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Un bracelet anti-GHB pensé par des jeunes de l’école Gabriel-Le Courtois

Jakob Miville, Daphnée Fortin et Jade-Alicia Lévesque.

Jakob Miville, Daphnée Fortin et Jade-Alicia Lévesque.

Photo : Gracieuseté: Vincent Rineau

La crainte de se faire droguer à son insu inquiète des jeunes de l’École secondaire Gabriel-Le Courtois de Sainte-Anne-des-Monts qui ont conçu un bracelet qui permet de déceler le GHB.

Daphnée Fortin, Jade-Alicia Lévesque et Jakob Miville, des élèves de 3e secondaire, ont réalisé ce projet, épaulés par leur enseignante de science et de leur technicien en laboratoire.

Notre projet c’est le B.A.G, le bracelet anti-GHB et comme son nom l’indique, c’est un bracelet qui va permettre de détecter le GHB, mais aussi la kétamine, qui est aussi une drogue aux mêmes effets, précise Daphnée Fortin.

Le bracelet en question possède six boîtiers dans lesquels il est possible de ranger des bandelettes de test qui permettent de détecter le GHB.

Une lumière DEL a même été intégrée sur le bracelet pour qu’il puisse être utilisé dans les endroits où il fait noir pour s’assurer que la lecture du test soit adéquate.

Le bracelet anti-GHB et des bandelettes pour détecter le GHB.

Les jeunes créateurs se sont procuré des bandelettes pour détecter le GHB sur Internet.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Le GHB s’en vient une problématique et ça a beaucoup évolué dans les dernières années et puis on voulait au moins contribuer à arranger cette problématique-là, dit Daphnée Fortin.

Actuellement, à part les petits couvre-verres, il n’y a rien vraiment qui est disponible, alors on a voulu créer un objet qui permettrait aux gens de sortir en toute sécurité, parce qu’on ne veut pas que des situations comme ça arrivent, ajoute Jakob Miville.

L’Odyssée de l’objet

Les trois adolescents ont pensé cet objet dans le cadre du concours de design industriel l’Odyssée de l’objet, qui se déroulait à Laval au début du mois de mai dernier.

Cet événement destiné aux jeunes permet de les initier aux étapes de la conception d’objets du quotidien.

La thématique de cette année était l’objet de mesure […] et ils sont arrivés à la conclusion que la problématique du GHB, c’était quelque chose qui les touchait plus que les objets de mesure traditionnels, raconte le technicien en laboratoire et accompagnateur au concours Vincent Rineau.

Deux étudiantes présentent leur projet à leur kiosque.

Jade-Alicia Lévesque et Daphnée Fortin qui présente le B.A.G. à la Place Bell de Laval lors du concours l'Odyssée de l'objet en mai dernier.

Photo : Gracieuseté: Vincent Rineau

La délégation annemontoise a brillé lors de ce concours en remportant le prix Éco-Responsable, puisque leur création est faite à partir de matériaux recyclés.

Notre idée, c’était de réutiliser la peau de saumon, un matériau post-consommation, qui vient d’une usine proche de chez nous et cette peau-là, c’était un déchet censé être jeté, mais une artisane locale la réutilise et la teint et elle nous en a donné, explique Jade-Alicia Lévesque.

Deux bracelets posé sur une surface.

Le bracelet bleu est celui qui a été présenté à l'Odyssée de l'objet au début du mois de mai. Le petit bracelet brun est le prototype 2.0.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Les matériaux pour le circuit qui alimente la lumière DEL sur le bracelet sont également recyclés. Ce sont de petits bouts de fils laissés par d’autres élèves lors d’autres projets, ajoute-t-elle.

Le concours est terminé, mais les jeunes tiennent à poursuivre l’élaboration de leur création. Ils veulent amener leur bracelet à un niveau supérieur, soit le rendre plus petit et plus technologique, voire le commercialiser.

On aimerait offrir un bracelet qui permet de détecter peut-être d’autres drogues ou même que [le bracelet] permette de donner des informations ou des statistiques sur la consommation ou l’endroit où on se trouve, indique Jakob Miville.

Il y a quand même des gens qui se font droguer à leur insu dans les bars ou n’importe où, donc même si le concours est fini, on veut essayer de prévenir ça en général, ajoute Jade-Alicia Lévesque.

Leur volonté de poursuivre leur aventure en peaufinant leur prototype rend très fier leur technicien en laboratoire.

Ce n’est pas vrai que les jeunes sont inertes ou désintéressés. Il faut seulement trouver ce qui les intéresse et c’est à ce moment-là qu’ils font des pieds et des mains pour porter plus loin leur idée.

Une citation de Vincent Rineau, technicien en laboratoire

Le public est maintenant invité à aller voter pour leur objet coup de cœur de L’Odyssée de l’objet.

Mise en garde

La Table de concertation des groupes de femmes de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (TCGF-GÎM) salue l’initiative des jeunes.

J’ai envie de les féliciter puis aussi de leur tendre la main, lance Nastassia Williams, coordonnatrice à la TCGF-GÎM, organisme qui a créé un projet de sensibilisation au problème de la drogue du viol.

Nastassia Valois-Williams, parlant au micro pendant la conférence de presse.

Nastassia Williams est coordonnatrice de la Table de concertation des groupes de femmes de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Guillaume Whalen

Cet été, la TCGF-GÎM accompagne la préparation de certains festivals et lieux festifs pour qu’ils soient plus sécuritaires. Que des mineurs proposent un projet de la sorte sonne une cloche à la coordonnatrice.

Ça appelle au fait que ce n’est pas juste dans les festivals ou dans les bars, des endroits fréquentés par des adultes, que ce genre de situation peut se produire. Donc, manifestement, c’est un enjeu important.

Elle rappelle toutefois que les tests comme ceux utilisés par les jeunes pour leurs prototypes ne sont pas fiables à 100 %.

Ce ne sont pas toutes les formes de GHB qui sont détectées par cet outil de dépistage-là, alors c’est important que lorsqu’on les distribue de le mentionner pour ne pas créer un sentiment de fausse sécurité, soutient-elle.

Les tests pour le dépistage du GHB doivent absolument être accompagnés d’informations et de sensibilisation.

Une citation de Nastassia Williams, coordonnatrice à la Table de concertation des groupes de femmes de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine

Les trois jeunes se disent conscients de ces enjeux et veulent développer un système électronique qui pourrait améliorer la fiabilité des tests. Ils songent aussi à développer un site web qui pourrait signaler les endroits à risque.

La Table de concertation des groupes de femmes de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine se dit prête à les accompagner dans de la formation et de la sensibilisation et peut-être même, de futures collaborations.

D’après le reportage de Jean-François Deschênes.

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