Trois moments clés du 2e mandat de Doug Ford en Ontario

Les progressistes-conservateurs de Doug Ford ont remporté 83 des 124 circonscriptions le 2 juin 2022. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Nathan Denette
Il y a un an, les électeurs ontariens accordaient un 2e mandat majoritaire aux progressistes-conservateurs de Doug Ford. Voici trois moments clés des 12 mois qui ont suivi le couronnement du gouvernement conservateur.
Ceinture de verdure

Le gouvernement retirera 7400 acres de la ceinture verte, au nord de Toronto. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Patrick Morrell
La ceinture de verdure a été créée en 2005 pour éviter de perdre des terres agricoles et pour limiter l’étalement urbain dans le sud de l’Ontario. En novembre 2022, 17 ans plus tard, 7400 acres de la ceinture sont devenus la victime d’une province dont la population croît de façon exponentielle.
Citant l’augmentation prévue de 2 millions d’habitants d’ici 2031, les conservateurs ont retiré 15 zones de la ceinture. Ils y construiront 50 000 logements, ont-ils précisé.
La province a du même coup ajouté 9400 acres de nouvelles terres dans la ceinture.
Nous avons une crise du logement, la majorité de nos enfants n’ont pas les moyens de s’acheter une maison
Si Doug Ford y voit une opportunité d’aider la prochaine génération à se loger, certains partis d’opposition y ont perçu un jeu malhonnête entre promoteurs immobiliers et conservateurs.
Des reportages dans les médias ont suggéré que des promoteurs auraient profité de l’ouverture des terres dans la ceinture puisqu’ils en étaient les propriétaires.
À la demande de la cheffe néo-démocrate Marit Stiles, le Commissaire à l’intégrité a choisi de se pencher sur la décision. C’est un parti qui, durant la campagne, avait dit qu’il n’asphalterait pas la ceinture
a récemment dénoncé la cheffe néo-démocrate.
Super pouvoirs

Le maire d'Ottawa, Mark Sutcliffe, a obtenu de super pouvoirs de la province. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Rebecca Kwan
La crise du logement qui frappe l’Ontario a été un fil conducteur dans les politiques de Doug Ford depuis sa réélection.
L’octroi de super pouvoirs aux maires de Toronto et d'Ottawa n’y fait pas exception.
Depuis novembre, les maires peuvent :
- présenter leur propre budget, une tâche autrefois réservée aux fonctionnaires;
- faire adopter des règlements avec l’appui du tiers des membres du conseil municipal, pourvu qu’ils favorisent la construction de logements, soit l’une des priorités du gouvernement Ford.
Le premier ministre ontarien, qui se gêne rarement pour s'immiscer dans la politique municipale, a assuré qu’il ne cherchait pas à empiéter sur la démocratie torontoise.
En décembre, le conseil municipal de Toronto a demandé à la province de révoquer les nouveaux pouvoirs, une requête avant tout symbolique, qui n’a pas ébranlé la détermination du gouvernement provincial.
Les maires d'autres municipalités en Ontario pourraient aussi obtenir ces super pouvoirs dans un avenir rapproché.
Privatisation en santé

La ministre de la Santé de l'Ontario, Sylvia Jones, a annoncé le recours plus important aux cliniques privées au mois de janvier. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Tijana Martin
Dans le but de réduire les arriérés de chirurgies dans la province, les conservateurs de Doug Ford ont sollicité l’aide des cliniques privées en février 2023.
Ces cliniques réaliseront maintenant davantage d’opérations grâce à du financement provincial et pourront même, éventuellement, effectuer des chirurgies de la hanche et du genou.
Les patients ontariens seront en mesure d’obtenir ces services grâce à leur carte d’assurance-santé de l’Ontario, et non leur carte de crédit, ont martelé les conservateurs.
Cette promesse n’a pas suffi à calmer les ardeurs de l’opposition à Queen’s Park et de groupes de pression tels que la Coalition ontarienne de la santé. Les Ontariens, clament-ils, seraient à risque de se faire vendre des services qui ne seraient pas couverts par l’assurance-santé.
Doug Ford va faire ce qu’il veut, quand il le veut et il ne veut pas vous écouter
, a lancé le 1er juin le chef intérimaire du Parti libéral de l’Ontario John Fraser, faisant notamment référence à la décision du premier ministre de recourir davantage aux cliniques privées.