Manifestation contre la réforme de « Sa Majesté le roi Bernard Drainville »
Le personnel de soutien scolaire demande une rencontre avec le ministre de l'Éducation.
Le personnel de soutien scolaire affilié à la CSQ s'est réuni vendredi matin à l'Assemblée nationale vendredi pour manifester contre le projet de loi 23.
Photo : Radio-Canada
Dénonçant les pouvoirs que s'attribuerait ministre de l'Éducation Bernard Drainville avec son projet de loi 23, des membres du personnel scolaire affiliés à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) se sont réunis ce matin à l'Assemblée nationale pour manifester.
La réforme proposée permettrait au ministre de l'Éducation de renvoyer à sa guise les dirigeants des centres de services scolaires. Une centralisation des pouvoirs digne d'un monarque, selon des manifestants, qui portaient pour la plupart un chapeau tricorne et distribuaient des parchemins en guise de clin d'œil à la période monarchique.
Encore une fois, le roi Bernard s’assure d’être celui qui trône sur l’éducation sans demander l’avis de tous les acteurs de l’éducation
, critique le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire, Éric Pronovost.
Le syndicat dit avoir demandé à plusieurs reprises de rencontrer M. Drainville, sans succès. Il rend invisible le personnel en soutien scolaire
, déplore M. Pronovost.
Parmi leur revendications, ils demandent de laisser en place le système de nomination des directions générales et de respecter l'autonomie professionnelle du personnel de soutien scolaire en matière de formation continue. On a de l'autonomie professionnelle, on est capables de juger quel genre de formation on a besoin
, explique-t-il.
Le syndicat dénonce aussi l'attitude
du ministre Drainville, qui a affirmé jeudi vouloir résister à la résistance au changement.
Comment voulez-vous qu'on arrive à entendre les solutions qu'on propose
, déplore M. Pronovost.
Les enseignants manifestent
La Fédération autonome de l'enseignement (FAE), qui a également organisé une manifestation sur la colline Parlementaire vendredi, est sur la même longueur d’onde.
Les vrais problèmes c’est l'épuisement, la désertion, la pénurie de personnel, la lourdeur de la tâche, la composition des groupes qui nous sont proposés et il n’y a rien dans le projet de loi qui va régler ça
, soutient Mélanie Hubert, présidente de la FAE.
Les membres affiliés à la Fédération autonome des enseignants ont aussi manifesté en fin d'avant-midi vendredi devant l'Assemblée nationale.
Photo : Radio-Canada
L'Institut national d’excellence en éducation que veut créer le ministre n’est pas une solution, selon le syndicat. Il y a déjà des structures comme ça
, indique Mme Hubert, qui nomme en exemple le Centre de transfert pour la réussite éducative, et le Conseil supérieur de l’éducation.
Le syndicat craint que l’Institut ne reflète que les intérêts
du ministre Drainville.
Est-ce que l’institut peut être un garde-fou quand le conseil d’administration est nommé par le ministre? [...]Quand on lui a demandé si l'institut allait être indépendant, il a répondu : autonome.
Pour la FAE, la priorité devrait être d’améliorer la situation dans les classes.
[Il faut] repenser la façon qu’on fait les groupes, la façon qu’on finance le réseau privé, et trouver une manière de ramener les élèves les plus performants qui seraient de bons modèles pour leurs pairs [...] et donner confiance aux parents que l’école publique est la solution pour tous les enfants du Québec.
