une tranchée a été aménagée pour empêcher la propagation du feu qui se rapprochait de la municipalité de Chapais.
Photo : SOPFEU
La situation reste grave dans tout le pays. Nous espérons que l'amélioration des conditions météorologiques et la pluie contribueront aux efforts de lutte contre les incendies, mais il reste encore beaucoup de travail à faire.
Les feux ont couvert plus de 27 000 kilomètres carrés au Canada au cours des deux derniers mois, soit plus de 10 fois la superficie moyenne de terres brûlées par les incendies au cours de la dernière décennie.
Jusqu'à présent, plus de 96 % des sols brûlés se trouvaient dans l'Ouest canadien et les Territoires du Nord-Ouest, mais le week-end dernier, la situation s'est aggravée en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, et maintenant, certaines parties de l'Ontario et du Québec sont également touchées.
Il y a un certain nombre d'incendies très importants – plus de 100 qui ont maintenant éclaté au Québec – et certains d'entre eux ne sont pas maîtrisés et sont assez graves
, a mentionné M. Blair.
La base de données du Centre interservices des feux de forêt du Canada faisait état samedi matin de 133 incendies au Québec, et 92 d'entre eux étaient classés comme étant non circonscrits.