Le NPD presse l’Ontario de faire avancer le dossier de l’Université de Sudbury

La crise financière à l’Université Laurentienne a amputé l’Université de Sudbury de son financement d’enseignement. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Yvon Thériault
Les députés néo-démocrates Guy Bourgouin et France Gélinas réclament au gouvernement de l’Ontario de faire avancer le dossier de l’Université de Sudbury.
Les élus ont tenu une conférence de presse vendredi matin auquel participaient également des représentants de La Coalition nord-ontarienne pour une université de langue française et de l’Association canadienne-française de l'Ontario (ACFO) du Grand Sudbury.
L’institution attend toujours le feu vert de la province pour relancer sa programmation à la suite de sa séparation de l’Université Laurentienne.
À cet effet, un plan d’affaires de même qu’une étude sur la rentabilité de l’université ont été préparés au cours des derniers mois pour appuyer sa demande.
Le [gouvernement] fédéral a de l’argent pour ça! C’est le gouvernement provincial qui retient tout ça.
Dans une lettre ouverte adressée à la ministre des Collèges et Universités de l’Ontario, Jill Dunlop, le porte-parole de La Coalition, Denis Constantineau, écrit que la décision de soutenir l’Université de Sudbury comme seule université de langue française
par, pour et avec les francophones du Nord-Est de l’Ontario est pourtant évidente.

Selon Denis Constantineau, ce sont la jeunesse nord-ontarienne et l'économie régionale qui subissent les conséquences de l'inaction provinciale. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Il ne comprend pas comment il a fallu si peu de temps pour prendre des décisions sur le statut de l’Université de l’École de médecine du Nord de l’Ontario et l’indépendance de l’Université de Hearst alors que ce dossier plane toujours.
Les revendications de la communauté francophone
La Coalition a formulé deux demandes à la ministre Dunlop : que l’Université de Sudbury dispose d’un budget pour gérer et créer des programmes et que l'institution soit l’unique gestionnaire des programmes universitaires francophones de la région.
Ce sont des revendications semblables aux résultats d'entrevues menées dans le cadre de l’étude commandée par l’Université, dont les conclusions ont été publiées mercredi dernier. Certaines personnes questionnées ont notamment recommandé le transfert des programmes francophones de la Laurentienne vers la nouvelle institution.
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La Coalition réclame depuis longtemps le regroupement des programmes sous un même toit ainsi que la création d'un groupe d'experts sur le secteur postsecondaire francophone dans le Moyen-Nord de l'Ontario. Selon M. Constantineau, cette dernière demande est aussi importante pour bien arrimer la demande à l'offre.
Le Collège Boréal a récemment obtenu du financement des gouvernements provincial pour développer des programmes de baccalauréats, ce qui suscite une inquiétude de dédoublement sur le territoire
, note M. Constantineau.
Le gouvernement se comporte comme s’il y avait 250 000 étudiants et étudiantes pour le postsecondaire en français. Ça prend une stratégie autour de ça et on ne le voit pas.
La directrice générale de l'ACFO du Grand Sudbury, Joanne Gervais, exhorte le gouvernement conservateur à sortir du silence et à répondre aux revendications.

Joanne Gervais est la directrice de l'ACFO du Grand Sudbury, le distributeur officiel du drapeau franco-ontarien. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga
Votre slogan de campagne électorale était "Get it done"
, a-t-elle rappelé durant la conférence de presse.
Vous attendez quoi au juste pour répondre à la demande et aux besoins de la communauté francophone?
Les obstacles à la progression
France Gélinas déplore qu’il y ait davantage d’obstacles à la progression du dossier de l’Université de Sudbury que dans le cas d’autres institutions nord-ontariennes.
[Le gouvernement] voulait un plan d’affaires plus détaillé avec des données à l’appui pour prouver que l’université était non seulement capable de gérer, mais aussi de produire des revenus
, souligne-t-elle.
C’est un processus quand même coûteux et aucune ressource n’a été offerte du côté provincial pour l’aider à faire ça. On est tanné qu’on leur demande toutes sortes de choses
, poursuit la députée.

La députée néo-démocrate ontarienne de Nickel Belt, France Gélinas. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga
Denis Constantineau renchérit en rappelant qu’un seul expert francophone se trouve sur le panel de la ministre Dunlop. Elle y fait parfois appel pour obtenir des recommandations au sujet de la gestion des institutions postsecondaires.
C’est la raison pour laquelle on avait demandé un groupe d’étude spécifiquement pour se pencher sur la question de l’enseignement en français
, dit-il.
Ce comité-là n'est pas outillé pour regarder les particularités de la communauté francophone et d’y porter l’attention que ça mérite.
En réaction au point de presse, une porte-parole du ministère des Collèges et Universités a envoyé une déclaration écrite identique à celle de mercredi dernier en réaction à la publication de l’étude d’impact économique, indiquant que la province poursuit l'évaluation du dossier
de l'Université de Sudbury.
Avec les informations de Bienvenu Senga