La tension monte au procès de Martin Lévesque

Le contre-interrogatoire du psychiatre expert de la poursuite a donné lieu à des échanges vitrioliques qui ont amené le juge à intervenir pour réduire la tension au procès de Martin Lévesque, accusé du meurtre de Patricia Sirois.

L'avocat de l'ex-militaire, Me Pierre Gagnon, a poursuivi vendredi son contre-interrogatoire du Dr Sylvain Faucher amorcé la veille.

Ce dernier a écarté la thèse de la défense qui s'appuie sur le travail d'un autre psychiatre légiste qui est convaincu que l'accusé était en proie à un délire lorsqu'il a fait feu sur la victime.

Le juge François Huot s'est interposé à quelques reprises pour que Me Gagnon et le Dr Faucher cessent de se couper la parole.

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Laissez compléter les questions et les réponses, parce que si la tendance se maintient, ça va être un cafouillis, a lancé de manière prémonitoire le magistrat.

Une série de questions de l'avocat de la défense a porté sur les agissements de Lévesque, qui avait monté une barricade, sorti ses armes et modifié leurs chargeurs pour en augmenter la capacité.

La défense prétend que l'ex-militaire éprouvait alors un délire de persécution.

Le Dr Faucher a convenu que ce comportement pouvait s'inscrire dans un mode délirant, mais que cette conclusion n'était pas soutenue par l'ensemble de la preuve.

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Êtes-vous en train d'essayer de noyer un canard en caoutchouc?, a fini par lancer Me Gagnon au psychiatre qui ne se gênait pas pour répliquer, également.

Je vais faire un diagnostic clair : on n'est pas sur la même planète, ça, c'est clair, a convenu le Dr Faucher.

Cette joute corsée s'est poursuivie, soutirant même des sourires au juge Huot qu'il a partagés avec les membres du jury.

C'est assez

Alors que les questions portaient sur la consommation d'alcool de l'accusé le jour du drame, le psychiatre Faucher et l'avocat de Lévesque ne semblaient pas s'entendre sur le sens des mots.

Avez-vous fait les mêmes cours de français que moi?, a fini par lancer le psychiatre-légiste, mettant ainsi fin à la patience du juge.

C'est assez!, s'est interposé le juge Huot. J'ai essayé de vous discipliner avec humour, a-t-il fait valoir aux deux hommes avant d'exiger un changement de comportement : Cessez de vous lancer des pointes.

Après 17 jours d'audience, le psychiatre Faucher aura été le dernier témoin entendu dans ce procès.

Les avocats vont présenter leurs plaidoiries à compter de mardi et le juge présentera ses directives aux jurés le 12 juin, après quoi les délibérations débuteront.